lundi, juillet 14, 2014

DJAMEL HAIMOUDI : “Je pense avoir accompli une bonne Coupe du monde”


 Il a dirigé quatre matches au Mondial Brésilien


De gauche à droite : Redouane ACHIK (MAR),
Djamel HAIMOUDI (ALG) et Abdelhak ETCHIALI (ALG)
Les Algériens se souviendront longtemps du Mondial brésilien 2014, où non seulement les Verts se sont fortement distingués en arrachant une brillante et historique qualification au second tour, mais aussi par les belles prestations affichées par notre arbitre international Djamel Haïmoudi. Ce dernier est entré de plain-pied dans l’histoire de l’arbitrage mondial grâce aux quatre rencontres qu’il a officiées dans le pays de la Samba, notamment ce match pour la 3e place entre les Brésiliens et Hollandais remporté par les camarades de Robben sur le score de 3 à 0, qu’il a dirigé samedi soir à Estadio Nacional de Brasilia. L’enfant de Relizane, élu deux années consécutives 2012 et 2013 par la CAF meilleur arbitre africain, est parti au début du mois de juin au Brésil avec la ferme conviction de faire un très bon Mondial, comme il nous l’avait révélé la veille. “Je ne vous le cache pas, je vais participer à cette Coupe du monde du Brésil 2014 avec beaucoup d’ambition, je veux aller loin et pourquoi pas atteindre la demi-finale. J’ai confiance en mes capacités, je pars au Brésil pour honorer les couleurs de mon pays et de l’Afrique, tout en souhaitant aux Verts une belle participation”, nous a-t-il affirmé avec beaucoup de motivation et surtout de conviction. En vérité, il ne s’est pas trompé, puisque la commission d’arbitrage de la FIFA présidée par le Suisse Massimo Bosaca depuis trois années, développe une nouvelle approche en matière de gestion d’arbitrage, en s’appuyant sur les compétences et les qualités techniques des arbitres, sans regarder les nationalités, pour faire l’équilibre, comme le faisait auparavant l’Espagnol M. Villar. Ce nouveau mode de gestion a ouvert aux arbitres de second rang les portes des désignations aux rencontres dites à hauts risques. Haïmoudi ne lâche aucune opportunité pour s’imposer dès lors qu’une désignation lui est confiée, soit par la CAF ou la FIFA. “Justement, je ne rate aucune occasion pour démontrer de quoi je suis capable. A chaque fois qu’on me confie une grande rencontre, je fais de mon mieux pour réaliser un grand match afin de mériter davantage la confiance de mes responsables. Jusqu’à maintenant cela a très bien marché”, explique-t-il encore.

Neji Jouini, le bon conseiller
Au Brésil, le Tunisien Neji Jouini, expert FIFA et membre de la commission d’arbitrage de cette instance, était chargé des arbitres africains retenus à ce Mondial. Il a eu à les superviser avant qu’ils ne soient retenus, il a joué un grand rôle dans la réussite de Haïmoudi en lui prodiguant les bons conseils utiles et en l’encadrant, il l’a beaucoup encouragé, c’est ce qui a fait que notre compatriote était très motivé. Belaïd Lacarne, ex-patron de la CFA, l’a aussi encadré, mais ici en Algérie, toutefois, c’est Jouini qui l’a boosté au plan international. Dès qu’il a atterri au Brésil au début du mois de juin, où il  prit part au stage sous l’égide de la FIFA qui a duré une dizaine de jours, on lui a confié le 15 juin, d’abord comme 4e arbitre, le match Argentine-Honduras du Groupe E au mythique stade de Maracana à Rio de Janeiro. Trois jours plus tard, soit le 18 juin, il dirige son premier match comme directeur de jeu à l’Estadio Beira Rio à Porto Alegre, la rencontre Hollande-Australie (4-2), où il s’est bien distingué, et n’a pas raté cette opportunité pour étaler sa classe. La commission d’arbitrage l’a de nouveau sollicité le 24 juin, en lui confiant le dernier match du groupe D, qui s’est joué à Estadio Mineirao à Belo Horizonte entre l’Angleterre et le Costa Rica (0-0). Là aussi, il a fait un match plein. Dès la fin du premier tour, la FIFA a fait le tri en retenant des arbitres et en renvoyant d’autres, Haïmoudi est donc retenu pour poursuivre son parcours au Mondial.

Il se prononcera sur son avenir  prochainement
Il a été retenu pour le choc des 1/8 de finale qui s’est joué le 1er juillet 2014, à Arena Fonte Nova à Salvador, entre les USA et la Belgique (1-2), il fait un sans-faute de 120 minutes, qui lui a valu les félicitations des membres de la commission d’arbitrage de la FIFA, en obtenant la meilleure note de ce tour (huit matchs) avec un 8,1. Même le président de la FIFA, Sepp Blatter, était très satisfait par cette prestation et a tenu à le féliciter. Ces marques de sympathie et d’encouragement ont augmenté l’ambition de notre arbitre qui se voit déjà dans le bon carré. Il ne s’est pas trompé, puisque la FIFA l’a retenu parmi les arbitres susceptibles de diriger la finale de la Coupe du monde. “Le fait d’être parmi les arbitres qui devront officier la finale de la Coupe du monde est une grande fierté pour moi et mon pays”, dira fièrement Haïmoudi, qui ne succédera pas finalement au défunt Marocain Ahmed Belkola, qui reste pour le moment le seul Africain et arabe à avoir officié une finale en Coupe du monde en 1998 en France (Brésil-France 0-3). Cerise sur la tarte, il clôture son excellent parcours par une 4e désignation au Mondial en officiant la “petite finale” à Brasilia. Il rentre au pays cette semaine, la tête haute, avec le sentiment du devoir accompli. “Je pense avoir accompli une belle Coupe du monde, j’ai atteint l’objectif que je me suis tracé avant de partir, à savoir atteindre le carré. Aujourd’hui, je suis fier pour mon pays, car l’Algérie a été dignement représentée par l’équipe nationale et par moi-même, c’est ma très grande satisfaction. L’emblème national a flotté haut dans le ciel du Brésil”, nous a-t-il dit. Concernant son avenir, Haïmoudi refuse pour le moment de se prononcer. “Personne ne sait de quoi sera fait demain. Pour le moment, je savoure ces bons moments, j’ai tout le temps de prendre la décision que je jugerais utile.” Selon les dernières infos en notre possession, il semble que la FAF compte lui confier le poste de vice-président de la Commission fédérale d’arbitre (CFA) de la FAF, que dirige depuis le mois de mai dernier Khelil Hammoum. Certains lui ont conseillé de faire la CAN 2015 au Maroc pour se retirer par la suite, car il peut encore arbitrer jusqu’au mois de décembre 2015, date limite à 45 ans fixée par la FIFA (il est né en 1970).

Source : LIBERTE