samedi, février 06, 2016

FOOTBALL - NORMANDIE : Le football amateur est-il en danger ?... Enquête.

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , ,

Publié le 06/02/2016 - Les terrains de football amateur sous tension en Normandie

Enquête. Les actes de violences sur les pelouses du football amateur en France sont nombreux : agressions d’arbitres, insultes de joueurs entre eux, parents tabassés à la sortie du stade... Face à cette tendance en Normandie, les clubs amateurs se restructurent, se forment et renforcent la sécurité autour des stades pour endiguer la véhémence de leurs propres joueurs, mais aussi de leurs supporters. Consciente du problème, la Ligue de football de Normandie sanctionne ces mauvais comportements.

Le football amateur est peut-être passé tout près d’un drame. Le week-end dernier, un joueur de 28 ans, inscrit à l’EFE Elbeuf, près de Rouen, a été blessé par balle par un autre joueur licencié, lors d’une rencontre de 3e division de district à Canteleu. Un cas isolé, mais qui révèle les violences et incivilités qui existent dans le milieu. « Ça fait une dizaine d’années que nous travaillons sur ce phénomène récurrent, souligne Antoine Mahieu, 57 ans, président de la commission régionale de l’éthique et des actions citoyennes à la Ligue de football de Normandie. Il s’agit de violences à l’encontre des arbitres, entre les joueurs eux-mêmes, de la part des supporters sur et en dehors des terrains. »

Des cas fréquents


Une agressivité diffuse qui touche les seniors comme toutes les catégories de jeunes. Les exemples ne manquent pas : en août 2015, un arbitre, âgé d’une trentaine d’années, est agressé par un joueur à la sortie d’un match de Coupe de France qui se déroulait dans la soirée en région havraise. Cet arbitre avait mis un carton rouge à ce compétiteur. En novembre 2013, lors d’une rencontre entre le club l’AM Neiges au Havre et le club de Croix (Nord), des supporters havrais menacent des joueurs (crachats, insultes...) de l’équipe adverse dans l’enceinte du stade. Leur bus est tagué et caillassé. L’équipe nordiste est raccompagnée jusqu’à l’autoroute, deux heures après la fin du match, par huit cars de CRS... En novembre dernier, à la sortie d’une compétition de jeunes (U17), les dirigeants d’un club ont été pris à partie et frappés sur un parking dans l’Eure par plusieurs joueurs de l’équipe adverse de l’AS Val-de-Reuil-Vaudreuil-Poses.

Pourquoi autant de véhémence sur les pelouses pour parfois si peu d’enjeux ? « C’est un sport populaire, on côtoie des personnes de milieux différents. Se dégage alors sur les terrains de la nervosité : il y a l’envie de plaire pour certains, le besoin de résultats et d’argent pour d’autres, énumère Oualid Nahal, entraîneur au GCO Bihorel, dont l’équipe première évolue en division d’honneur régionale (DHR). Et beaucoup de clubs, surtout les petits, sont tributaires de leur environnement et des violences des supporters. Cette agressivité ne se retrouve pas qu’en banlieue, mais aussi sur les terrains de campagne. »

Et chez les amateurs, la sécurité autour des stades est moins importante que lors de matches professionnels de Ligue 1 ou de Ligue 2. « Les spectateurs peuvent être à deux mètres des joueurs. Il y a le supporter qui est vraiment derrière son équipe et celui qui vient pour se défouler ; celui-là, il s’en fiche du match et il peut, pendant 90 minutes, vous insulter et vous provoquer, décrit Sadio Sow, ancien pro, qui évolue désormais dans un club amateur dans la campagne rouennaise. Les gens autour du terrain font ce qu’ils veulent. Après, entre compétiteurs, ça ne va pas loin, c’est plus de l’esbroufe ou de la provocation. » Selon Sadio Sow, la violence verbale des spectateurs est banalisée. Le trentenaire a été victime d’insultes raciales lors d’une rencontre à Forges-les-Eaux.

Sanctions des instances officielles

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