jeudi, janvier 29, 2015

FOOTBALL - DOSSIER ARBITRAGE VIDÉO - 1ère partie

Publié le 29/01/2015 - Dossier sur l'arbitrage vidéo dans le foot : 1ere partie

Facteur temps et continuité de jeu


POUR

- Il n'y aura pas d'émotion différée (lors d’un but à valider) : il y en aura plusieurs et successives ou la même émotion durera plus longtemps.

- Contrairement à ce que clament les adversaires de ces techniques, il faudrait peu de temps pour prendre les décisions et la continuité du jeu n'en souffrirait pas du tout.

CONTRE
Alain Sars : "Suivant l'angle des caméras, on a tous des interprétations différentes des litiges. C'est parfois trop difficile de juger sur un ralenti ou une image arrêtée. On perdrait trop de temps."

- sans compter le temps de réaction de la chaîne de décision (compilation de divers angles de vue, visionnage, prise de décision, communication), et d’autant plus dans les cas où le principe d’incertitude s’applique.

- cela va à l’encontre de toutes les récentes modifications des règles pour fluidifier le jeu (dégagement avant 6 secondes, pas de passe en retrait au gardien, ramasseurs de ballons, biscotte pour temporisation, évacuation des blessés etc…).

- devra-t-on instaurer des arrêts de jeu supplémentaires pour cause d’arbitrage vidéo ?

- l’émotion serait différée lors d’un but à valider.

- les chaines de télévision sont parties prenantes en faveur de la vidéo car le tronçonnement des matchs permettrait d'insérer des espaces de pub, leur permettant de rentabiliser encore davantage l’argent qu’elles y injectent.

Principe d’incertitude, loupes et effets d’optique


POUR
- le pourcentage d’erreurs videos est bien moindre que l’abitrage humain, car on bénéficie d'angles de vue divers, ce qui permet de réduire le risque d’erreurs et les tricheries cachées.

- cela éviterait toutes les erreurs indiscutables, pour ne commettre que quelques erreurs discutables (des erreurs d'appréciation du juge vidéo, humaines donc).

- un arbitre dégagé des courses endiablées pour être proche de l'action, à l'abri de la pression du public, ayant à sa portée des moyens d'informations sur le jeu sans précédent, serait bien meilleur.

- exemple du match Norvège-Brésil, Coupe du monde 1998, où les médias - vidéos à l'appui - se sont emparés d'une soit-disant erreur de l'arbitre (pénalty accordé) alors que les caméras étaient mal placées. Un supporter lambda, qui avait filmé la faute sous un autre angle, donnera raison à l'arbitre.

> il s'agirait là d'une des rares exceptions qui "confirmeraient la règle".

CONTRE 
Alain Sars (bis) « Suivant l'angle des caméras, on a tous des interprétations différentes des litiges »

- selon George Eddy, spécialiste du basket-ball et du football américain, malgré l’analyse des images par les arbitres, un quart des décisions soulèvent des problèmes.

- dans les sports collectifs, il n’est guère possible d’isoler une action du reste du match, comme cela se conçoit pour les sports individuels et " en ligne " (la photo-finish au 100 mètres).

- erreurs ou indécisions lors de ralentis ne retranscivent pas l’influence des chocs à vitesse réelle.

- l’image n’est pas neutre, mais manipulable et réversible.

- l’instauration d’arbitres de surface pourrait être une bonne alternative aux arguments du "pour".

- l’exemple du match Norvège-Brésil, Coupe du monde 1998.

En résumé, la fausse infaillibilité des images remet totalement en question le principe même de l’arbitrage vidéo, surtout pour juger de fautes liées à l’appréciation de l’influence et de l’intentionnalité des contacts hors contexte, sur un ralenti ou une image arrêtée.

Il faudrait peut-être commencer par assimiler ou réapprendre le principe d’incertitude, qui fait que beaucoup de décisions peuvent être discutables : l’arbitrage ne se résume souvent pas à un "ya péno ou ya pas péno" ou "ya hors-jeu ou ya pas hors-jeu", si chers à Olivier Rouyer (voir mains ocultes et hors-jeu du genou des CdF).

L'appréciation "clinique" d’une situation de jeu ne permet pas de respecter l’essentiel de la règle : l’esprit du jeu.

Tout le monde a bien compris depuis longtemps que "l’arbitre fait partie du jeu" lorsqu’il dévie malencontreusement le ballon.

Il serait temps d’assimiler aussi, non pas que "l’erreur humaine fait partie du football", mais surtout que nombre de décisions prêtent à interprétation, et qu’à ce titre le "principe d’incertitude" fait également partie du jeu et ne sera pas entièrement résolu grâce à la vidéo, et que ce sera toujours à l’arbitre de trancher et à nous (spectateurs et médias) d’accepter enfin sa décision.

Source : Université du Foot FIFA