lundi, janvier 25, 2016

ARBITRAGE - FOOTBALL : Des réquisitoires des Clubs pros... aux limites de l'arbitrage humain !!

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,


Publié le 25/01/2016 - On se demande parfois, surtout au football par ailleurs, ce qui passe dans la tête des joueurs et des entraîneurs a la fin des rencontres pour être aussi peu courtois ou simplement poli.

Mais surtout on de demande bien, si nos arbitres sont considérés aujourd'hui comme des êtres humains normaux ou bien comme des surhommes dotés de pouvoirs exceptionnels, tel le don de double-vue ou celui de pouvoir revoir en un millième de seconde dans sa tête, le ralenti d'une action qui viendrait de se dérouler devant ses yeux.

Car il est là le problème, et pas ailleurs : On reproche aux arbitres des faits de jeu que chacun juge bon ou souvent mauvais après visualisation des ralentis, ou d'image sous un autre plan que celui du placement de l'arbitre.

Prenons quelques exemples à l'appui :

- OL / OM du 24/01/2016 : le défenseur de l'OM se dégage de la ligne de touche et suite à un rebond du ballon (sur la poitrine) part en contre-attaque. Il est stoppé dans son élan par un coup de sifflet de l'arbitre qui siffle une main de ce dernier. A ce moment M, Antony GAUTIER est sûr de son jugement (c'est d'ailleurs ce qu'on lui demande) et de l'endroit d'où il est, il perçoit une main.

Les images TV lui donneront tort, et le but qui s'ensuit sur le coup-franc sera bien évidemment critiqué.... Non pas sur le moment, mais à la fin de la rencontre par les acteurs qui auront reçus les informations des médias ou par ceux qui auront visulaisés les ralentis.

- GUINGAMP / BASTIA du 23/01/2016 : Mikael LESAGE décide de siffler un pénalty lors des arrêts de jeu en faveur de guingamp, suite à une charge qu'il juge illicite du défenseur bastiais sur l'attaquant guingampais.

Là encore, les ralentis sont scrutés, analysés et l'action décortiquée. J'avoue que même en revisionnant 20 fois le ralenti, je n'ai toujours pas pu me forger un véritable jugement, tant le ralenti efface et annihile les effets de force du direct.

- MONTPELLIER / CAEN du 23/01/2016 : Fin de la rencontre. Des joueurs mécontents s'indignent et fustigent l'arbitrage de François LETEXIER, dont c'était la première rencontre en LIGUE 1, lui reprochant de ne pas avoir siffler trois mains (rien que ça), ne pas avoir siffler des "poussettes"... bref toutes une batterie d'arguments déjà entendu et qui font l'apanage des fins de rencontres en LFP.

Que retirer comme enseignement de cette journée et de tous ces réquisitoires des Clubs professionnels face à quatre hommes qui ne font qu'avec ce que leur donne et ce qu'ils ont acquis :  La connaissance des Lois du Jeu, leur condition physique, leur préparation mentale, leur cinq sens et leur sens du jeu... Un peu comme les joueurs, donc...

On veut des arbitres parfaits, soit ! Et bien que la maxime de Pierluigi COLLINA :"Pourquoi voulez-vous que les arbitres soient parfaits, le football l'est-il ?" prenne ici tout son sens, je ne peux m'empêcher de penser que les Clubs professionnels appuient un peu trop sur la pédale du "TOUS POURRIS" et "TOUS MAUVAIS" au regard des investissements financiers fait en début de saison et qui pour une partie d'entre eux ne se traduit par sur le terrain par des résultats probants. Certes, les décisions de l'arbitre ont une indéniable répercussion sur les situations de clubs, qui au regard des résultats ou de l'absence de résultats voient leur budget s'améliorer, l'embauche de nouveaux collaborateurs se finaliser, de nouveaux investissements se faire... bref, la vie d'une entreprise...

Et l'aspect humain dans tout cela... et bien il est relégué au second plan, pour ne pas dire complètement évincé. C'est du genre : "si t'es pas avec nous, t'es contre nous"... Mais au dernière nouvelle l'arbitre n'est pour personne, il est juste là pour prendre des décisions en son âme et conscience, et surtout puisque c'est le sujet, avec les moyens qu'on lui donne.

Si toutes ces décisions arbitrales déplaisent tant, et bien donnez leur les moyens, et changez les règles :

- Appel à la vidéo pour toutes les sorties de ballon litigieuses,
- Appel à la vidéo pour toutes les actions résultant d'un pénalty,
- Appel à la vidéo pour toutes les fautes mettant en contact deux joueurs,....

Au moins là, on sera sûr que l'arbitre ne s'est pas trompé et les clubs pourront alors non pas s'en prendre à l'arbitre, mais au joueur qui a provoqué le pénalty et fait perdre 10 millions d’investissement à son Club, ou au joueur exclu pour un coup dans le dos de l'arbitre et qui du coup fait perdre à son Club une qualification en Champions League.... et la manne financière qui l'accompagne !!

On voit bien que les Clubs au regard de leurs incessants procès en "ERREUR D'ARBITRAGE" ne demandent que cela, ne veulent que cela, ne réclament que cela....

A côté il y a les arbitres du secteur Elite, qui semaine après semaine, se prennent procès d'intention sur procès d'intention, en raison de décisions qu'ils ont prises ou pas, et se font selon les expressions à la mode "démonter", "fustiger", "clasher" ou "dézinguer" par les joueurs, les entraineurs, la Presse, la Télévision... Croyez-vous que ce soit une situation confortable pour eux, alors que leurs décisions qui ne sont basés que sur leur VUE, soient revisionnés pour en retirer le plus souvent ce qu'elle a d'humain : l'erreur.

Non vraiment, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au pays du football.

"Que celui qui n'a jamais pris un sifflet de sa vie lui jette la première pierre"... et il mourut sous les coups !!

Oui, car la plupart des personnes qui parlent, extrapolent et discutent sur ces problèmes n'ont bien évidemment jamais touché un sifflet de leur vie et ne peuvent par vraiement ressentir, sachant lui-même qu'il n'a peut-être pas pris la bonne décision, le mal-être d'un arbitre et sa peine d'avoir influencer peut-etre le résultat de la rencontre sur laquelle il était désigné.

On pourrait continuer longtemps ce tour d'horizon des situations qui ne sont pas en phase avec le football tel qu'il a été pensé et reglementé, mais face à cet appel et ce recours permanent à la vidéo et aux images face à l'arbitrage humain, j'aimerais si vous le permettez, vous faire part d'un texte de mon ami Jean-Marc BONNIN (ancien arbitre fédéral 1) paru dans le magazine d'Avril 2015 "PERMIS DE SIFFLER" de la LIGUE DU CENTRE-OUEST, et qui résume à mon sens les dérives du football actuel. La vidéo c'est bien, c'est certainement utile à l'arbitre pour conforter ou modifier sa décision, mais en attendant que les instances qui régissent le football aient décidés de nous en doter : RESPECTEZ-NOUS... NOUS NE SOMMES PAS VOS ENNEMIS... NOUS NE SOMMES QUE DES HOMMES ET DES FEMMES... COMME VOUS !!

Eric - ARBITREZ-VOUS

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