vendredi, avril 03, 2015

FIFA - CONCACAF : Sonia DENONCOURT, Directrice de l'Arbitrage...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,

Publié le 03/04/2015 - MONTRÉAL - Sans tambour ni trompette, la Québécoise Sonia Denoncourt est devenue l'automne dernier directrice de l'arbitrage de la CONCACAF, l'organisme qui encadre la pratique du soccer à travers l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et les Caraïbes.

Sa nomination mérite d'être soulignée. L'ancienne arbitre est non seulement la première femme à occuper ce poste, mais elle est aussi l'une des rares à s'être taillé une place dans l'une des six confédérations formant la FIFA.

«C'est un monde d'hommes, on ne peut pas le cacher. En même temps, la CONCACAF est gérée par des gens qui croient à l'égalité entre les hommes et les femmes, a reconnu la native de Sherbrooke en entrevue téléphonique cette semaine.

«Leur premier critère d'évaluation est toujours la compétence et la performance. J'ai souvent vécu des premières dans ma carrière, mais je veux qu'on me reconnaisse avant tout pour mon travail, plutôt que pour mon genre.»

C'est effectivement son C.V. bien garni qui a convaincu les bonzes de la CONCACAF de faire appel à ses services pour superviser ses officiels, tous sexes confondus.

Première arbitre féminine accréditée par la FIFA, Denoncourt a officié sur les terrains verts pendant 27 ans.


Son parcours l'a mené à participer à trois Coupes du monde et deux Jeux olympiques, en plus d'arbitrer des matchs masculins au Brésil et au Salvador. Elle a également passé 10 ans au sein de la FIFA, où elle a dirigé le programme de développement des arbitres féminins.

Un travail immense

Le défi qui se pose devant la femme de 50 ans est immense. Elle doit superviser le travail des officiels de 41 fédérations nationales différentes, allant de puissances établies comme les États-Unis et le Mexique à de minuscules entités comme la Guyane ou Aruba.

Pour l'instant, sa priorité va aux arbitres qui possèdent le statut FIFA, c'est-à-dire ceux qui peuvent œuvrer lors de matchs internationaux, la grande vitrine de la confédération.

«Les arbitres de chaque niveau ont besoin de support, mais étant donné la charge de travail, on se concentre sur les 300 arbitres FIFA de la CONCACAF. Lorsqu'on m'a embauché, le poste était vacant depuis un an, alors il y a beaucoup de rattrapage et de ''ménage'' à faire. Avant de penser au futur et au développement, je dois aller au plus urgent.»

«En revanche, on reconnait qu'il y a une grande disparité au sein des championnats nationaux. Les arbitres de la première division mexicaine et des iles Caïmans ne sont pas du même niveau. Notre objectif à long terme est donc d'uniformiser les connaissances et les formations.»

Denoncourt pourra bientôt compter sur deux adjoints qui l'aideront dans l'immense tâche qui lui a été confiée. En attendant, elle se consacre corps et âme à sa mission qui l'amène à se déplacer un peu partout sur le continent.

«Mon travail se divise entre la supervision et le développement des arbitres. J'ai assisté à 130 matchs internationaux depuis octobre. Je crois que je n'ai pas eu un seul week-end à moi depuis Noël», a-t-elle lancé en riant.

Source : CANOE