Après le tour d'horizon effectué en ce
début de saison par Claude Lacour, président du district, et un point
sur le football des très jeunes avec Cédric Roque, conseiller
départemental du football d'animation (CDFA), nous nous intéressons
aujourd'hui à Joseph Jorge, le président de la commission des arbitres
(CDA), qui est l'une des plus importantes du district.
«La Dépêche du Midi» : Quel a été votre parcours?
Joseph Jorge :«Éducateur spécialisé à la retraite,
j'ai pratiqué le football à Limoux, Belvèze et Fanjeaux avant de devenir
arbitre durant une quinzaine d'années, et je me suis investi à la
commission des arbitres du district dès le départ. J'ai été élu membre
du comité directeur du district il y a dix ans, et depuis sept saisons
je dirige la commission des arbitres qui compte une bonne quinzaine de
membres, tous issus de l'arbitrage. Je suis aussi contrôleur».
Que pouvez-vous nous dire de cette commission ?
«Elle a pour vocation de diriger l'arbitrage au niveau départemental
avec la mise en place de plusieurs sous commissions qui ont toute leur
importance pour le bon fonctionnement de l'arbitrage audois».
Qu'en est-il de l'effectif arbitral ?
«Chaque début de saison, nous sommes confrontés à une baisse de
l'effectif, et ce pour de multiples raisons (non-renouvellement,
mutation professionnelle, etc.). Heureusement que la formation qui se
poursuit de septembre à novembre vient combler à quelques unités près
cette perte. Grâce à la modification du statut de l'arbitrage qui est
intervenue en 2011 lors de l'assemblée générale d'Alzonne, les clubs ont
pris conscience de ce problème, ce qui nous a permis depuis d'avoir
trois arbitres en PH. En règle générale, notre effectif est stable et
chaque saison nous comptons près de 130 officiels toutes catégories
confondues (FFF, ligue et district). Certes, notre commission ne gère
que les arbitres de district et là nous disposons d'environ 110
arbitres. Un effectif encore insuffisant pour couvrir l'ensemble des
rencontres chaque week-end».
Votre travail depuis quelques années a-t-il donné des résultats ?
«Je peux dire que chaque commission œuvre dans l'intérêt de
l'arbitrage et que nous mettons tout en œuvre pour fidéliser nos
arbitres. Le travail de fond qui est fait chez les jeunes nous a permis
de dégager de bons éléments qui aujourd'hui officient soit en Fédération
comme Romain Zamo (F3), Benjamin Pages (AAF3), Julien Delaleux et
Cassandra Querol (jeunes fédéraux), soit au niveau Ligue comme Boutaleb,
Deville, Robert, Barreau, Garcia, Durante-Malvy, Hochard, Raynier, sans
oublier les candidats Fabre, Lapalu, Querol, Vidal et Azarian».
Peut-on dire que l'arbitrage audois est en progression ?
«Effectivement, le travail des commissions porte ses fruits car
chaque jeudi nous faisons un tour d'horizon sur le week-end précédent et
rien n'est laissé au hasard. L'officiel qui n'a pas donné satisfaction
est soit rappelé à l'ordre, soit sanctionné. Cette saison, afin de
rappeler les arbitres à leur devoir, nous avons mis en place une licence
à points qui aura une incidence en fin de saison sur leur classement,
mais également sur le statut de l'arbitrage. Ainsi nous avons voulu une
plus grande assiduité lors des rassemblements qui sont mis en place tout
au long de la saison, et comme l'exige le statut de l'arbitrage. Il
serait inconcevable de conserver des arbitres qui ne font aucun effort
pour parfaire leurs connaissances».
Quels genres d'aménagements avez-vous mis en place ?
«Comme je vous le disais, toutes les commissions travaillent en
étroite collaboration. Sur un plan général, les arbitres doivent
satisfaire dans le courant de la saison à deux tests théoriques et deux
tests pratiques. En début de saison, ils doivent également participer au
test FIFA (épreuve d'endurance). Mais ce n'est pas tout. Chaque feuille
de match est décortiquée afin de ne tolérer aucune irrégularité
administrative. À défaut, des rappels à l'ordre sont effectués avant
sanctions. Concernant le secteur seniors, des réunions par catégories,
qui sont au nombre de trois, sont mises en place afin de faire un point
sur différents critères. Pour le secteur jeunes, deux stages ont lieu
sur une journée chaque saison».
Comment s'opère votre recrutement ?
«Avant la fin de la saison sportive, nous invitons les présidents de
clubs par l'intermédiaire du site du district à nous faire parvenir un
dossier pour chaque candidat qu'il désire inscrire à la formation. En
règle générale, pour les seniors elle débute début septembre avec six
réunions théoriques les vendredis soir, et deux séances pratiques le
samedi matin, l'examen intervenant mi-novembre. Pour les jeunes, la FFF
a conseillé de procéder à un stage bloqué sur cinq jours, qui est
programmé durant les vacances de Toussaint. Nous avons également les
journées de l'arbitrage mises en place par la FFF, qui ont lieu fin
octobre-début novembre, qui se déroulent un samedi après-midi sur un
site déterminé et où est accueillie toute personne qui désire s'initier à
l'arbitrage. Cela nous permet de recruter une autre catégorie de
candidats».
Vous nous avez parlé de fidélisation, pouvez-vous être plus précis ?
«Au travers de sa fonction, l'arbitre est exposé à diverses
situations qui parfois entraînent un dégoût, au risque d'interrompre sa
carrière. Ce ressenti est plus important chez les jeunes qui n'ont pas
encore toute l'expérience requise, et qui chaque week-end sont lancés
dans l'arène en confrontation directement non pas avec les joueurs,
mais avec des dirigeants, parents et spectateurs. Aussi, nous mettons en
place un dispositif de communication afin que chacun se sente soutenu.
Nous avons également la promotion qui fait que chaque saison les
meilleurs par catégories accèdent à la catégorie supérieure, voire à la
ligue. Et puis nous récompensons lors de l'assemblée générale de fin de
saison les majors de chaque catégorie en leur remettant un trophée. Une
distinction a également été mise en place pour l'arbitre seniors et
jeunes qui ,tout au long de la saison, a eu un comportement exemplaire.
Enfin, nous avons une amicale qui de son côté joue un rôle sur la
convivialité et la protection des arbitres».
Pour terminer, quelles ont été vos satisfactions depuis votre prise de fonctions ?
«Dans l'ensemble, mes satisfactions seraient, je pense, d'avoir mis
en place une bonne formation pour les arbitres, cohérente dans
l'association pratique et théorique, cela amenant un meilleur niveau de
notre corps arbitral et surtout une bonne acceptation dans la majorité
des clubs audois. L'accompagnement des arbitres stagiaires sur
plusieurs rencontres est aussi un point fort. L'arbitrage à trois
officiels en PH a été une grande avancée également, ainsi que la mise en
place du carton blanc, ce qui a permis de mieux gérer les rencontres.
Mais ce qui est pour moi la principale satisfaction, c'est d'avoir su
fédérer autour de moi une équipe compétente et passionnée par
l'arbitrage, et trouver ainsi une harmonie et une écoute liant le
travail, la solidarité et la convivialité dans toutes les
sous-commissions que gère la CDA. Satisfaction également d'avoir le
soutien en toutes circonstances de notre président du district, dans les
bons moments et surtout dans les périodes de doute. Je suis donc un
président heureux et conscient que la tâche est rude, mais l'arbitrage
reste une partie incontestable de notre football audois. J'adresse un
grand merci à toute mon équipe, qui se dépense sans compter car sans
arbitre… pas de match!».
Source : LA DÉPÊCHE