samedi, février 07, 2015

DISTRICT DE SEINE ET MARNE SUD - Procès du joueur de LIEUSAINT...


Publié le 07/02/2015 - « Les faits de violence dans le cadre d'une compétition de football amateur sont intolérables. Certes, la Ligue vous a déjà sanctionné à hauteur de huit années d'interdiction, mais il faut bien comprendre que votre geste est illégitime.

Parce que vous avez reçu deux cartons jaunes, vous donnez un coup de tête à l'arbitre, qui est une personne dépositaire de l'autorité publique. » Le procureur, David Sénat, a placé devant ses responsabilités un joueur de 22 ans de Lieusaint. Le 27 mai 2012, lors d'une rencontre dominicale à Melun, le garçon avait dérapé. Jeudi soir, il était jugé devant le tribunal correctionnel de Melun pour des violences sur personne chargée de mission de service public.

Devant les magistrats, il évoque la scène : « Je me suis reculé, et c'est dans le mouvement que j'ai heurté le torse de l'arbitre, mais pas le menton. Sinon, je lui aurais cassé les dents. Je vous jure que c'est vrai. »

Sauf que l'arbitre, qui est partie civile et présent dans la salle, dément catégoriquement sa version : « Le coup est venu sur la mâchoire. Je ne comprends même pas pourquoi il l'a fait. » A la suite du coup reçu, l'arbitre tombe au sol selon les témoins en se tenant le visage. « Il est KO, conduit à l'hôpital et a eu huit jours d'arrêt de travail », précise son avocat. Celui-ci ajoute : « Entre-temps, son agresseur part aux vestiaires sans faire d'excuse. »

Le procureur cherche alors à savoir si, ce jour-là, l'ambiance était tendue. « Pas plus que les autres jours », répond l'arbitre. S'est-il remis de ce match ? Son avocat attire l'attention du tribunal en lui faisant observer que, « si le football est un hobby pour l'arbitre, il n'empêche que, lorsqu'il est reparti sur un terrain de football, il avait toujours de l'appréhension. D'ailleurs, à chaque fois qu'il donne un carton jaune, la scène traumatisante qu'il a vécue lui revient à l'esprit. » L'avocat a également porté la voix de l'Union des arbitres français en tant que partie civile. « Je la représente, car elle regroupe en son sein tous les arbitres et entend protéger la fonction d'arbitre contre les atteintes aux violences. D'autant qu'on constate qu'il y a une grande difficulté à trouver des arbitres qui exercent bénévolement. »

Au cours de ses réquisitions, le procureur David Sénat, martelant que le « sport concourt à l'organisation de la vie sociale et que l'arbitre représente sur le terrain cette loi codifiée », a demandé que le prévenu soit condamné à six mois de prison avec sursis. Du côté de la défense, on a mis en avant le fait que le jeune joueur « n'a pas le parcours d'un délinquant. Il n'a pas de casier judiciaire et reconnaît que son comportement a été inadapté ». Le jugement sera rendu le 17 février.

Source : LE PARISIEN