Amaury Delerue aime rappeler que tous les arbitres « ont été joueurs et vivent la même passion du foot, mais autrement » par l'arbitrage. Gardien de but à Saint-Sever puis au Stade Montois, jusqu'à 18 ans, arrêté par une blessure, il a pris le sifflet et atteint peu à peu l'échelon professionnel. Il raconte ici sa préparation à une nouvelle saison, très comparable à celle d'un joueur.
Coupure et prépa physique
« Nous avons eu six semaines de coupure. En fin de saison, comme les joueurs, nous sommes fatigués psychologiquement, physiquement, la coupure estivale est une absolue nécessité. J'ai regardé certains matches du Mondial, mais je ne me suis pas abruti de foot. Sur le plan physique, on est dans le très haut niveau, nous suivons donc le programme de notre préparateur spécifique, Jean-Michel Prat. On nous recommande 15 jours à trois semaines de coupure totale, une période pendant laquelle il peut y avoir quelques écarts. Mais ensuite, on se remet tout de suite au travail.
Gestion de la saison
« Notre relevé de données d'entraînement est envoyé chaque semaine à la direction technique de l'arbitrage (DTA), comme nos valeurs, mesurées sur les rencontres. On reste en contact avec le préparateur, qui nous aide à ajuster les exercices, les prépas. Etant prof de sport, je me fais moi-même mes plans d'entraînements à partir des directions de la DTA. Je m'entraîne à Bordeaux, seul la plupart du temps, mais j'ai un suivi hebdomadaire de mon kiné, je suis en contact avec un médecin et un échographe, c'est important de savoir s'entourer. On gère une saison sportive comme les joueurs. L'arbitrage français est en avance dans ce domaine. »
Volume d'efforts
« Un arbitre parcourt 9 à 12 kms par match, comme les joueurs qui courent le plus. Difficile de dire si c'est plus qu'il y a dix ans ou non. En revanche, les efforts se sont accentués. Il y a davantage de répétitions de sprints, d'appuis et de changements de direction : 1000 à 1200 par match, c'est l'évolution majeure. »
Blessures
« On échappe normalement aux entorses, mais nous sommes exposés aux mêmes problèmes musculaires que les joueurs. Comme eux, on gère notre saison, on écoute notre corps, on peut appeler la DTA et demander une semaine tranquille parce qu'on se sent moins bien. »
Le matériel
« On est équipés par le partenaire de la Fédé, Nike, des chaussettes à la tête. Nous avons des tenues de quatre couleurs différentes que nous choisissons une fois que les équipes ont défini les leurs. Pour les chaussures, comme les joueurs, nous avons une latitude personnelle, mais on n'a pas besoin de couleurs comme les joueurs, et la couleur est le noir, passe-partout, conforme aux impératifs de discrétion et d'autorité de notre fonction. Quant au nouveau ballon, on le découvre lors des matches amicaux, on sait les nouveaux modèles plus légers, avec des trajectoires flottantes, mais ce n'est pas un élément important pour nous. Il faut quand même savoir que ces ballons éclatent plus souvent que les anciens. »
Professionnalisme
« Je continue à exercer mon métier de prof de sport, à temps partiel, je suis détaché à l'UEFR Staps. Les arbitres français n'ont pas le statut pro, ce sont des travailleurs indépendants, ils ont donc le droit de continuer à travailler et je tiens à le faire. Le contact avec mon milieu professionnel, mes étudiants, est nécessaire à mon équilibre, cela m'aide à sortir de la pression de la L1, de l'enchaînement des matches. Je ne m'imagine pas être en disponibilité totale. »
Carrière, objectifs
« Bien sûr, j'aimerais arbitrer les plus grands clubs européens, dans les plus grands stades. Mais c'est sans doute trop tard pour moi. A 37 ans, je suis vieux parmi les jeunes arbitres de L1, la génération des 30-35 ans programmés pour l'avenir, le haut niveau international. J'ai pris mon temps pour arriver en L1, mais c'est sans regret : c'est de prendre mon temps qui m'a permis d'accéder à ce niveau. »
Mercato, tactique, c'est aussi son affaire
Les arbitres aussi suivent le tableau des transferts et travaillent au tableau noir et en vidéo les schémas tactiques des équipes : « Cette préparation technique et tactique, c’est même la source principale d’évolution des arbitres, la différence se fait sur ce terrain » assure M. Delerue.
Concrètement, « je ne suis pas branché sur les sites spécialisés, mais cela fait partie de notre travail de connaître l’évolution des effectifs, du profil des équipes, celles qui se renforcent, celles qui s’appauvrissent, qui changent de style. »
« La préparation technique et tactique des rencontres est essentielle. Je regarde entre deux et quatre des matches précédents des équipes que je vais arbitrer, et je fais des montages pour mes assistants. Je repère les joueurs clés, ceux qui ont le leadership, à la fois dans le jeu et dans les rapports avec l’arbitre. Je dois connaître les circuits préférentiels de circulation du ballon. Ce n’est pas la même chose d’arbitrer une équipe qui termine 90% de ses attaques par des centres ou celles qui donnent des longs ballons à un attaquant pivot. Je dois savoir si une équipe a tendance à aller récupérer le ballon très haut ou plus bas. » Comme un joueur, Amaury Delerue aime entrer sur le terrain en se disant « j’ai fait le maximum pour être prêt. Mais nous aussi, même si on se sent bien, on peut passer à côté. »
Coupure et prépa physique
« Nous avons eu six semaines de coupure. En fin de saison, comme les joueurs, nous sommes fatigués psychologiquement, physiquement, la coupure estivale est une absolue nécessité. J'ai regardé certains matches du Mondial, mais je ne me suis pas abruti de foot. Sur le plan physique, on est dans le très haut niveau, nous suivons donc le programme de notre préparateur spécifique, Jean-Michel Prat. On nous recommande 15 jours à trois semaines de coupure totale, une période pendant laquelle il peut y avoir quelques écarts. Mais ensuite, on se remet tout de suite au travail.
