lundi, août 22, 2016

LIGUE 1 - LORIENT / BASTIA : Pourquoi la bousculade sur l'arbitre est-elle volontaire ?

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , ,


Publié le 22/08/2016 - Je ne suis pas comportementaliste, ni même médecin, juste un observateur du football contemporain, de ces dérives, de ces excès, mais également de la ferveur que celui-ci suscite quand il est pratiqué de belle manière, avec respect pour les adversaires et cela va de soit... pour les arbitres.
Loin de moi, l'envie d'enfoncer qui que ce soit pour un dérapage fait sous le coup d'un sentiment d'injustice ou de colère, mais quand on touche aux arbitres... les émotions et l'envie de crier ma propre colère me montent aux joues.

Lors de la rencontre de Ligue 1 entre LORIENT et BASTIA, le joueur Benjamin JEANNOT s'est rendu coupable d'une bousculade envers l'arbitre, en le poussant des deux mains dans le dos.

Le motif invoqué : celui-ci n'aurait pas sifflé de pénalty en faveur de LORIENT sur une faute préalable commise dans la surface de réparation.


Que l'on veuille bien m'excuser ici, mais revient-il vraiment aux joueurs de décider, s'il y a ou pas faute ou s'il y a ou pas pénalty ? L'arbitre placé non loin de là (trop près diront certains !) a décidé que non... et bien la cause est entendue. Peut-être s'est-il trompé ? C'est ma fois possible, ce n'est pas un surhomme ni un extra-terrestre, juste un arbitre qui essaie de faire son boulot le mieux qu'il peut, et qui prend sa décision en fonction de son angle de vue et de son placement. Alors, effectivement les joueurs ont le droit de contester (tout en sachant ce qu'il risque par ailleurs), mais de là à foncer droit sur l'arbitre en le poussant volontairement dans le dos, il y a des limites. L'arbitre n'est pas votre copain, ni d'ailleurs votre adversaire... On ne touche pas à l'arbitre, c'est un incontournable !!

J'ai dit "VOLONTAIREMENT", car en partant arrêté de sa position initiale, Benjamin JEANNOT savait très bien que sur le chemin de sa course se trouvait Amaury DELERUE, et le fait de mettre ses deux mains en avant prouve que ce geste est volontaire et délibéré... et si l'on rajoute le regard à l'attention de l'arbitre après avoir commis cette faute... Je pense qu'on a tout compris sur la signification de cette bousculade. Et puis, effectivement si cette bousculade était involontaire, pourquoi ne s'est-il pas excusé à la fin de l'action, plutôt que de partir comme un voleur pris sur le fait. Je suis sûr que dans ces conditions, Amaury DELERUE aurait fait la part des choses. 

Alors, bien sûr on pourra disserter pendant des heures sur ce fait de jeu (grave au demeurant), en invoquant la faute préalable ou la position de l'arbitre. Pour ma part, je ne retiendrais que l'aspect volontaire du geste, le reste étant un autre fait de jeu à dissocier du premier. Les joueurs professionnels ont un devoir d'exemplarité vis à vis des jeunes qui les regardent et les adulent. Ils ne peuvent sous aucun prétexte se défiler de ce statut pour nous offrir ce qu'ils ont de plus malsain : la mauvaise foi et l'irresponsabilité. Ce serait trop grave. Par mimétisme, des milliers d'arbitres de District et de Ligue vont devoir subir chaque dimanche les mêmes assauts des joueurs mécontents. Revenons à de justes proportions concernant la manière d’exercer la contestation sur un terrain de football. La violence n'a jamais été une solution. 

Maintenant la parole est à la Commission de Discipline qui jugera en son âme et conscience de la sanction à attribuer au joueur lorientais, après lecture du rapports des arbitres, du délégué et de la défense du fautif... Mais ça c'est un autre chapitre.

Eric - ARBITREZ-VOUS