Publié le 26/12/2014 - Contestations, insultes, violence : Les arbitres en prennent pour leur grade tous les week-ends. L'AC ARLES-AVIGNON a pris le problème à bras le corpsen embauchant l'ancien arbitre de Ligue 1 Philippe MALIGE pour encadrer ses jeunes. Avant-gardiste et efficace.
Qu'est-ce qui t'est arrivé ce week-end ?
- J'ai pris un carton rouge direct après une altercation avec un gars. J'ai voulu séparer mon coéquipier d'un adversaire et c'est parti en bagarre générale. On menait 2-0 avant mon exclusion et on a fini à 2-2.
- Et t'as pris 4 matchs de suspension ! Tu as pénalisé ton équipe dimanche et tu t'es pénalisé toi-même puisque tu ne joueras pas pendant un mois. »
D'une voix monocorde, Philippe Malige rappelle à l'ordre Anthony. Avec le sourire et sans jamais
s'em- porter, l'ancien arbitre de Ligue 1 égrène les
erreurs du capitaine de l'équipe U19 d'Arles-Avignon.
« Si tu ne peux pas maîtriser tes nerfs, n'y va pas ! Quand il y a un attroupement, l'arbitre a pour consigne d'avertir un joueur de chaque équipe. Tu dois sentir ce genre de choses, surtout si tu as un tempérament bouillant. Il faut choisir entre avoir raison et gagner. Quitte à prendre sur soi lors d'une injustice.»
C'est le premier carton rouge d' Anthony cette saison. Le défenseur central est tout de même allé s'excuser auprès de l'homme en noir au coup de sifflet final. Une très bonne initiative car, en pros comme chez les jeunes, cela peut amoindrir la sanction si l'arbitre le stipule dans son rapport. «Je ne suis pas là pour atteindre un objectif de zéro carton par rencontre, détaille Philippe Malige. D'abord, le jeu appelle les fautes, ensuite l'erreur est humaine. En revanche, nous essayons d'éliminer toutes les sanctions inutiles liées à l'énervement, aux contestations. »
En fin de saison dernière, l'idée de recruter Philippe Malige germe dans son esprit. Les deux hommes sont originaires de Nîmes et partage la même conception du sport. « Lorsque le président m'a contacté, je n'ai pas réfléchi longtemps parce qu'on a les mêmes valeurs éthiques, précise l'ex-homme en noir. Un sportif doit pouvoir se régaler en respectant un cadre défini avec des règles, des adversaires et une morale. J'ai été confronté à la violence en tant qu'arbitre professionnel et aussi en tant que père, car mon fils pratique le foot. Je me suis rendu compte du comportement de certains parents et éducateurs. » Sur ce point, les choses ont changé à Arles-Avignon car le boss arlésien n'a pas hésité à renvoyer certains joueurs. dirigeants ou techniciens coupables de débordements dans le passé. Pas question pour I'ACA d'hériter d'une étiquette de "club voyou".
Coordinateur sportif, Fabrice Bertone est justement chargé de transmettre au quotidien ce discours présidentiel dans les différents arcanes du club. «Au-delà de mon rôle, il y a un travail d'éthique qui est pour moi une base fondamentale sur le long terme, plaide cet ancien dirigeant du Red Star, revenu dans son club de cœur, cet été. L'arbitre est un élément essentiel et incontournable, car garant de notre jeu. La gagne oui, mais dans l'esprit des règles.» Un message rapidement reçu et appliqué par les éducateurs, Marc Canton en tête. « Ce challenge du fair play a boosté tout le monde chez nous : dirigeants, formateurs, joueurs et même les parents. Arles se trouve déjà parmi les équipes les mieux notées par la Ligue Méditerranée, mais on veut aller plus loin avec ces garçons. Avant d'en faire des footballeurs, on veut en faire des hommes. Aujourd'hui, quand on ouvre un journal, on baigne dans la triche, que ce soit dans le foot ou la politique. Or, on peut être compétent en respectant les règles. »
Des valeurs pas toujours faciles à imposer dans un milieu où les joueurs professionnels sont pris pour modèles et où seul le résultat compte. Une anecdote en témoigne. En 1991, Cantona jette un ballon sur un arbitre lors d'un Nîmes-Saint-Etienne. Une semaine plus tard, Philippe Malige est victime du même traitement lors d'un match amateur. Pur mimétisme. L'idée de l'AC Arles-Avignon est donc d'inverser cette tendance en sensibilisant les joueurs dès leur plus jeune âge. Pour en faire de futurs pros exemplaires.
Source : ONZE MONDIAL
Qu'est-ce qui t'est arrivé ce week-end ?
- J'ai pris un carton rouge direct après une altercation avec un gars. J'ai voulu séparer mon coéquipier d'un adversaire et c'est parti en bagarre générale. On menait 2-0 avant mon exclusion et on a fini à 2-2.
