jeudi, août 25, 2016

LIGUE 1 - Interview de Karim ABED avant son premier match en LIGUE 1...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,


Publié le 25/08/2016 - Le brignolais a été promu arbitre professionnel. Il fera ses débuts dans l'élite, demain, sur la pelouse de Dijon, où l'équipe locale accueillera celle du FC NANTES.
Il ne la jamais rêvé, simplement espéré au fil du temps, sans se prendre la tête pour autant. L'arbitrage, il y a goûté à l'âge de 14 ans "pour rendre service à mon club en mal de directeur de jeu". Mais très vite, il s'est pris au jeu. Il était celui qui rendait possible une rencontre, qui imprimait sa vision sur le déroulement, en étant le directeur des vingt-deux acteurs, sans faire preuve d'autoritarisme, mais simplement d'intelligence dans l'application des règles. Ne pas dénaturer le cours de la rencontre par des décisions impulsives et contraires à l'esprit comblait tous ses désirs.

Mais à force de siffler tous les dimanches, il a fini par entamer une longue et fulgurante ascension. Arbitre chez les jeunes, puis chez les adultes en District, en Ligue, il a atteint le niveau fédéral très rapidement, si bien suen septembre 2014, il se voyait offrir un sifflet en CFA, avant d'officier trois mois plus tard en National. Alors pas question de s'arrêter en si bon chemin. L'objectif du plus haut niveau fédéral commençait à apparaître dans son esprit. Et quand Karim de fixe un but, en vrai compétiteur, il se donne les moyens de l'atteindre.

Karim ABED lors de DIJON / NANTES en LIGUE 1

Entrer de le TOP 10 français

Août 2015, le voilà arbitre de Ligue 2, et douze mois plus tard, de Ligue 1 avec, cette fois, le statut de professionnel.
Onze arbitres français seulement peuvent le revendiquer. L'attente est parfois longue. Pas pour Karim, qui y est parvenu dès sa première année à ce niveau.
Mais le jeune Brignolais ne s'enflamme pas pour autant. Il sait que chaque saison, sa place parmi l'élite sera remise en cause par un classement en fin d'exercice. Il continue de bosser pour rester au plus haut niveau.
Déterminé à tout mettre en œuvre pour décrocher "l'écusson FIFA", dernier étage d'une brillante carrière (réservé aux dix premiers arbitres français), il n'en fait par pour autant une obsession. "Il viendra s'il doit venir, car le chemin est encore long."

Interview

Peut-on faire un rapide bilan de ton unique saison en LIGUE 2 ?

J'ai commencé à Clermont qui recevait Nîmes. Clermont s'est imposé 1 à 0 sur pénalty. Une décision importante, qui é été validée par mes collègues arbitres après la rencontre. Mon plus grand plaisir, durant cette saison, a été un match à Lens. Il y avait de l'enjeu et 30.000 personnes dans les tribunes. Une vraie montée d'adrénaline. Tout comme pour le match le plus difficile que j'ai eu à diriger, à Ajaccio, en fin de saison, dans un contexte difficile, avec trois cartons rouges à la clef. Là encore, mes décisions ont été validées par les collègues.

Cette année, ce sera donc la Ligue 1. Comment as-tu appris la nouvelle de ta nomination ?

Comme tous les arbitres fédéraux, je connaissais le jour de la publication du classement. Mais jamais je n’espérais figurer dans les vingt-deux appelés à arbitrer au centre en Ligue 1. J'ai passé la journée à guetter la publication du classement pour savoir comment je me situais dans celui de la Ligue2. C'est le manager des arbitres de Ligue 2 qui m'a annoncé que j'étais en Ligue 1, et parmi ceux qui ont décroché le statut professionnel. Évidemment, ma joie a été intense. Être dans les onze premiers parmi les vingt-deux mille arbitres français, forcément ça fait plaisir.

Comment as-tu préparé cette nouvelle saison dans l'élite ?

J'ai commencé par un stage mis en place par la fédération, à Quiberon, fin juin. Quinze jours de préparation physique assez intense, où l'on fait du fond le maton, et des ateliers adaptés -renforcement musculaire, vivacité...- en fonction des besoins de chacun l'après-midi. Le but, nous permettre d'être au top, sachant qu'un arbitre court autant qu'un joueur sur le terrain, soit environ 11 ou 12 km.

En tant que "petit nouveau", comment as-tu été accueilli par les arbitres aguerris ?

Sincèrement, j'ai reçu le meilleur accueil possible. Les anciens étaient aux petits soins, en me prodiguant de précieux conseils. Ça facilite l'intégration et c'est appréciable. La nouvelle politique d'intégration des jeunes mis en place par le président de la Commission Nationale de l'Arbitrage, Eric BORGHINI, ainsi que le travail de tous les techniciens de la DTA portent véritablement ses fruits.


Ton premier match est programmé demain. Comment le perçois-tu ?

Ce sera Dijon-Nantes. C'est un match important entre le promu et une équipe de Nantes ambitieuse. Mais j'ai déjà arbitré Dijon la saison dernière. Je ne pars pas totalement dans l'inconnu.


Comment se déroule la journée type d'un arbitre professionnel ?

Elle se déroule sur deux journées. On se doit d'arriver dans la ville la veille du match et de partir le lendemain de la rencontre. Le soir de notre arrivée, on prend nos quartiers à l'hôtel et on dîne entre arbitres. Le lendemain, petit-déjeuner ensemble et balade en ville, comme les joueurs. Après le déjeuner, c'est l'heure de la sieste, puis du briefing. Là, je passe mes consignes à mes collègues. Je leur explique ma vision du jeu, ma façon de communiquer par l'oreillette, les mots que j'emploie, comment je souhaite collaborer avec eux, etc. On prépare notre match en passant en revue tous les détails importants. Contexte, joueurs... L'arrivée au stade se faut deux heures avant la rencontre. On visite le terrain en vérifiant les filets de but, les poteaux de corner, la Goal-Line Technology, etc. Puis passage chez le Kiné pour un massage sportif et échauffement pour la rencontre. À 21 heures, c'est le coup d'envoi. Après le match, on prend un repas, mis en place par la club. Puis retour à l'hôtel.

Impatient d'y être ?

C'est l'aboutissement d'un long travail pour atteindre ce niveau. Il est donc logique que l'on attende ce moment avec une certaine impatience et beaucoup de plaisir.

Et c'est parti pour la LIGUE 1....



Source : CENTRE-VAR du 12 août 2016