Bila Kalemba Kizedioko a quitté l’arbitrage en nationale pour se consacrer surtout aux jeunes ; il constitue aussi un sérieux atout pour Harre.
Bila Kalemba Kizedioko, faut-il parler de coup de mou: vous ne jouez plus en futsal?
(Rires). C’est vrai. J’ai 34 ans. Je me contente désormais du football en prairie, à Harre. Mais je continue à arbitrer en salle et en prairie. Les quatre, c’était tout de même beaucoup. Surtout qu’en même temps, je construisais ma maison. Heureusement, mon épouse Marie adore le foot. Son père, André Rahier (NDLR. Un ancien de Ferrières de la grande époque, que l’on a connu par la suite à Izier), a toujours été un fan de football.
Pourquoi avoir opté pour le Luxembourg tant pour le foot que l’arbitrage?
Je vis désormais à Werbomont, à moins de deux cents mètres du Luxembourg. Comme éducateur, je travaille à Vottem, mais aussi à Beauplateau, chez Monsieur Loiseau. Je m’y occupe plus précisément de jeunes en difficulté qui veulent se lancer dans l’arbitrage.
Auparavant, j’avais toujours joué à Harzé et sifflé en terre liégeoise avant d’accéder en nationale pour la saison 2008. J’y suis resté quatre ans.
Uniquement en Promotion?
Comme arbitre de champ, oui. Mes deux premières années ont été excellentes. En fait, tout a très bien fonctionné jusqu’à un match à Hannut où l’examinateur de la CCA (NDLR. le Namurois d’adoption Alain Michotte, originaire de Barvaux) devait me confirmer pour la D3.
J’ai eu un bon rapport, mais j’ai été recalé pour ne pas avoir laissé l’avantage à un attaquant qui partait au goal. Le plus drôle dans l’histoire c’est que l’équipe a marqué sur le coup franc que j’avais sifflé.
Le fait de ne pas pouvoir monter de division m’a coupé bras et jambes.
Après Jérôme N’Zolo, vous resterez comme le second arbitre d’origine africaine à avoir atteint la nationale. Une fierté?
Oui et non. Oui, parce que je suis fier de travailler avec lui; il est mon collègue en tant qu’éducateur. Non, parce que j’aurais aimé suivre sa route, devenir comme lui un sportif de haut niveau avec les statuts qui vont avec. Cela dit, je ne comprends pas comment il en soit là aujourd’hui, comment il ait pu rater ses tests physiques…
Vous aviez aussi posé votre candidature au poste de président de la CPA Luxembourg…
J’aime les challenges. J’ai aussi acquis pas mal d’expérience tout de même. Je sais que j’ai figuré parmi les quatre finalistes pour obtenir le poste de président. C’est déjà bien.
C’est toujours une déception de ne pas atteindre un objectif, mais d’un autre côté, si j’avais été désigné, j’aurais dû renoncer à tout le reste. Or je pense que j’ai encore quelques belles années devant moi pour jouer et pour siffler.
Avec votre expérience, vous êtes un candidat tout désigné pour le sifflet d’or, mais visiblement, vous accordez la priorité au football?
Parce que je me dois de tenir mes engagements avec Harre, qui m’a accordé sa confiance. Cette année, je ferai donc plus la chasse aux buts qu’au sifflet d’or (rires). Et puis cela ne m’ennuie nullement de siffler essentiellement des matches de jeunes. J’entame ma troisième année en Luxembourg. La première, j’ai voulu rester dans l’ombre, ne sifflant que les minimes et les cadets. Je vais vous dire aussi que durant toute cette période, le match où j’ai pris le plus de plaisir est sans conteste celui qui a opposé l’an passé les U17 de Marloie à ceux d’Athus.
Sur le terrain, devez-vous faire face parfois voire régulièrement à des propos racistes?
Sincèrement, je dois avouer que je n’y prête pas attention. En tout cas, cela ne m’a jamais perturbé. Les rares fois où cela a pu se produire, c’était en Wallonie. Les Flamands, eux, ne s’en prenaient pas à ma couleur de peau, mais au fait que j’étais un Wallon (rires). Mais avec l’âge et l’expérience, on se tracasse moins. Par contre, c’est beaucoup plus pénible pour ces jeunes qui débutent et sont victimes de quolibets et d’insultes de la part de parents.
Il y a lieu, tout de même de se poser des questions: pourquoi un jeune qui veut prendre du plaisir en sifflant en match doit-il endurer une vraie punition à cause d’un supporteur ou l’autre?
À choisir, vous laisseriez tomber le football ou l’arbitrage?
