Publié le 27/05/2015 - Une vague d’interpellations sans précédent dans l’histoire de l’institution. Mercredi matin, six membres de la Fifa ont été arrêtés à deux jours de l’élection de son président pour une affaire de corruption présumée tandis que la justice suisse a révélé l'existence d'une procédure visant l'attribution des Coupes du monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar. 20 Minutes fait le point sur l’affaire.
Qui a été interpellé ?
Six hauts responsables de la Fifa. La police suisse s’est présentée mercredi matin au luxueux hôtel cinq étoiles du Baur au Lac à Zurich, où sont réunis les dirigeants de l’instance en vue de l’élection de vendredi, pour interpeller plusieurs cadres de la Fifa. Accompagnés des forces de l’ordre, ils ont quitté les lieux par une porte secondaire, dissimulés par des draps tendus par le personnel de l’établissement.
Le vice-président de la Fifa Jeffrey Webb, l’ancien président de la fédération brésilienne José Maria Marin, le Costaricien Eduardo Li et de l’Uruguayen Eugenio Figueredo auraient été interpellés, selon la BBC. L’ancien vice-président de la Fifa Jack Warner, déjà impliqué dans de nombreuses affaires de corruption, fait également partie des personnes citées. Son président Sepp Blatter, lui, n’a pas été arrêté, a rapidement affirmé la Fifa. En tout, 14 personnes sont visées par l’enquête. Une conférence de presse est prévue à 11h au siège de l’instance.
Pourquoi ?
Le New York Times, qui a révélé l’affaire, affirme que ces personnes sont impliquées dans des affaires de corruption d’une ampleur de plusieurs millions de dollars. Les accusations portent notamment sur des attributions de coupes du monde, de droits de marketing et de télévision. Elles visent également des escroqueries par voie électronique, des faits de racket et de blanchiment d’argent. Elles visent essentiellement la Concacaf, l’une des six fédérations régionales de la Fifa en charge de l’Amérique du Nord et centrale.
La justice suisse, qui a agi sur demande des autorités américaines, indique « que des représentants des médias sportifs et de sociétés de marketing sportif seraient impliqués dans des versements à de hauts fonctionnaires d’organisations footballistiques (des délégués de la Fifa et d’autres personnes appartenant à des organisations affiliées à la Fifa) en échange de droits médiatiques et des droits de marketing de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud ».
En parallèle, le parquet suisse a révélé l'existence d'une procédure pénale contre X pour soupçon « de blanchiment d’argent et gestion déloyale » entourant les attributions des Coupes du monde de football de 2018 et 2022 et a saisi des documents électroniques au siège de la Fifa à Zurich. La procédure était ouverte depuis le 10 mars.
Mais que viennent faire les Etats-Unis là-dedans ?
Les dessous-de-table auraient été négociées aux Etats-Unis et de l’argent aurait transité par plusieurs banques américaines. Les autorités américaines ont par ailleurs demandé l’extradition des six interpellés. Outre-Atlantique, le dossier est suivi de près depuis plusieurs années.
Selon le Wall Street Journal, le FBI travaille depuis 2011 en collaboration avec Chuck Blazer, ex-cadre de la Fifa. Visé par une enquête pour évasion fiscale, l’Américain a transmis au FBI des enregistrements de plusieurs conversations avec des officiels de la fédération. Des renseignements qui ont mené au coup de filet du Baur au Lac.
Source : 20MINUTES