jeudi, mai 21, 2015

Affaire ENNJIMI : Les seuls perdants seront l'Arbitrage et les arbitres... c'est sûr !!

Publié le 21/05/2015 - "Gestion autocratique", "chasse à l'homme": les invectives volent au sein de l'arbitrage français, de nouveau en proie à une guerre interne, un jeu dangereux à un an de l'Euro-2016 alors qu'aucun directeur de jeu tricolore n'était au Mondial au Brésil.

Le syndicat des arbitres du football d'élite (Safe) a dénoncé jeudi soir la "gestion autocratique" de leurs dossiers, notamment par la Commission fédérale des arbitres (CFA) de la Fédération française de football (FFF).

Une poussée de fièvre qui survient alors que l'arbitre Saïd Ennjimi est suspendu pour s'être emporté contre un membre de l'encadrement de Marseille après avoir réclamé des maillots dédicacés dans un but caritatif, ce qui a été interprété comme une conduite incorrecte et un manque de déontologie. Sanctionné, Ennjimi s'est plaint dans les médias du traitement qui lui était réservé. Ambiance...

"Cette affaire m'a disqualifié alors que j'étais en course pour cette finale (Coupe de France)", a protesté le directeur de jeu dans Le Parisien. "Était-ce le début de la manœuvre ? J'en suis réduit à m'interroger sur le sens de cette chasse à l'homme."

"Au-delà de mon histoire, l'ambiance est délétère dans l'arbitrage français. Pascal Garibian (directeur technique de l'arbitrage) fait régner la terreur en exigeant l'excellence aux arbitres et en clouant certains au pilori", a-t-il encore lâché.

Le Safe dit "avoir pris connaissance des conditions dans lesquelles l'audition de plusieurs de ses adhérents s'est déroulée devant la Commission fédérale des arbitres de la Fédération française de football le mercredi 20 mai 2015", regrettant notamment "les pressions individuelles qu'ont subies ses adhérents, dans le but à peine dissimulé d'obtenir la mise en cause d'un de leur collègue".

- 'Cartes personnelles' -


Le syndicat, qui condamne "des pratiques d'un autre âge qui, à l'évidence, ne concourent pas à l'exercice serein de la fonction arbitrale", se réserve "le droit d'attaquer par toutes voies de droit appropriées l'utilisation qui pourrait être faite de ces témoignages extorqués dans de telles conditions".

Mais des sources proches du milieu arbitral ont expliqué à l'AFP que Stéphane Lannoy, président du Safe, et Ennjimi, pourraient bien jouer dans cette histoire "leurs cartes personnelles".

Selon ses sources, il est ainsi prêté à Lannoy l'ambition de viser le poste de directeur technique de l'arbitrage occupé par Garibian. D'autres visées électorales concerneraient Ennjimi, qui serait tenté de rejoindre une liste, pas comme numéro un mais en tant que responsable des questions arbitrales, en vue de la présidentielle à la FFF en décembre 2016. Une liste qui serait opposée à celle du président sortant Noël Le Graët, si ce dernier décidait de briguer un nouveau mandat.

Ce climat qui se dégrade et brouille l'image de l'arbitrage français tombe mal à un an de l'Euro-2016 (10 juin-10 juillet) alors qu'aucun directeur tricolore n'avait été retenu pour le Mondial-2014 au Brésil, une première depuis 1974.

Le précédent gros couac, au niveau continental cette fois, remontait à l'Euro-2008, où aucun Français n'était dans les douze arbitres titulaires. Lannoy figurait seulement parmi les quatrièmes arbitres, qui entrent en jeu en cas de blessure (à l'époque l'arbitrage européen se faisait à trois, il est passé à cinq à l'Euro-2012).

Source : AFP