jeudi, novembre 06, 2014

DISTRICT DE L'AUDE : Interview du Président de la CDA...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,


Après le tour d'horizon effectué en ce début de saison par Claude Lacour, président du district, et un point sur le football des très jeunes avec Cédric Roque, conseiller départemental du football d'animation (CDFA), nous nous intéressons aujourd'hui à Joseph Jorge, le président de la commission des arbitres (CDA), qui est l'une des plus importantes du district.

«La Dépêche du Midi» : Quel a été votre parcours?
Joseph Jorge :«Éducateur spécialisé à la retraite, j'ai pratiqué le football à Limoux, Belvèze et Fanjeaux avant de devenir arbitre durant une quinzaine d'années, et je me suis investi à la commission des arbitres du district dès le départ. J'ai été élu membre du comité directeur du district il y a dix ans, et depuis sept saisons je dirige la commission des arbitres qui compte une bonne quinzaine de membres, tous issus de l'arbitrage. Je suis aussi contrôleur».



Que pouvez-vous nous dire de cette commission ?
«Elle a pour vocation de diriger l'arbitrage au niveau départemental avec la mise en place de plusieurs sous commissions qui ont toute leur importance pour le bon fonctionnement de l'arbitrage audois».

Qu'en est-il de l'effectif arbitral ?
«Chaque début de saison, nous sommes confrontés à une baisse de l'effectif, et ce pour de multiples raisons (non-renouvellement, mutation professionnelle, etc.). Heureusement que la formation qui se poursuit de septembre à novembre vient combler à quelques unités près cette perte. Grâce à la modification du statut de l'arbitrage qui est intervenue en 2011 lors de l'assemblée générale d'Alzonne, les clubs ont pris conscience de ce problème, ce qui nous a permis depuis d'avoir trois arbitres en PH. En règle générale, notre effectif est stable et chaque saison nous comptons près de 130 officiels toutes catégories confondues (FFF, ligue et district). Certes, notre commission ne gère que les arbitres de district et là nous disposons d'environ 110 arbitres. Un effectif encore insuffisant pour couvrir l'ensemble des rencontres chaque week-end».

Votre travail depuis quelques années a-t-il donné des résultats ?
«Je peux dire que chaque commission œuvre dans l'intérêt de l'arbitrage et que nous mettons tout en œuvre pour fidéliser nos arbitres. Le travail de fond qui est fait chez les jeunes nous a permis de dégager de bons éléments qui aujourd'hui officient soit en Fédération comme Romain Zamo (F3), Benjamin Pages (AAF3), Julien Delaleux et Cassandra Querol (jeunes fédéraux), soit au niveau Ligue comme Boutaleb, Deville, Robert, Barreau, Garcia, Durante-Malvy, Hochard, Raynier, sans oublier les candidats Fabre, Lapalu, Querol, Vidal et Azarian».

Peut-on dire que l'arbitrage audois est en progression ?
«Effectivement, le travail des commissions porte ses fruits car chaque jeudi nous faisons un tour d'horizon sur le week-end précédent et rien n'est laissé au hasard. L'officiel qui n'a pas donné satisfaction est soit rappelé à l'ordre, soit sanctionné. Cette saison, afin de rappeler les arbitres à leur devoir, nous avons mis en place une licence à points qui aura une incidence en fin de saison sur leur classement, mais également sur le statut de l'arbitrage. Ainsi nous avons voulu une plus grande assiduité lors des rassemblements qui sont mis en place tout au long de la saison, et comme l'exige le statut de l'arbitrage. Il serait inconcevable de conserver des arbitres qui ne font aucun effort pour parfaire leurs connaissances».

Quels genres d'aménagements avez-vous mis en place ?
«Comme je vous le disais, toutes les commissions travaillent en étroite collaboration. Sur un plan général, les arbitres doivent satisfaire dans le courant de la saison à deux tests théoriques et deux tests pratiques. En début de saison, ils doivent également participer au test FIFA (épreuve d'endurance). Mais ce n'est pas tout. Chaque feuille de match est décortiquée afin de ne tolérer aucune irrégularité administrative. À défaut, des rappels à l'ordre sont effectués avant sanctions. Concernant le secteur seniors, des réunions par catégories, qui sont au nombre de trois, sont mises en place afin de faire un point sur différents critères. Pour le secteur jeunes, deux stages ont lieu sur une journée chaque saison».

Comment s'opère votre recrutement ?
«Avant la fin de la saison sportive, nous invitons les présidents de clubs par l'intermédiaire du site du district à nous faire parvenir un dossier pour chaque candidat qu'il désire inscrire à la formation. En règle générale, pour les seniors elle débute début septembre avec six réunions théoriques les vendredis soir, et deux séances pratiques le samedi matin, l'examen intervenant mi-novembre. Pour les jeunes, la FFF a conseillé de procéder à un stage bloqué sur cinq jours, qui est programmé durant les vacances de Toussaint. Nous avons également les journées de l'arbitrage mises en place par la FFF, qui ont lieu fin octobre-début novembre, qui se déroulent un samedi après-midi sur un site déterminé et où est accueillie toute personne qui désire s'initier à l'arbitrage. Cela nous permet de recruter une autre catégorie de candidats».

Vous nous avez parlé de fidélisation, pouvez-vous être plus précis ?
«Au travers de sa fonction, l'arbitre est exposé à diverses situations qui parfois entraînent un dégoût, au risque d'interrompre sa carrière. Ce ressenti est plus important chez les jeunes qui n'ont pas encore toute l'expérience requise, et qui chaque week-end sont lancés dans l'arène en confrontation directement non pas avec les joueurs, mais avec des dirigeants, parents et spectateurs. Aussi, nous mettons en place un dispositif de communication afin que chacun se sente soutenu. Nous avons également la promotion qui fait que chaque saison les meilleurs par catégories accèdent à la catégorie supérieure, voire à la ligue. Et puis nous récompensons lors de l'assemblée générale de fin de saison les majors de chaque catégorie en leur remettant un trophée. Une distinction a également été mise en place pour l'arbitre seniors et jeunes qui ,tout au long de la saison, a eu un comportement exemplaire. Enfin, nous avons une amicale qui de son côté joue un rôle sur la convivialité et la protection des arbitres».

Pour terminer, quelles ont été vos satisfactions depuis votre prise de fonctions ?
«Dans l'ensemble, mes satisfactions seraient, je pense, d'avoir mis en place une bonne formation pour les arbitres, cohérente dans l'association pratique et théorique, cela amenant un meilleur niveau de notre corps arbitral et surtout une bonne acceptation dans la majorité des clubs audois. L'accompagnement des arbitres stagiaires sur plusieurs rencontres est aussi un point fort. L'arbitrage à trois officiels en PH a été une grande avancée également, ainsi que la mise en place du carton blanc, ce qui a permis de mieux gérer les rencontres. Mais ce qui est pour moi la principale satisfaction, c'est d'avoir su fédérer autour de moi une équipe compétente et passionnée par l'arbitrage, et trouver ainsi une harmonie et une écoute liant le travail, la solidarité et la convivialité dans toutes les sous-commissions que gère la CDA. Satisfaction également d'avoir le soutien en toutes circonstances de notre président du district, dans les bons moments et surtout dans les périodes de doute. Je suis donc un président heureux et conscient que la tâche est rude, mais l'arbitrage reste une partie incontestable de notre football audois. J'adresse un grand merci à toute mon équipe, qui se dépense sans compter car sans arbitre… pas de match!».

Source : LA DÉPÊCHE