mardi, avril 07, 2015

DISTRICT DE LA CHARENTE : L'agresseur de l'arbitre-assistant devant les juges...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,


Publié le 07/04/2015 -  C'est l'histoire d'un but validé, puis invalidé. D'invectives de joueurs et d'un coup porté contre l'arbitre assistant. Ce mardi après-midi, le tribunal n'était pas réuni pour refaire le match mais pour juger le joueur violent.

Le 2 novembre 2013, une rencontre de deuxième division du championnat charentais oppose Mornac à Leroy Somer Angoulême. Le premier club mène au score 2-1 quand le second égalise. Même "si le match revêt un certain enjeu, ce n'est que le début de la saison", rappelle l'avocat des parties civiles (l'arbitre et l'Union nationale des arbitres de France), Me Béthune de Moro.

En tout état de cause, les joueurs de Mornac viennent discuter du but avec l'arbitre de touche, l'arbitre central, qui avait validé le but, choisit de l'invalider pour hors jeu. L'équipe de Leroy Somer prend la relève auprès de l'homme au drapeau. Un des joueurs porte un coup de poing à l'abdomen de l'arbitre de touche qui chute, le souffle coupé.

"La violence ne fait pas partie du football"

A la barre, le footballeur, père de trois enfants, bénévole au club, présente bien. Pour l'audience, il a mis sa veste de costume et une chemise. Il tente d'expliquer le contexte, émaille ses propos d'excuses et rappelle que la commission de discipline l'a déjà condamné à 18 mois de suspension. Il explique avoir poussé l'arbitre et non donné un coup de poing. La présidente insiste sur la "violence" du choc "pour que cet homme chute à terre".  Le joueur essaye un "après, qu'il en ait rajouté..." Il tente de prouver sa moralité en évoquant son rôle d'éducateur auprès des jeunes de son club.

Un argument qui se retourne contre lui : "Je suis choquée de voir que le prévenu entraîne des jeunes et montre l'exemple par la violence", confie, pour le ministère public, Stéphanie Veyssière. En préambule, elle avait asséné : "La violence ne fait pas partie du football et elle n'est pas acceptable sur un terrain de football."

Elle a requis quatre mois de prison avec sursis et un travail d'intérêt général de 105 heures à réaliser dans les dix-huit mois. Les parties civiles réclament 1 000 euros pour l'arbitre et 1 500 pour l'Unaf. Le délibéré sera rendu demain, mercredi, à 13h30.

Source : SUD-OUEST