vendredi, juillet 24, 2015

LIGUE DE LA RÉUNION : 300 Euros d'amende pour coup à arbitre !!!

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,

Publié le 24/07/2015 - "C'est ça le foot, et ça a toujours été comme ça. Quand on n'est pas content, on conteste la décision de l'arbitre. Au final, ça fait partie du jeu". Pas sûr que les amateurs du ballon rond, comme les instances de ce sport, adhèrent à la réflexion de ce dirigeant jugé hier devant le tribunal de Saint-Pierre. L'homme, la cinquantaine, traîne une réputation d'aboyeur de bord de terrain dans le milieu.

Là, il comparaissait pour avoir carrément frappé un arbitre. C'était le 15 août 2014, au Tampon. Ce jour-là, deux équipes corpo' s'affrontent : Phoenix menuiserie d'un côté et la JS La Pointe de l'autre. Georges B. est président-entraîneur de la première. Et quand l'arbitre inflige un carton jaune à l'un de ses joueurs, faute qui se conclut par un pénalty, l'homme voit rouge. Il rentre sur le terrain et insulte l'arbitre. L'homme en noir lui demande de se calmer. En vain. Le dirigeant prend un carton jaune puis un carton rouge. "C'est quand j'ai sorti ce deuxième carton que je me suis pris un coup. Ca m'a assommé", témoigne la victime présente au procès hier matin.

Déjà suspendu 2 ans par la ligue


"Il dit que je l'ai menacé, ça c'est vrai. Mais bon, tout le monde le fait au final, soutient l'intéressé, bagout et physique dignes d'un Guy Roux. Mais pour le coup-de-poing, c'est faux. J'ai juste mis ma main sur sa joue et j'ai poussé. Là, il s'est jeté par terre. Il a simulé. Il n'était pas sonné mais quand il a voulu se relever, le dirigeant de la JS La Pointe lui a dit de rester par terre. Ils se sont entendus pour gonfler cette affaire".

Théorie du complot qui résonne comme une défense pataude. Même si un détail pouvait laisser planer le doute. "Cet arbitre dit avoir perdu conscience. Mais le certificat médical ne fait état d'aucune blessure et de 0 jour d'ITT. Je ne vois pas comment un coup peut sonner quelqu'un sans laisser de trace…", fait valoir Me Marie Briot, pour la défense. Cependant, une simple main sur la joue suivie d'une bousculade constitue une violence. Et dans le cadre d'un nécessaire recadrage sur les terrains, les arbitres sont désormais considérés comme des chargés de mission publique, ce qui implique des poursuites systématiques en cas de débordement. Personne ne s'en plaindra tant ce sport souffre de certains errements.

"Pour autant, il ne faut pas exagérer dans ce cas, poursuit Me Briot. Je n'y connais pas grand-chose au foot mais on parle là d'un petit match sans enjeu, c'est presque une rencontre de quartier." En face, l'arbitre s'y connaît un peu plus et vise juste : "C'était une rencontre officielle entre deux équipes affiliées à la ligue. Arbitrer est mon métier, j'ai passé des diplômes pour cela". Son avocat comme le procureur ont logiquement suivi l'action pour dénoncer "une dérive inadmissible". Dans le camp adversaire, le prévenu souffle : "De toutes les manières, cet épisode m'a dégoûté. Depuis, je ne remets plus les pieds sur les terrains alors que ça faisait 40 ans que j'étais dans le foot et plus de 10 ans que je gérais cette équipe". Sauf que Georges B. oublie de dire que s'il a raccroché les crampons, c'est surtout parce que la ligue l'a sanctionné de 2 ans de suspension.

Hier, le procureur a requis une peine de 100 jours amende à 10 euros, soit 1000 euros. La juge a sifflé la fin de la partie en prononçant une amende de 900 euros, dont 600 euros avec sursis.

Source : CLICANOO