mardi, octobre 21, 2014

Frédéric THIRIEZ : Les explications attendues du Président de la L.F.P.

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,

Thiriez : "J’ai dit aux deux présidents que j’étais désolé"

Frédéric Thiriez a réagi au micro de RMC Sport sur la polémique arbitrale lors du match entre Lens et le PSG, ce vendredi (1-3). Pour le président de la LFP, qui assure qu’il a bien présenté ses excuses aux présidents des deux clubs, ces erreurs doivent entraîner une vaste réflexion sur l’arbitrage.

Frédéric Thiriez, pourquoi avez-vous présenté vos excuses à Nasser Al-Khelaïfi, le président parisien, après Lens-PSG (1-3) ?

Quel est le problème ? J’étais au Stade de France pour ce match qui devait être une fête. J’étais entre les présidents de Lens et du PSG et j’ai simplement vu la même chose que tout le monde, et notamment tout le public. C’est-à-dire un match qui aurait pu gravement déraper en raison de faits d’arbitrage. Ça m’a d’ailleurs obligé à descendre au bord du terrain auprès de mes délégués, pour surveiller les choses de plus près. J’étais vraiment désolé, pour les spectateurs d’abord, qui n’ont pas eu le spectacle qu’ils méritaient. J’étais désolé pour les joueurs et aussi pour les deux présidents. A la fin du match, j’ai dit aux deux présidents que j’étais désolé pour ce problème d’arbitrage. Pourquoi s’offusquer que j’exprime mes sentiments de tristesse aux deux présidents, j’insiste bien, auprès des deux présidents ? Gervais Martel l’a d’ailleurs dit lui-même. Il ne faut pas chercher plus loin. Je ne supporte pas qu’on mette en doute l’impartialité qui est la mienne et que je pratique depuis 12 ans à la présidence de la LFP.

Qu’avez-vous pensé de l’arbitrage de M. Rainville ?

Je me garderai bien de faire des commentaires publics sur l’arbitrage. Ce sont des choses que l’on règle en interne. Ce que j’aimerais dire, parce que souvent les gens ne le savent pas, c’est que même si je me sens responsable de la qualité du spectacle, de l’éthique d’un match, la Ligue n’a aucun pouvoir sur l’arbitrage, qui relève de la Fédération. A la Ligue, nous nous bornons à rémunérer les arbitres mais nous n’avons pas notre mot à dire sur la gestion du corps arbitral, la désignation et la discipline des arbitres. J’avoue que ce qui s’est passé lors de ce match m’amène à me poser des questions et d’ailleurs je les ai posées au ministre (Thierry Braillard, le secrétaire d’Etat chargé des Sports, ndlr).

Avez-vous demandé à Thierry Braillard une professionnalisation du corps arbitral ?

Depuis des années, je milite pour une modernisation de l’arbitrage sur deux axes. Le premier, bien sûr, c’est la vidéo. Je pense qu’elle s’imposera tôt ou tard, mais mieux vaut maintenant que plus tard. Deuxièmement, la professionnalisation. Je pense qu’il faut que nous nous acheminions, comme en Angleterre, vers un corps arbitral professionnel. J’y travaille avec le syndicat des arbitres et la direction nationale de l’arbitrage. Je suis encore une fois désolé pour le public, qui n’a pas eu le spectacle qu’il méritait. Malheureusement, on a eu un spectacle entaché par des faits d’arbitrage que je regrette.

« Je n’ai pas de leçons à donner aux arbitres »

Vous êtes-vous entretenu avec M. Rainville ?

Je suis président de la Ligue. Mon interlocuteur, c’est le directeur national de l’arbitrage, avec qui je m’entretiens régulièrement. Je n’ai pas de leçons à donner aux arbitres. La Ligue n’a aucune responsabilité dans la gestion de l’arbitrage. Les arbitres ne sont pas sous la direction de la Ligue professionnelle mais sous la direction de la Fédération, ce qui d’ailleurs pose de plus en plus de problèmes, me semble-t-il.

Edinson Cavani doit-il arrêter sa célébration où il mime un coup de fusil ?

Je n’ai pas à commenter les faits de jeu ou d’arbitrage. J’essaie juste d’insister sur le fait que l’arbitrage est un élément essentiel de la qualité du spectacle et de l’éthique d’un match, et que nous devons arriver tôt ou tard, si possible tôt, à une véritable professionnalisation de l’arbitrage et à l’utilisation de la vidéo.

Que pensez-vous des débordements lors de l’après-match de Nice-Bastia (0-1) ?

La commission de discipline est indépendante, on l’oublie trop souvent. Elle se réunit jeudi et va examiner dans un premier temps le dossier et prononcera peut-être des mesures conservatoires. Mon intervention sera donc plus générale. De tels incidents ne sont pas acceptables, comme tout le monde le dit. Je me bats depuis plus de dix ans pour que le stade redevienne un endroit où on fasse la fête, où on peut amener les femmes et les enfants. Et des scènes comme celles auxquelles on a pu assister ce soir-là sont intolérables. Il y aura nécessairement des sanctions, mais c’est la commission de discipline qui les prendra, et au-delà il faut que l’on se pose la question avec le club concerné, Nice, de mesures préventives que l’on peut adopter et notamment des interdictions de stade qui s’imposent contre les individus qui veulent en permanence troubler la fête.

Source : RMC SPORT