samedi, septembre 06, 2014

Le Cannes Bocca Futsal vers un forfait en ‪D1 ?

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , ,

"J’ai la sensation qu’on assassine notre enfant". Les mots sont durs, frappants. François Behar est écoeuré, meurtri. Leur enfant, à lui, président du Cannes Bocca Futsal de 2005 à 2013 et Farid Benameur, manager général du club et pionnier depuis 1978, est à l’agonie. À une semaine de la reprise du championnat de D1 Futsal, la situation est critique. Il confie : "Oui, il est possible que le Cannes Bocca Futsal, dauphin du Sporting Paris et finaliste de la dernière Coupe nationale ne dispute pas le championnat cette saison".

Florent Massis, successeur de François Behar à la présidence en 2013, dispose du weekend pour trouver une solution. Et surtout, de 70.000 euros. Le montant de la subvention versée au club par le biais de la mise à disposition de personnel municipal auprès d’une association. "D’autres actions ont été privilégiées avec des moyens qui nous n’étaient pas destinés". Pour faire simple, cette aide doit être remboursée.

A qui la faute ?

"Il y a eu plusieurs notifications de la ville sans réponse, explique François Behar, la Mairie est dans son droit, c’est la loi. Mais qu’on soit clair, le club est sain financièrement, il n’y a pas eu de détournement d’argent, de malversations. Mais une grande négligence de la part du président". Après plusieurs rappels, le litige a donc été confié au service contentieux du Trésor Public. La relation de cause à effet est simple : si le remboursement de la subvention n’est pas versée au Trésor Public, elle bloque les subventions financières allouées au club par la ville. Indispensable à sa survie.

Pendant qu’une réunion de crise se tenait, ce vendredi, en Mairie de Cannes, les joueurs du CBF ont tenu à rendre visite au président afin d’avoir quelques explications. Des débats animés. Tant en Mairie qu’au siège de Florent Massis. "Il a jusqu’à lundi matin et la réunion exceptionnelle qui se tiendra de nouveau en Mairie. C’est à ce moment qu’on connaitra notre sort", souffle l’ancien patron.

Le foot et futsal cannois à l’agonie

Toujours membre du Conseil d’Administration du club, il ne peut cacher sa peine. Dans un monologue attendrissant, il se remémore, lui, le Boccassien, l’évolution du club, de son "bébé". Amoureux de sa commune comme du doyen des clubs français, crée en 1978. Pour lui, le CBF fait partie du "patrimoine cannois" et "ne peut mourir ainsi. 120 gosses à l’académie, 20 joueurs en D1, 30 en réserve... Après l’AS Cannes, ça pourrait faire beaucoup".

Parmi l’élite depuis la saison dernière, le Cannes Bocca Futsal, qui a terminé à un point de l’ogre Sporting, est en péril. Son manager et homme historique du club, Farid Benameur, puis "Bissa", autre figure des Mûriers, ont préféré partir. "Ce sont des hommes qui ont oeuvré pour le club, posé pierre après pierre, et qui ne peuvent que constater l’édifice s’effondrer. Maintenant, il faut réparer les erreurs. Quand on a 1 euro, on dépense 1 euro. Pas 3 ou 4...".

Une issue ?

Ni le ton, ni les propos sont haineux. François Behar souhaite juste que les erreurs -de négligence donc- de Florent Massis soient réparées. "Et dire qu’on allait être diffusé trois matches dans l’année, c’est du gâchis...". Inquiet, presque sans aucun espoir. Sauf si la providence s’emmêle. Ou que le président trouve une solution. "En revanche, si on s’en sort... Joueurs, staff, tout le monde est à 2000%. C’est le genre de difficulté qui soude un groupe".

Source : ACTUFUTSAL