Bonjour Philippe MALIGE et un grand merci à vous de répondre à nos questions.
- Pouvez-vous en quelques mots, nous parler de vous ?
- Pouvez-vous en quelques mots, nous parler de vous ?
Je suis né à Nîmes le 13 mars 1967, ville où je réside toujours.
Fils d’arbitre de district, j’ai arbitré pendant 30 ans, dont 11 au niveau professionnel (3 en L2, 8 en L1). J’ai donné mon dernier coup de sifflet « officiel » le 18 mai 2012 lors de la rencontre de Ligue 2 Istres-Bastia (Il m’arrive encore de diriger des rencontres caritatives).
Après une année « sabbatique », je suis devenu observateur d’arbitres en Ligue 1 la saison dernière.
- Vous avez été nommé arbitre FÉDÉRAL 1 en 2004, il y a donc 10 ans. Comment trouvez-vous votre ancien statut avec celui des arbitres d'aujourd'hui ?
J’ai fait partie d’une génération qui a vécu la transition vers l’arbitrage « professionnel » ce qui a nécessité une adaptation à de nouvelles exigences en termes de préparation, technique et physique.
En effet, l’arbitre « moderne » peut et doit être considéré comme un sportif de haut niveau, les nombreux stages organisés durant la saison, le suivi athlétique et médical mis en place en sont la preuve.
- Vous êtes aujourd'hui Observateur pour la DTA. Quelle est exactement votre mission lors de vos déplacements sur les stades de l'Hexagone ?
J’ai fait partie d’une génération qui a vécu la transition vers l’arbitrage « professionnel » ce qui a nécessité une adaptation à de nouvelles exigences en termes de préparation, technique et physique.
En effet, l’arbitre « moderne » peut et doit être considéré comme un sportif de haut niveau, les nombreux stages organisés durant la saison, le suivi athlétique et médical mis en place en sont la preuve.
- Vous êtes aujourd'hui Observateur pour la DTA. Quelle est exactement votre mission lors de vos déplacements sur les stades de l'Hexagone ?
Comme mes 12 autres collègues qui observent en Ligue 1, je suis chargé d’évaluer la performance des 21 arbitres Fédéraux 1 à partir de critères définis par la DTA : qualités athlétiques, compétences techniques, personnalité et management (ce dernier critère étant, à mes yeux le plus important) mais aussi des arbitres-assistants.
Depuis cette saison, la DTA a doté ses observateurs (L1, L2 et National) d’une tablette tactile destinée à répertorier les différentes actions (avantages, semelles, mains, hors-jeu, etc.). Ces données, associées aux images correspondantes seront ensuite traitées et utilisées pour l’amélioration de la performance des arbitres d’élite.
A l’issue de la rencontre, j’effectue un débriefing dans les vestiaires avec l’équipe arbitrale, puis, une fois chez moi, j’établis un rapport qui sera communiqué à l’intéressé et qui reprend les remarques faites dans les vestiaires.
Enfin, j’établis mon propre classement des arbitres (l’arbitre classé premier a 21 points, le dernier, 1 point). En fin de saison, la DTA cumulera les classements de tous les observateurs pour établir le classement général.
- Dans le cadre de votre mission d'Observateur, vous arrive-t-il vous aussi de "DOUTER" de votre propre jugement et comment faites-vous pour trouver votre VÉRITÉ ?
Bien sur, sur des certains faits de jeu, il m’arrive de douter du bien fondé de la décision (ou non décision) de l’arbitre ou d’un arbitre-assistant.
Je consulte alors les images (soit sur place, soit chez moi) pour me faire une opinion. Il est en effet essentiel que le rapport reflète avec exactitude ce qu’il s’est passé sur le terrain.
- Certains collègues ont été mis sous le feu des médias depuis le début de saison (souvent à tort et de manière plutôt violente). En tant qu'observateur, comment appréhendez-vous vos contrôles sur ces collègues pointés du doigt par la presse ?
J’aborde toutes mes observations de la même manière, sans a priori. Je viens pour apprécier une performance et les évènements ultérieurs ne doivent pas rentrer dans ma réflexion.
