jeudi, octobre 16, 2014

LIGUE DE PICARDIE : 10 ans et 8 ans de suspension pour fraude sur une licence....

Pour avoir aligné une joueuse « de plusieurs surclassements », l’AS Saint-Quentin Féminin, anciennement les « Mouettes », a été lourdement sanctionnée pour tricherie.

La décision est tombée comme un couperet puisque la présidente Chantal Lessieux est suspendue 10 ans, et l’entraîneur Bernard Mendy, ancien professionnel de Saint-Etienne, a écopé, quant à lui, de 8 ans pour avoir fait évoluer une jeune joueuse (U14) dans une équipe dans la catégorie d’âge des 18 ans. Chantal Lessieux est donc effondrée, en larmes comme ses joueuses, depuis que le procès-verbal de la commission de discipline de la Ligue de Picardie, est tombé, mardi sur Internet. L’affaire remonte au précédent exercice du championnat régional des 18 ans, une catégorie où de nombreux clubs, voulant jouer une qualification pour l’Inter-régions, tentent d’accéder au championnat national. Sur deux rencontres à Saint-Quentin (AS Beauvais et Abbeville), la formation axonaise a été prise en fraude par les responsables du département. Ces derniers ont procédé à une évocation, laquelle vient ainsi de connaître son dénouement en commission régionale. Quant à Bernard Mendy, l’ancien professionnel de Saint-Étienne, il a pris du recul en France et devrait retourner au Sénégal avec des projets de football dans sa valise.

La sanction est lourde, très lourde, pensiez-vous que cette peine serait aussi conséquente ?

Bien sûr que nous sommes fautifs, mais vraiment, j’imaginais que cette sanction serait de deux, voire trois ans et que Bernard prendrait même beaucoup moins.

Estimez-vous que votre passé a pesé dans la balance ?

Pour moi, cela n’a rien à voir, même si je suis une femme. Voici très longtemps, j’ai été sanctionné pour avoir tenté de donner un coup de pied au cul à un arbitre. Il y a quinze ans, j’ai voulu également défendre la veuve et l’orphelin (l’affaire Roussel), mais je ne pense vraiment pas que cela ait pu entrer en ligne de compte. Du moins, je l’espère. Là, ce qui a certainement pesé, c’est mon absence involontaire, lorsque ce dossier a été traité. Aujourd’hui, je réside en Bretagne, et il m’est compliqué de faire les déplacements. Là, je crois que mon absentéisme a été très mal ressenti. Je pense aussi qu’il avait besoin d’un exemple et c’est tombé sur nous.

Pour le football féminin en Picardie, depuis de très nombreuses années, vous avez été en avance sur votre temps.


Il ne faut pas penser à cela et surtout être pris en ligne de compte. Nous allions fêter nos trente ans d’existence avec des saisons en Ligue 1, Ligue 2… de grands matches contre Lyon…

Pensez-vous faire appel de cette sanction au niveau de la 3F ?

Si Bernard me dit de le faire, je le ferai. On se donne le week-end de réflexion pour se forger un sentiment. On s’est déjà posé la question. On pourrait voir notre sanction descendue de deux ans, et l’inverse peut être également envisagé. Un autre entraîneur, Laurent Mortel, est suspendu et il se trouve toujours auprès de ses joueurs dans son club alors… Moi, je suis présidente mais désormais sans licence. On mettra un bureau bidon, c’est aussi une forme de triche. À la préfecture, les statuts porteront toujours mon nom.

Votre gouaille n’est pas appréciée, et même votre franc-parler gène peut-être certains responsables…

C’est vrai que je dis des choses qui me dérangent. Ce championnat des 18 ans, en état, est compliqué à vivre pour les clubs. Il y a des forfaits, on reporte des rencontres et j’en passe. L’an dernier, nous avons arrêté la première phase en décembre. Durant la trêve, nous avons disputé deux matches en futsal, pour reprendre la phase suivante en avril. Comment voulez-vous conserver des joueuses concernées dans ces conditions ? L’an dernier, j’ai aussi insisté sur ces tromperies des autres équipes et cela ne date pas d’aujourd’hui. Voici deux ans, avec un club de la banlieue d’Amiens, c’était flagrant ces tricheries puisque cette formation en parlait sur Facebook. Tout le monde avait reçu deux matches de suspension.

Est-ce que l’AS Saint-Quentin féminin est malhonnête ?

On a été sanctionné alors oui. Nous en avions parlé à l’entraîneur d’en face comme à l’arbitre. Si nous avions voulu vraiment tricher, nous aurions pu la faire évoluer sous une autre licence. Une seule fois, il y a plusieurs années, nous avons failli tricher délibérément. Ce n’est pas bien un tel exemple, mais vous pouvez le dire. Lors d’un huitième de final de Coupe de France contre Lyon, Malaury Capelle se trouvait suspendue. Elle a fait le déplacement et le midi, nous avons fait marche arrière. Tricher comme nous venons de le faire, je ne considère pas notre geste comme de la malhonnêteté mais on m’a assassiné.

Source : L'Aisne Nouvelle