Gestion de la saison
« Notre relevé de données d'entraînement est envoyé chaque semaine à la direction technique de l'arbitrage (DTA), comme nos valeurs, mesurées sur les rencontres. On reste en contact avec le préparateur, qui nous aide à ajuster les exercices, les prépas. Etant prof de sport, je me fais moi-même mes plans d'entraînements à partir des directions de la DTA. Je m'entraîne à Bordeaux, seul la plupart du temps, mais j'ai un suivi hebdomadaire de mon kiné, je suis en contact avec un médecin et un échographe, c'est important de savoir s'entourer. On gère une saison sportive comme les joueurs. L'arbitrage français est en avance dans ce domaine. »
Volume d'efforts
« Un arbitre parcourt 9 à 12 kms par match, comme les joueurs qui courent le plus. Difficile de dire si c'est plus qu'il y a dix ans ou non. En revanche, les efforts se sont accentués. Il y a davantage de répétitions de sprints, d'appuis et de changements de direction : 1000 à 1200 par match, c'est l'évolution majeure. »
Blessures
« On échappe normalement aux entorses, mais nous sommes exposés aux mêmes problèmes musculaires que les joueurs. Comme eux, on gère notre saison, on écoute notre corps, on peut appeler la DTA et demander une semaine tranquille parce qu'on se sent moins bien. »
Le matériel
« On est équipés par le partenaire de la Fédé, Nike, des chaussettes à la tête. Nous avons des tenues de quatre couleurs différentes que nous choisissons une fois que les équipes ont défini les leurs. Pour les chaussures, comme les joueurs, nous avons une latitude personnelle, mais on n'a pas besoin de couleurs comme les joueurs, et la couleur est le noir, passe-partout, conforme aux impératifs de discrétion et d'autorité de notre fonction. Quant au nouveau ballon, on le découvre lors des matches amicaux, on sait les nouveaux modèles plus légers, avec des trajectoires flottantes, mais ce n'est pas un élément important pour nous. Il faut quand même savoir que ces ballons éclatent plus souvent que les anciens. »
Professionnalisme
« Je continue à exercer mon métier de prof de sport, à temps partiel, je suis détaché à l'UEFR Staps. Les arbitres français n'ont pas le statut pro, ce sont des travailleurs indépendants, ils ont donc le droit de continuer à travailler et je tiens à le faire. Le contact avec mon milieu professionnel, mes étudiants, est nécessaire à mon équilibre, cela m'aide à sortir de la pression de la L1, de l'enchaînement des matches. Je ne m'imagine pas être en disponibilité totale. »
Carrière, objectifs
« Bien sûr, j'aimerais arbitrer les plus grands clubs européens, dans les plus grands stades. Mais c'est sans doute trop tard pour moi. A 37 ans, je suis vieux parmi les jeunes arbitres de L1, la génération des 30-35 ans programmés pour l'avenir, le haut niveau international. J'ai pris mon temps pour arriver en L1, mais c'est sans regret : c'est de prendre mon temps qui m'a permis d'accéder à ce niveau. »
Mercato, tactique, c'est aussi son affaire
Les arbitres aussi suivent le tableau des transferts et travaillent au tableau noir et en vidéo les schémas tactiques des équipes : « Cette préparation technique et tactique, c’est même la source principale d’évolution des arbitres, la différence se fait sur ce terrain » assure M. Delerue.
Concrètement, « je ne suis pas branché sur les sites spécialisés, mais cela fait partie de notre travail de connaître l’évolution des effectifs, du profil des équipes, celles qui se renforcent, celles qui s’appauvrissent, qui changent de style. »
« La préparation technique et tactique des rencontres est essentielle. Je regarde entre deux et quatre des matches précédents des équipes que je vais arbitrer, et je fais des montages pour mes assistants. Je repère les joueurs clés, ceux qui ont le leadership, à la fois dans le jeu et dans les rapports avec l’arbitre. Je dois connaître les circuits préférentiels de circulation du ballon. Ce n’est pas la même chose d’arbitrer une équipe qui termine 90% de ses attaques par des centres ou celles qui donnent des longs ballons à un attaquant pivot. Je dois savoir si une équipe a tendance à aller récupérer le ballon très haut ou plus bas. » Comme un joueur, Amaury Delerue aime entrer sur le terrain en se disant « j’ai fait le maximum pour être prêt. Mais nous aussi, même si on se sent bien, on peut passer à côté. »
Source : SUD-OUEST