mardi, avril 14, 2015

ALGÉRIE : Corruption et magouille chez les arbitres-assistants...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , ,

Publié le 14/04/2015 - Fait unique dans les annales de l’arbitrage algérien, la FAF rend publique sur son site Internet une affaire de corruption dans laquelle sont impliqués des juges assistants. En effet, le communiqué de la fédération note que “la Commission fédérale des arbitres (CFA) a procédé au changement de dernière minute des arbitres assistants du match CSC-NAHD, qui s’est joué à Constantine, le vendredi 10 avril 2015, et qui s’est soldé par un score nul (2-2).

Ce changement est dû à une supposée tentative de corruption d’un arbitre assistant. L’affaire a fait l’objet d’une plainte officielle, ainsi que de l’ouverture d’une enquête par la commission de discipline”, souligne le communiqué. Et d’ajouter : “La Fédération algérienne de football continuera à veiller constamment au respect de l’éthique et à l’intégrité des compétitions, et sanctionnera lourdement tout dépassement.”

Cette sortie inédite de la FAF, sous la pression des clubs et de la rue qui ne cessent de l’interpeller sur le comportement douteux de certains arbitres, se veut un ultime avertissement aux arbitres. Pour revenir à cette affaire, il faut savoir que la CFA avait, initialement, désigné le trio composé de l’arbitre Boukhalfa assisté de MM. Zerhouni et Rezgane pour officier le match CSC-NAHD. Mais la veille du match, ils sont curieusement remplacés à 1h20 du matin par les juges Allaoua et Yahi, car une information est parvenue à la FAF, selon laquelle, un dirigeant d’un des deux clubs a pris rendez-vous avec les juges assistants dans une ville proche de Constantine pour remettre la somme de 600 millions de centimes en contre-partie d’une aide pendant la rencontre afin de gagner.

La Faf a dépêché un de ses membres à l’endroit prévu entre les deux parties tendant une souricière donc. Dès que l’intermédiaire et les arbitres se sont rencontrés, l’espion de la FAF a surgi, constatant le flagrant délit. Le président de la CFA, Khellil Hammoum, a reçu un enregistrement sonore dans lequel l’un des arbitres, Zerhouni ou Rezgane, est en train de parler à son interlocuteur qui l’informe de la disponibilité de 600 millions de centimes et qu’ils peuvent (les juges assistants) récupérer chez un autre arbitre assistant qui aurait servi d’intermédiaire. C’est sur cette base-là que la FAF a déclenché l’opération qui a abouti au flagrant délit.

Toutefois, beaucoup de zones d’ombres persistent encore dans cette scabreuse affaire de corruption. Pourquoi la CFA a-t-elle exclu un seul juge assistant, en l’occurrence Rezgane, du séminaire d’arbitres d’élite qui s’est ouvert le 11 avril et a autorisé son collègue Zerhouni à y assister ? Pourquoi un autre juge assistant, en l’occurrence Choukri Bechirène, a-t-il été exclu lui aussi du séminaire ? Serait-il l’intermédiaire ? Car le coup de fil enregistré et remis à Hammoum évoque le nom d’un arbitre intermédiaire. Serait-il Bechirène ? Seule l’enquête le déterminera.

La semaine passée, l’arbitre Necib a été accompagné par un membre de la CFA au match USC-JSMB d’Annaba à Oum-El-Bouaghi, ce qui a soulevé le courroux du président  Yahi qui s’était interrogé sur la présence mystérieuse de membres algérois dans sa ville. Les arbitres Ghorbal et Benouza se sont distingués par un arbitrage des plus scandaleux des matches MCS-OM, USMA-MCEE et ESS-MOB, et curieusement, ils sont toujours là, aucune sanction n’a été prise à leur encontre. Des juges assistants d’Annaba, qui ont à peine une année en Ligue 1, sont avantagés par un membre de la CFA qui leur a promis le badge Fifa en janvier prochain sans tenir compte des critères établis pour les promotions.

C’est dire qu’un grand chantier de nettoyage attend les responsables dès la fin de cet exercice.

Source : LIBERTÉ-ALGÉRIE