Publié le 30/12/2014 - Unanimité pour le carton blanc
LA SECONDE chance n'existe pas en football. Quand l'arbitre expulse un joueur, la sanction est définitive, alors qu'en rugby, au hockey sur glace ou en Hand l'exclusion temporaire fait partie de la panoplie répressive. Pour beaucoup, cette anomalie doit être corrigée. Michel Platini, le président de l'UEFA, le souhaite ardemment. S'il est toujours contre le recours à l'assistance vidéo, Platini prône l'instauration d'un carton blanc, synonyme d'une exclusion de dix minutes. Cette modification du règlement serait facile à mettre en œuvre, mais elle ressemble pour l'heure à un vœu pieux car la FIFA (Fédération internationale) ne semble pas prête à ce changement. Pourtant, les avantages de ce nouveau carton semblent évidents.
Une Proposition de Roland COURBIS
Rolland Courbis, l'entraîneur de Montpellier, est ultra favorable à ce carton blanc : « Je ne risque• pas d'être contre, sourit-il, car c'est moi qui ai soufflé cette idée à Platini ! On discutait il y a quelques années au Maroc, et Je lui ai dit que je trouvais ridicule que le foot se prive de l'exclusion temporaire. Je lui avais même dit que ce devrait être un carton orange, juste entre le jaune et le rouge. Si Michel veut plutôt le peindre en blanc, je ne vais pas discuter des couleurs avec lui. » Audelà de l'anecdote, Courbis voit son intérêt d'entraîneur dans cette pratique : « C'est parfait pour calmer les tensions. On a souvent des joueurs qui ont des coups de chaud de quelques secondes, mais qui ensuite redescendent et se calment. En plus, sur le banc, on peut les raisonner. Et cela aiderait considérablement les arbitres. Parfois, ils n'osent pas mettre un deuxième jaune, synonyme d'expulsion. Et cela crée de l'énervement chez les adversaires. Là, avec le carton blanc, c'est un outil de plus qu'on offrirait aux arbitres.»
Une efficacité prouvée
Ceux qui officient dans Ie monde de l'ovalie ne diront pas le contraire. Instauré en 1999, le carton (jaune cette fois) qui expulse un joueur pendant dix minutes fait l'unanimité.
« La contestation dans le rugby n'est pas aussi marquée que dans le foot, même si elle a tendance a être plus forte chez les jeunes générations, constate l'arbitre Christophe Berdos. Car nous avons déjà la possibilité d'avancer une pénalité de 10 m. Mais le carton jaune est très utile. On estime qu'il coûte en moyenne dix points à une équipe.
LA SECONDE chance n'existe pas en football. Quand l'arbitre expulse un joueur, la sanction est définitive, alors qu'en rugby, au hockey sur glace ou en Hand l'exclusion temporaire fait partie de la panoplie répressive. Pour beaucoup, cette anomalie doit être corrigée. Michel Platini, le président de l'UEFA, le souhaite ardemment. S'il est toujours contre le recours à l'assistance vidéo, Platini prône l'instauration d'un carton blanc, synonyme d'une exclusion de dix minutes. Cette modification du règlement serait facile à mettre en œuvre, mais elle ressemble pour l'heure à un vœu pieux car la FIFA (Fédération internationale) ne semble pas prête à ce changement. Pourtant, les avantages de ce nouveau carton semblent évidents.
Une Proposition de Roland COURBIS
Rolland Courbis, l'entraîneur de Montpellier, est ultra favorable à ce carton blanc : « Je ne risque• pas d'être contre, sourit-il, car c'est moi qui ai soufflé cette idée à Platini ! On discutait il y a quelques années au Maroc, et Je lui ai dit que je trouvais ridicule que le foot se prive de l'exclusion temporaire. Je lui avais même dit que ce devrait être un carton orange, juste entre le jaune et le rouge. Si Michel veut plutôt le peindre en blanc, je ne vais pas discuter des couleurs avec lui. » Audelà de l'anecdote, Courbis voit son intérêt d'entraîneur dans cette pratique : « C'est parfait pour calmer les tensions. On a souvent des joueurs qui ont des coups de chaud de quelques secondes, mais qui ensuite redescendent et se calment. En plus, sur le banc, on peut les raisonner. Et cela aiderait considérablement les arbitres. Parfois, ils n'osent pas mettre un deuxième jaune, synonyme d'expulsion. Et cela crée de l'énervement chez les adversaires. Là, avec le carton blanc, c'est un outil de plus qu'on offrirait aux arbitres.»
Une efficacité prouvée
Ceux qui officient dans Ie monde de l'ovalie ne diront pas le contraire. Instauré en 1999, le carton (jaune cette fois) qui expulse un joueur pendant dix minutes fait l'unanimité.
« La contestation dans le rugby n'est pas aussi marquée que dans le foot, même si elle a tendance a être plus forte chez les jeunes générations, constate l'arbitre Christophe Berdos. Car nous avons déjà la possibilité d'avancer une pénalité de 10 m. Mais le carton jaune est très utile. On estime qu'il coûte en moyenne dix points à une équipe.
Pas plus tard que le 19 décembre, lors de Grenoble Stade Français (3043), cela m'a beaucoup servi : Arnaud Héguy, le capitaine de Grenoble, un type assez sanguin, n'arrêtait pas de contester et cela rendait nerveux tout le monde. A un moment, il a été trop virulent avec mon juge de touche. Et je l'ai expulsé. Cela a considérablement calmé les autres. A la fin, son entraîneur m'a dit: Tu m'as rendu service avec ce carton ! »
L'autorité de l'Arbitre renforcée
Les arbitres français sont très favorables à la possibilité de glisser un troisième carton dans leur poche, mais ils ne souhaitent pas s'exprimer pour l'instant sur ce sujet.
Bruno Derrien, ancien arbitre international, n'est plus soumis au même devoir de réserve et avoue son enthousiasme. : « Ce serait le meilleur compromis entre le jaune et le rouge, souligne-t-il. Déjà, ce carton blanc profiterait directement à l'équipe qui subit le préjudice de la faute. Et, psychologiquement, cela aiderait les arbitres à asseoir leur autorité et à se faire respecter. Ce serait un outil technique supplémentaire bienvenu. Testons le le plus vite possible dans des matchs de jeunes. Et on fera un bilan après. Mais c'est vraiment une excellente idée. »
Source : LE PARISIEN