mardi, décembre 02, 2014

ZOOM - Halil DINCDAG : Arbitre de football, Turc.... et Homosexuel ..

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,


Publié le 02/12/2014 - L’arbitre turc Halil Dincdag a passé près de 10 ans à arbitrer des matchs de foot sans que rien ne lui soit jamais reproché, allant même jusqu’à officier sur des rencontres de deuxième division. Mais depuis qu’il a fait son coming out sa vie est un enfer .

En 2009, alors qu’il exerçait dans le bastion conservateur de Trabzon (nord-est), il a eu l’audace d’annoncer sur un plateau de télévision nationale, ses préférences homosexuelles. Ses révélations ont défrayé la chronique : l’univers sportif turc est très macho, et dans la vie quotidienne, les homosexuels font souvent l’objet de réactions de rejet importantes.

Les conséquences seront dramatiques : viré de son boulot de commentateur à la radio, il enverra plus de 150 demandes pour retrouver du travail. En vainHalil Dincdag raconte son service militaire en 2008 et se souvient d’une armée coupable de « mauvais traitements, de viols » et autres atrocités ayant poussé certains homosexuels « au suicide ».

Réformé après trois mois pour « trouble psychosexuel » il apprendra plus tard que son contrat d’arbitre avec la Fédération de football turque (la TFF) ne sera pas reconduit. Interrogée par l’agence de presse allemande DPA, la fédération n’a pas souhaité en donner la raison. Elle semble pourtant évidente. Car très vite c’est l’escaladedans la vie de Halil Dincdag.

Beaucoup de ses amis lui tourneront le dos, Halil Dincdag recevra également des menaces de mort. Mais il continuera à avoir le soutient de sa famille  Jamais elle ne l’a laissé tomber et c’est en partie grâce à elle qu’il a trouvé le courage de quitter la région de Trabzon pour s’installer à la capitale Istanbul, une ville plus cosmopolite et tolérante. Il s’y est fait de nouveaux amis et a même regoûté au plaisir d’arbitrer à nouveau, dans une ligue non officielle.

Aujourd’hui libéré d’un poids, Halil Dincdag a fait de son combat celui de tous les homosexuels turcs. « Au début, c’était mon problème personnel, seulement le mien » insiste-t-il auprès de l’agence DPA. Mais depuis qu’il a ouvert la boîte de pandore, d’autres dans son cas, ont suivi son exemple. « C’est là que j’ai réalisé que je n’étais pas seul ». Lettres et courriels d’arbitres et d’athlètes dans la même situation que lui, lui sont parvenus en masse. Car pour eux, Halil Dincdag est devenu un symbole porteur d’espoir.

Source : LGBT