- Pensez-vous qu'il faille avoir été obligatoirement ARBITRE DE LIGUE 1 pour pouvoir observer les arbitres de l'Elite ?
Si on se place uniquement au niveau « technique » : pas forcément, un ancien arbitre d’un niveau inférieur pourrait faire un excellent observateur.
Mais avoir évolué dans des stades pleins, avoir ressenti la pression du public, des médias, avoir vécu certaines situations de tension est indiscutablement un plus dans l’appréciation d’une prestation d’un arbitre de Ligue 1, notamment pour apprécier sa capacité de résistance à la pression, sa façon de gérer les personnalités, les conflits.
- Au handball, par exemple, les observateurs de l'Elite ne sont pas tous d'anciens arbitres de haut niveau et certains sont des techniciens du handball. Trouvez-vous les arbitres de football trop éloignés des préoccupations des entraîneurs et techniciens, et si oui quelles sont selon vous les solutions envisagées pour y remédier ?
Non, bien au contraire ! Les préoccupations des uns et des autres sont très proches au contraire !
Que demande la DTA à ses arbitres ?
De protéger l’intégrité physique des joueurs, d’être des facilitateurs de jeu en laissant jouer au maximum, le tout, sans influencer le résultat du match.
Les techniciens n’attendent pas autre chose...
Par ailleurs, de plus en plus d’actions sont mises en place par la DTA pour favoriser les contacts, les échanges et la communication avec les autres acteurs du terrain (visites dans les clubs professionnel du Directeur Technique de l’Arbitrage, d’arbitres de haut niveau, etc.)
Une meilleure connaissance de l’ « autre » facilite la compréhension et l’acceptation des éventuelles erreurs.
- Que pensez-vous de l'apport de la vidéo dans la fonction d'arbitre et pourquoi pas d'observateur ?
La question de l’ « arbitrage vidéo » n’est pas d’actualité puisque les instances internationales n’y sont pas favorables.
Concernant l’usage de la vidéo « a posteriori », il faut savoir que les arbitres ont maintenant la possibilité et même le devoir, après consultation des images du match, de faire un rapport complémentaire, s’ils considèrent avoir fait une erreur de jugement. C’est ce qu’a fait récemment Clément TURPIN après le « Classico ». Cette démarche courageuse (il n’est jamais facile de reconnaître que l’on s’est trompé) a permis de rétablir la justice sportive.
Enfin, et comme je l’ai dit plus haut, les observateurs peuvent se servir des images sur certaines actions importantes afin de se forger leur opinion et établir un rapport conforme à la réalité du terrain.
- Notre dernière QUESTION : ARBITREZ-VOUS est né au mois de juin dernier, sous l'impulsion de 4 arbitres nationaux (Football, Handball et Basket) qui rédigent des articles, publient des informations et les désignations, et font la promotion de l'arbitrage hexagonal "Multisports" sur la toile. Que pensez-vous personnellement de cette initiative ?
C’est une excellente initiative, le travail de l’équipe d’ « ARBITREZ VOUS » est en tout point remarquable. Ce site est devenu à la fois un outil de promotion de notre fonction et une importante source d’informations pour tous les arbitres et passionnés de l’arbitrage. Bravo et merci !
Non, un grand merci à vous Monsieur MALIGE pour cet interview accordée à notre blog. La clarté de vos réponses et le sens du partage de votre expérience amèneront sans soute de nouvelles personnes à mieux respecter les arbitres et favorisera le renouveau de l'arbitrage français... Encore un grand merci et une très bonne reconversion dans votre rôle d'observateur national.
Non, un grand merci à vous Monsieur MALIGE pour cet interview accordée à notre blog. La clarté de vos réponses et le sens du partage de votre expérience amèneront sans soute de nouvelles personnes à mieux respecter les arbitres et favorisera le renouveau de l'arbitrage français... Encore un grand merci et une très bonne reconversion dans votre rôle d'observateur national.
La rédaction d'ARBITREZ-VOUS - Le 25/11/2014