- Et t'as pris 4 matchs de suspension ! Tu as pénalisé ton équipe dimanche et tu t'es pénalisé toi-même puisque tu ne joueras pas pendant un mois. »
Sensibiliser, expliquer et mettre en garde : pour faire passer soin message, Philippe MALIGE déploie des trésors de communication |
« Si tu ne peux pas maîtriser tes nerfs, n'y va pas ! Quand il y a un attroupement, l'arbitre a pour consigne d'avertir un joueur de chaque équipe. Tu dois sentir ce genre de choses, surtout si tu as un tempérament bouillant. Il faut choisir entre avoir raison et gagner. Quitte à prendre sur soi lors d'une injustice.»
C'est le premier carton rouge d' Anthony cette saison. Le défenseur central est tout de même allé s'excuser auprès de l'homme en noir au coup de sifflet final. Une très bonne initiative car, en pros comme chez les jeunes, cela peut amoindrir la sanction si l'arbitre le stipule dans son rapport. «Je ne suis pas là pour atteindre un objectif de zéro carton par rencontre, détaille Philippe Malige. D'abord, le jeu appelle les fautes, ensuite l'erreur est humaine. En revanche, nous essayons d'éliminer toutes les sanctions inutiles liées à l'énervement, aux contestations. »
Voile et club voyou
C'est justement ce constat qui a donné des idées à Jean-Jacques Salager. Le président de la SASP, horripilé par certaines attitudes, a choisi de prendre le problème à bras-le-corps, Je suis issu du milieu de la voile et j'y ai vu des choses fabuleuses, se souvient l'ancien chef d'entreprise. Quand quelqu'un se déroute en pleine régate pour aider un copain, c'est difficile de trouver plus solidaire. J'ai toujours voulu que le foot s'en inspire et en finisse avec les mauvais comportements. Je ne supporte plus l'ambiance délétère dans les stades. »En fin de saison dernière, l'idée de recruter Philippe Malige germe dans son esprit. Les deux hommes sont originaires de Nîmes et partage la même conception du sport. « Lorsque le président m'a contacté, je n'ai pas réfléchi longtemps parce qu'on a les mêmes valeurs éthiques, précise l'ex-homme en noir. Un sportif doit pouvoir se régaler en respectant un cadre défini avec des règles, des adversaires et une morale. J'ai été confronté à la violence en tant qu'arbitre professionnel et aussi en tant que père, car mon fils pratique le foot. Je me suis rendu compte du comportement de certains parents et éducateurs. » Sur ce point, les choses ont changé à Arles-Avignon car le boss arlésien n'a pas hésité à renvoyer certains joueurs. dirigeants ou techniciens coupables de débordements dans le passé. Pas question pour I'ACA d'hériter d'une étiquette de "club voyou".
En faire des hommes
Des valeurs transmises à tous les jeunes du club, de 6 à 19 ans. « On apprend à être plus tolérant envers les arbitres, à respecter leurs décisions», explique Yanis. « On râle parfois un peu, parce qu'on a tout le temps envie de gagner,mais on s'est tous amélioré dans notre attitude», poursuit David. « Par exemple, quand on entend des grossièretés de la part d'un adversaire, on ne répond plus, on passe à autre chose.» enchaîne Idriss.Coordinateur sportif, Fabrice Bertone est justement chargé de transmettre au quotidien ce discours présidentiel dans les différents arcanes du club. «Au-delà de mon rôle, il y a un travail d'éthique qui est pour moi une base fondamentale sur le long terme, plaide cet ancien dirigeant du Red Star, revenu dans son club de cœur, cet été. L'arbitre est un élément essentiel et incontournable, car garant de notre jeu. La gagne oui, mais dans l'esprit des règles.» Un message rapidement reçu et appliqué par les éducateurs, Marc Canton en tête. « Ce challenge du fair play a boosté tout le monde chez nous : dirigeants, formateurs, joueurs et même les parents. Arles se trouve déjà parmi les équipes les mieux notées par la Ligue Méditerranée, mais on veut aller plus loin avec ces garçons. Avant d'en faire des footballeurs, on veut en faire des hommes. Aujourd'hui, quand on ouvre un journal, on baigne dans la triche, que ce soit dans le foot ou la politique. Or, on peut être compétent en respectant les règles. »
Cantona et mimétisme
En interne, un système de récompenses - plutôt que de sanctions - a été mis en place pour le meilleur élève de chacune des 27 équipes, désigné par son éducateur. Sont pris en compte notamment : l'attitude sur le terrain et en dehors, le comportement vis-à-vis des entraîneurs et des membres du club, le dynamisme et le respect des horaires. Chaque mois, l'ACA organise un repas géant avec remise des prix pour les gamins.Des valeurs pas toujours faciles à imposer dans un milieu où les joueurs professionnels sont pris pour modèles et où seul le résultat compte. Une anecdote en témoigne. En 1991, Cantona jette un ballon sur un arbitre lors d'un Nîmes-Saint-Etienne. Une semaine plus tard, Philippe Malige est victime du même traitement lors d'un match amateur. Pur mimétisme. L'idée de l'AC Arles-Avignon est donc d'inverser cette tendance en sensibilisant les joueurs dès leur plus jeune âge. Pour en faire de futurs pros exemplaires.
Source : ONZE MONDIAL