mercredi, février 25, 2015

FIF - COTE D'IVOIRE : les arbitres ivoiriens ne volent pas leur prime de match...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,


Publié le 25/02/2015 - Voici ce que gagnent les arbitres ivoiriens... Les arbitres et arbitres assistants de la Ligue 1 de football se frottent les mains et caressent leurs poches. Suite à leur tentative de grève, la FIF a revu à la hausse (40%) leurs enveloppes après chaque match. Voici ce qu’ils gagnent, dorénavant.

Jamais la prime d’un arbitre n'est apparue dans la presse. Les Hommes en noir sont très sobres en matière de chiffre. Mieux, ils n’ont jamais fait la Une des journaux si ce n’est quand l’on décrie leurs prestations.
A majorité travailleurs du secteur privé ou du public (une particularité ivoirienne), ces hommes et femmes disent « vivre leur passion ».
Après une enquête, il ressort qu’au bout de cette passion, les billets de CFA dévalués circulent. Il est, même, aisé de dire même que l’argent travaille chez les arbitres. Il travaille si bien que plusieurs anciens, aujourd’hui à la retraite ont introduit leurs enfants dans le milieu très juteux du sifflet. Sinko Binevenu en Ligue 1, fils de Sinko Zéli et Doumbia Mogomalo fille de Bema Doumbia en Ligue 2, sont les plus célèbres des enfants d’anciens sifflets. Bref.
Pour la saison 2014-2015, l’argent qui circule est devenu beaucoup. La FIF a revu à la hausse (près de 40%) les indemnité des arbitres à chacune des rencontres.

De 65 à 120 000 F CFA par match
soit de 95 à 180 euros...

1 franc CFA = 0,00152449  €

Ainsi, pour un match de Ligue 1, un arbitre peut repartir à la maison avec 120 000 F CFA. Cela, en fonction de son grade et de la distance (zone d’action-lieu du match). Un barème clair est défini. La prime de grade est fixée à 30 000 F CFA quelque soit le grade (International ou Fédéral). Seulement, les arbitres internationaux comme Doué Noumandiez et Yéo Songuifolo toucheront 20 000 F CFA comme indemnité de match alors que les autres auront 15 000 F CFA. Quand le match se tient dans une ville loin de la zone de l’arbitre, il perçoit 30 000 F CFA comme prime d’hébergement. Mais, là, ceux de Dabou, Bassam, Bingerville et d’Abidjan ne perçoivent aucun centime quand le match se tient à Abidjan.

Au niveau du transport, il est prévu une enveloppe de 20 000 F CFA pour les longues distances (Abidjan-Bouaké, Abidjan-Bondoukou, Lakota-Bouaké…). Pour un arbitre de Dabou, Bassam, Anyma, Bingerville, il percevra 5 000 CFA.

Ventre affamé n’ayant point d’oreille, la FIF a prévu une prime de restauration. Pour les longues distances qui obligent hébergement, les arbitres reçoivent 25. 000 F CFA. Ceux de Dabou, Bassam, Bingerville, Anyama qui arrivent à Abidjan ont 15 000 F CFA.

En gros, pour un arbitre qui sort de sa zone sur une longue distance, à la fin du match, il repart avec 120 000 F CFA. Celui qui reste dans sa zone peut repartir avec 65 000 F CFA.

Mais, en fait, les 90 minutes de prestations ne valent que 15 000 pour les Fédéraux et 20000 pour les Internationaux. Ce sont les autres primes qui étoffent l’enveloppe des arbitres.

Sinko Bienvenu et Coulibaly Abou, les plus heureux

Et, au bout des 10 journées déjà disputées, Sinko Binvenu et Coulibaly Abou sont les plus heureux. Ils ont officié chacun 7 matchs.
A noter au passage que ce sont les arbitres eux-mêmes qui achètent leurs équipements. Un détour dans un magasin, l’on retient que le seul shirt de l’arbitre vaut 24 000 F CFA, le maillot à 34 000. Le drapeau biper, lui, se négocie à 185 000.
Or, à chaque match, les Hommes en noir doivent avoir au moins trois équipements différents sur eux.

Source : LE VUVUZELA

NOTE DE LA RÉDACTION : Le journal a l'air de sous-entendre que les arbitre ivoiriens feraient cela pour l'argent. Bien sûr, nous ne pouvons pas prouver le contraire, mais qui voudrait aujourd'hui arbitrer des matchs dans des conditions de sécurité défaillantes, des spectateurs parfois complétement fous et des joueurs qui se moquent du règlement.... Dans ce pays, fan de football, il était grand temps que la Fédération fasse un geste vis à vis de ces arbitres en leur permettant de s'adonner complètement à leur passion et en leur procurant les moyens financiers d'y parvenir. En comparaison de nos arbitres européens qui gagnent jusqu'à plus de 1.500.000 CFA par match, on est encore loin du compte, mais c'est déjà un bon début pour nos collègues ivoiriens.