vendredi, octobre 16, 2015

LUXEMBOURG : L'arbitre luxembourgeois André Urbing reçoit le World Fair Play Award

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , ,


Publié le 16/10/2015 - L’arbitre de football luxembourgeois André Urbing a reçu à Bakou le World Fair Play Award. Et ce pour avoir reversé, depuis 1995, toutes ses primes d’arbitre à Médecins sans frontières. Soit plus de 160 000 euros !

Attention, ceci n’est pas un scoop. En 1997 déjà, Paul Béchet, journaliste au Républicain Lorrain, contait l’initiative peu commune d’André Urbing. Celle-ci consistait à reverser l’intégralité de ses primes d’arbitre à Médecins sans frontières. À l’époque, l’intéressé espérait pouvoir «arbitrer des rencontres jusqu’à 60 ans, toujours au bénéfice de Médecins sans frontières». L’homme, qui compte 70 printemps, consigne méthodiquement dans un carnet à spirales, petits carreaux, toutes les rencontres qu’il a dirigées depuis le 1er septembre 1985 et un fameux Bourscheid – Grevels en Scolaires.

Le 9 octobre, vous avez reçu à Bakou le World Fair-Play Award. C’est quoi au juste ?

André Urbing : C’est un prix qui récompense quelqu’un pour son activité et son esprit fair-play.

Quand avez-vous su que vous deviez aller en Azerbaïdjan pour recevoir ce prix ?

Il y a deux mois je crois, j’ai reçu une lettre m’expliquant que j’étais convié à Bakou. Sur le coup, je n’y croyais pas, j’ai cru tomber à la renverse. J’avais la chair de poule. C’est incroyable, non ? Quand même, moi, me retrouver en Azerbaïdjan pour recevoir un prix mondial…

Pourquoi avoir un jour décidé de reverser tout ce que vous gagniez grâce à l’arbitrage à Médecins sans frontières ?

Issue d’une famille de six enfants, je n’ai pas connu mon père, mais l’après-guerre. Et dès l’âge de trois ans, avec ma plus petite sœur, on a été placés à l’orphelinat au Château de Sanem. Ma mère venait nous rendre visite les week-ends. Attention, je n’ai pas eu une enfance malheureuse. Au contraire, je garde de très bons souvenirs. Moi, je n’étais pas à plaindre. Par contre, des camarades, eux, étaient pupilles de la nation. C’est terrible ça… À mes 50 ans, je me suis dit que ce serait peut-être bien de faire quelque chose à mon tour pour les enfants qui en avaient besoin. Alors je suis allé voir mon oncle écrivain et c’est lui qui m’a parlé de Médecins sans frontières. C’est comme ça que j’ai commencé et, aujourd’hui, j’ai dû reverser un peu plus de 160 000 euros.

Quelle fut la réaction dans le monde de l’arbitrage ?

Certains ont compris ma démarche. D’autres non. J’ai essuyé quelques critiques, mais ça n’a pas d’importance.

N’avez-vous jamais songé à arrêter cette donation ?

Non. En 96, un an seulement après avoir commencé, j’ai reçu le prix du fair-play de la part de l’association européenne. C’était pour moi un encouragement à continuer…

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