vendredi, novembre 11, 2016

LIGUE DE MIDI-PYRÉNÉES : Olivier THUAL.. une sacrée locomotive pour l'arbitrage...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , ,


Publié le 11/11/2016 - Suite à une blessure Olivier Thual s'est lancé dans l'arbitrage. Il est le seul arbitre de la Ligue Midi-Pyrénées qui intervient en Ligue 1 et à l'international en tant qu'arbitre de champ.


Il repond à nos questions :

 - Olivier, bonjour, comment êtes-vous venu à l'arbitrage ?

Suite à une blessure, et une interdiction de pratiquer, je me suis lancé dans l'arbitrage bénévole en continuant à suivre mes «copains» puis, en fin de saison, sur les conseils de mon coach du moment, je me suis orienté vers mon district d'appartenance pour suivre ma formation d'arbitre stagiaire.

- Vous êtes en poste à Castelmaurou depuis avril 2013. Comment devient-on CTRA ?

Chaque ligue a la possibilité d'ouvrir un poste de CTRA et toute personne, étant arbitre ou ayant été arbitre, a la possibilité de postuler.

- Quels sont vos axes de travail, par ordre d'importance, et les moyens employés ?

J'applique la politique de l'arbitrage mise en place par la CRA et qui découle des orientations préconisées par la DTA. Les objectifs sont variés :

-  Détecter et amener des jeunes arbitres et des arbitres seniors à la FFF.

-  Développer et uniformiser l'arbitrage régional tant chez les jeunes que chez les seniors

- Faire évoluer l'image des arbitres auprès des différents acteurs du football Pour cela, lors de la saison 2015/2016, la CRA a organisé 17 stages de formations d'arbitres, observateurs; s'ajoutent à cela des rassemblements pour des formateurs pour uniformiser les formations et des tests physiques réguliers tout au long de la saison.

La CRA organise également des réunions avec les clubs de DH et DHR afin d'échanger sur les problèmes rencontrés avec les différents acteurs (joueurs, entraîneurs, arbitres). Ce travail régulier depuis plusieurs saisons en DH fait qu'aujourd'hui les gens se connaissent et se comprennent mieux, même si des désaccords persistent... De plus, la mise en place des modules arbitrage par l'équipe technique régionale pour les stagiaires BMF et BEF permet également de présenter la fonction d'arbitre aux futurs éducateurs. Nombreux sont ceux qui découvrent nos difficultés et comprennent un peu mieux nos fonctionnements après ces deux jours d'échanges.



- Dans la formation d'un arbitre, quelles sont les parts de théorique et de pratique ?

Un arbitre qui débute en district a une grosse part de sa formation qui repose sur le théorique mais très rapidement il est important de «parler terrain». Plus un arbitre évolue dans l'arbitrage et plus sa formation repose sur des faits pratiques.

- Votre travail est-il d'abord un travail de contact, tant auprès des arbitres que des entraîneurs ou des joueurs ?

Je pense que c'est un tout. Il est important de faire progresser nos arbitres en leur donnant des lignes directrices, mais il est aussi important de communiquer avec les joueurs et entraîneurs afin qu'ils comprennent les choix faits par le «directeur de jeu». Je crois également beaucoup à la notion de groupe: les clubs forment des équipes pour participer à une compétition, nous les arbitres nous devons également former une équipe qui participe à la compétition. Il faut donc créer des liens avec nos arbitres et la difficulté que l'on rencontre, c'est que chaque week-end, nous nous dispersons sur le territoire de Midi-Pyrénées... d'où l'importance des stages qui se déroulent sur plusieurs jours au C.R.T. de Castelmaurou.

- Avez-vous un "truc" pour recruter des arbitres ?

Non, mais je crois que les clubs n'ont pas conscience aujourd'hui que leurs futurs arbitres sont aujourd'hui dans leurs propres équipes. Certains clubs arrivent à former des arbitres en nombre et à les garder car ils les considèrent comme membres à part entière; d'autres oublient que l'arbitre fait partie du club, ce qui conduit certains arbitres à changer de club ou démissionner de l'arbitrage quand ils rencontrent une difficulté et qu'ils n'ont personne à qui parler.

- L'arbitre fait partie du jeu, mais son image n'est pas toujours positive. Comment remédier à cette situation ?

Comme je l'ai exposé précédemment, il est important de présenter aux gens notre fonctionnement. Aujourd'hui, nous avons des arbitres de DH en Midi-Pyrénées qui s'entraînent 3 fois par semaine, qui s'intéressent aux caractéristiques des équipes... bref ils préparent leurs matchs comme les joueurs et se remettent constamment en question, contrairement à ce qui peut être dit. Je trouve que l'image de l'arbitre évolue doucement, positivement mais certains médias ne nous facilitent pas la tâche.

- La Ligue compte aujourd'hui sept arbitres assistants F1, qui interviennent aussi bien en Ligue 1 qu'à l'international, et un seul arbitre de champ, vous-même. Comment expliquez-vous cette bizarrerie ?

Le dernier arbitre de Midi-Pyrénées à avoir évolué en tant qu'arbitre central en Ligue 1 fut Thierry Auriac qui a dirigé la finale de la Coupe de France Rennes / Guingamp. Depuis, plus rien. Il y a eu un trou dans la formation des jeunes arbitres et aujourd'hui encore, la CRA le paie. Mais nous avons depuis 3 ans réussi à former de nombreux jeunes arbitres de la fédération qui évoluent dans les catégories seniors et nous espérons bientôt les voir intégrer la population fédérale senior. Et nous avons aussi des arbitres seniors qui commencent à tirer leur épingle du jeu au niveau fédéral, et là aussi, nous espérons avoir des résultats dans les prochains mois. Mais il faut savoir qu'aujourd'hui, l'accession à la fédération demande un travail régulier et exigeant.

Source : LIGUE DE MIDI-PYRÉNÉES