Je reste passionné par les deux, mais si je suis contraint de choisir, je garde l’arbitrage. Il m’a tout de même permis de vivre des moments très intenses en nationale, comme ce Sprimont - Aywaille que la CCA m’a confié pour ma dernière mission en Promotion.
Relevez-vous des différences entre le football liégeois et le nôtre?
J’ai l’impression que le football liégeois s’appuie davantage sur la technique et le luxembourgeois sur le physique.
Le jeu est beaucoup plus direct chez vous; sans doute parce que les duels ont tendance à être plus fréquents, plus francs aussi.
D’où pour un arbitre l’obligation de redoubler de vigilance, surtout pour sa gestion des cartes. Ce n’est pas parce que les duels sont costauds qu’ils sont nécessairement fautifs.
Comme arbitre de champ, oui. Mes deux premières années ont été excellentes. En fait, tout a très bien fonctionné jusqu’à un match à Hannut où l’examinateur de la CCA (NDLR. le Namurois d’adoption Alain Michotte, originaire de Barvaux) devait me confirmer pour la D3.
J’ai eu un bon rapport, mais j’ai été recalé pour ne pas avoir laissé l’avantage à un attaquant qui partait au goal. Le plus drôle dans l’histoire c’est que l’équipe a marqué sur le coup franc que j’avais sifflé.
Le fait de ne pas pouvoir monter de division m’a coupé bras et jambes.
Après Jérôme N’Zolo, vous resterez comme le second arbitre d’origine africaine à avoir atteint la nationale. Une fierté?
Oui et non. Oui, parce que je suis fier de travailler avec lui; il est mon collègue en tant qu’éducateur. Non, parce que j’aurais aimé suivre sa route, devenir comme lui un sportif de haut niveau avec les statuts qui vont avec. Cela dit, je ne comprends pas comment il en soit là aujourd’hui, comment il ait pu rater ses tests physiques…
Vous aviez aussi posé votre candidature au poste de président de la CPA Luxembourg…
J’aime les challenges. J’ai aussi acquis pas mal d’expérience tout de même. Je sais que j’ai figuré parmi les quatre finalistes pour obtenir le poste de président. C’est déjà bien.
C’est toujours une déception de ne pas atteindre un objectif, mais d’un autre côté, si j’avais été désigné, j’aurais dû renoncer à tout le reste. Or je pense que j’ai encore quelques belles années devant moi pour jouer et pour siffler.
Avec votre expérience, vous êtes un candidat tout désigné pour le sifflet d’or, mais visiblement, vous accordez la priorité au football?
Parce que je me dois de tenir mes engagements avec Harre, qui m’a accordé sa confiance. Cette année, je ferai donc plus la chasse aux buts qu’au sifflet d’or (rires). Et puis cela ne m’ennuie nullement de siffler essentiellement des matches de jeunes. J’entame ma troisième année en Luxembourg. La première, j’ai voulu rester dans l’ombre, ne sifflant que les minimes et les cadets. Je vais vous dire aussi que durant toute cette période, le match où j’ai pris le plus de plaisir est sans conteste celui qui a opposé l’an passé les U17 de Marloie à ceux d’Athus.
Sur le terrain, devez-vous faire face parfois voire régulièrement à des propos racistes?
Sincèrement, je dois avouer que je n’y prête pas attention. En tout cas, cela ne m’a jamais perturbé. Les rares fois où cela a pu se produire, c’était en Wallonie. Les Flamands, eux, ne s’en prenaient pas à ma couleur de peau, mais au fait que j’étais un Wallon (rires). Mais avec l’âge et l’expérience, on se tracasse moins. Par contre, c’est beaucoup plus pénible pour ces jeunes qui débutent et sont victimes de quolibets et d’insultes de la part de parents.
Il y a lieu, tout de même de se poser des questions: pourquoi un jeune qui veut prendre du plaisir en sifflant en match doit-il endurer une vraie punition à cause d’un supporteur ou l’autre?
À choisir, vous laisseriez tomber le football ou l’arbitrage?
Je reste passionné par les deux, mais si je suis contraint de choisir, je garde l’arbitrage. Il m’a tout de même permis de vivre des moments très intenses en nationale, comme ce Sprimont - Aywaille que la CCA m’a confié pour ma dernière mission en Promotion.
Relevez-vous des différences entre le football liégeois et le nôtre?
J’ai l’impression que le football liégeois s’appuie davantage sur la technique et le luxembourgeois sur le physique.
Le jeu est beaucoup plus direct chez vous; sans doute parce que les duels ont tendance à être plus fréquents, plus francs aussi.
D’où pour un arbitre l’obligation de redoubler de vigilance, surtout pour sa gestion des cartes. Ce n’est pas parce que les duels sont costauds qu’ils sont nécessairement fautifs.
Source : L'AVENIR