Publié le 11/03/2015 - Cameroun : Questions autour de l’arbitrage en Football
Mauvaise interprétation et application des lois du jeu, collaboration aveugle, mauvais placement et déplacement, manque de concentration et de personnalité. Voilà les principaux motifs évoqués récemment par la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) pour justifier la sanction de six arbitres de Ligue 1. Suffisant pour que certaines voix s’élèvent pour accuser les hommes en noir de corruption, notamment dans le camp des équipes lésées par leurs décisions.
Une réaction « naturelle » dans un environnement où les arbitres sont souvent montrés du doigt, accusés à tort ou à raison, de tous les maux : favoritisme, tribalisme, clientélisme. Entre autres. Le bouc émissaire idéal en quelque sorte.
Pour expliquer cette situation, les mis en cause dénoncent les conditions de « précarité » dans lesquelles évoluent les arbitres au Cameroun, qui seraient plus d’un millier. En raison de leur traitement, ils seraient ainsi plus perméables aux sirènes de la tentation des clubs et même des responsables de la Fédération camerounaise de football. « La désignation des arbitres pour certaines rencontres n’est jamais innocente. Et ils sont souvent obligés de jouer le jeu », explique, sous le sceau de l’anonymat, un responsable de club.
C’est d’ailleurs sous cape que la plupart des problèmes sont évoqués. « On a eu des collègues qui ont reçu 2500 F pour un match. Parfois, les frais de déplacement ne sont pas versés à temps et il faut se débrouiller en sollicitant des appuis à gauche et à droite. A la fin, tu te retrouves prisonnier de ceux qui t’aident souvent », déclare l’un d’entre eux. Le chapelet de plaintes ne s’arrête pas là. En début de saison dernière, l’Association camerounaise des arbitres du Cameroun avait annoncé une grève pour dénoncer « le manque de considération, le mépris et la chosification dont les arbitres font l’objet de la part des instances fédérales ». En cause, l’« abandon » de certains arbitres victimes de violences dans l’exercice de leurs fonctions. La LFPC, elle, a consenti des efforts pour améliorer les conditions des hommes en noir avec notamment une revalorisation des indemnités depuis quelques années. Mais, il faudrait visiblement en faire plus encore.
Comme reconnaît un des responsables de la Fécafoot, « au Cameroun, l’arbitrage n’est pas un métier. Donc, les arbitres n’ont pas de salaire. La Fédération apporte juste une compensation à chacun des officiels qui sont appelés à avoir une activité principale ». Pour un officiel, les faits reprochés à ses collègues ne sont pas forcément le fait de mauvaises conditions. « Beaucoup viennent dans l’arbitrage en pensant s’enrichir. Il faut questionner la moralité de certains », affirme-t-il. De quoi s’interroger donc sur le profil de ces hommes appelés à décider du résultat d’une rencontre. La maîtrise des textes est-elle effective ? Le recyclage est-il systématique ?
Dans ce contexte, on peut comprendre pourquoi les arbitres camerounais n’ont pas forcément la cote sur le plan international. Sur les neuf officiels africains retenus pour la coupe du monde 2014 au Brésil, un seul, Evarist Mekouande, était Camerounais et officiait comme assistant. Ce dernier était également présent à la dernière coupe d’Afrique des nations, aux côtés de Néant Alioum, arbitre central pour cette compétition. Mais, il faut croire qu’une meilleure organisation de la profession à travers un statut spécialisé permettrait d’améliorer la situation. Même si ce n’est certainement pas cela qui changera radicalement le regard des uns et des autres sur les hommes en noir.
Mauvaise interprétation et application des lois du jeu, collaboration aveugle, mauvais placement et déplacement, manque de concentration et de personnalité. Voilà les principaux motifs évoqués récemment par la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) pour justifier la sanction de six arbitres de Ligue 1. Suffisant pour que certaines voix s’élèvent pour accuser les hommes en noir de corruption, notamment dans le camp des équipes lésées par leurs décisions.
Une réaction « naturelle » dans un environnement où les arbitres sont souvent montrés du doigt, accusés à tort ou à raison, de tous les maux : favoritisme, tribalisme, clientélisme. Entre autres. Le bouc émissaire idéal en quelque sorte.
Pour expliquer cette situation, les mis en cause dénoncent les conditions de « précarité » dans lesquelles évoluent les arbitres au Cameroun, qui seraient plus d’un millier. En raison de leur traitement, ils seraient ainsi plus perméables aux sirènes de la tentation des clubs et même des responsables de la Fédération camerounaise de football. « La désignation des arbitres pour certaines rencontres n’est jamais innocente. Et ils sont souvent obligés de jouer le jeu », explique, sous le sceau de l’anonymat, un responsable de club.
C’est d’ailleurs sous cape que la plupart des problèmes sont évoqués. « On a eu des collègues qui ont reçu 2500 F pour un match. Parfois, les frais de déplacement ne sont pas versés à temps et il faut se débrouiller en sollicitant des appuis à gauche et à droite. A la fin, tu te retrouves prisonnier de ceux qui t’aident souvent », déclare l’un d’entre eux. Le chapelet de plaintes ne s’arrête pas là. En début de saison dernière, l’Association camerounaise des arbitres du Cameroun avait annoncé une grève pour dénoncer « le manque de considération, le mépris et la chosification dont les arbitres font l’objet de la part des instances fédérales ». En cause, l’« abandon » de certains arbitres victimes de violences dans l’exercice de leurs fonctions. La LFPC, elle, a consenti des efforts pour améliorer les conditions des hommes en noir avec notamment une revalorisation des indemnités depuis quelques années. Mais, il faudrait visiblement en faire plus encore.
Comme reconnaît un des responsables de la Fécafoot, « au Cameroun, l’arbitrage n’est pas un métier. Donc, les arbitres n’ont pas de salaire. La Fédération apporte juste une compensation à chacun des officiels qui sont appelés à avoir une activité principale ». Pour un officiel, les faits reprochés à ses collègues ne sont pas forcément le fait de mauvaises conditions. « Beaucoup viennent dans l’arbitrage en pensant s’enrichir. Il faut questionner la moralité de certains », affirme-t-il. De quoi s’interroger donc sur le profil de ces hommes appelés à décider du résultat d’une rencontre. La maîtrise des textes est-elle effective ? Le recyclage est-il systématique ?
Dans ce contexte, on peut comprendre pourquoi les arbitres camerounais n’ont pas forcément la cote sur le plan international. Sur les neuf officiels africains retenus pour la coupe du monde 2014 au Brésil, un seul, Evarist Mekouande, était Camerounais et officiait comme assistant. Ce dernier était également présent à la dernière coupe d’Afrique des nations, aux côtés de Néant Alioum, arbitre central pour cette compétition. Mais, il faut croire qu’une meilleure organisation de la profession à travers un statut spécialisé permettrait d’améliorer la situation. Même si ce n’est certainement pas cela qui changera radicalement le regard des uns et des autres sur les hommes en noir.
Source : CAMER.be