lundi, juin 29, 2015

FFF - LIGUE 1 : Frédéric HEBRARD, nouvel Arbitre-Assistant de Ligue 1


Publié le 29/06/2015 - Football - Arbitrage. Direction la ligue 1 pour l'Aveyronnais, Frédéric Hébrard. Il vient d'être promu, en terminant 3e, pour être arbitre assistant fédéral 1.


Vous êtes arbitre depuis de nombreuses années et vous venez d'être promu pour arbitrer la ligue 1 la saison prochaine. Une satisfaction ?

Oui, c'est une grande satisfaction. C'est comme les sportifs, à force de beaucoup de travail, j'ai atteint le niveau que j'espérais. Pour l'instant, après, ce n'est juste que la promotion. Mais j'ai reçu beaucoup de messages de soutien, de sympathie, c'est très agréable.

Vous disiez que c'est beaucoup de travail, et aussi une reconnaissance ?

Oui. Car on ne connaît notre note qu'en fin de saison. En fait, tout au long de la saison, 10 personnes viennent nous superviser. On connaît les rapports qu'ils font mais pas la note. Au vu des rapports, je savais que je n'allais pas descendre. Mais bon, l'an dernier, je n'étais pas monté alors que j'avais quasiment fait la même saison. Après, c'est très difficile. Quand le championnat est fini, on est dans l'attente. On termine le 15 mai, et les notes tombent le 6 juin. On est dans le même état d'esprit que les futurs bacheliers…

Vous étiez arbitre en ligue 2. Vous allez découvrir la ligue 1. Quel est le sentiment qui prédomine ?

Beaucoup d'envie. Je n'ai pas forcément d'appréhension. Cela fait 4 ans que j'arbitre en ligue 2. Physiquement, ça va, je me sens prêt. Après, il y aura l'approche médiatique, qui sera forcément plus importante qu'en ligue 2, même si ça commence. C'est un peu l'inconnu, de savoir comment gérer l'émotionnel, mais cela ne me fait pas peur. Le premier travail sera justement de savoir comment maîtriser cet inconnu. Après, si on me met là, c'est que j'ai les qualités.

Y a-t-il des clubs que vous avez plus envie d'arbitrer que d'autres, ou inversement, que vous appréhendez d'arbitrer ?

Non, franchement non. Je ne regarde pas beaucoup le foot quand je suis à la maison la semaine. Je n'ai pas de club favori. Je deviens un peu supporter quand il y a des clubs français en ligue des champions, ou quand c'est l'équipe de France. Et puis, on rencontre peu les joueurs, on est des professionnels comme eux. En plus, on fait plusieurs fois les mêmes équipes.

Surtout qu'il y a des équipes, et des stades, que vous connaissez déjà ?

- Oui. En ligue 2, j'ai arbitré Nantes, Lens, Monaco ou encore Guingamp. J'ai été à la Beaujoire, à Louis II et même au Vélodrome pour un match amical. Je suis content aussi de pouvoir découvrir le nouveau stade de Bordeaux par exemple. Maintenant, c'est secondaire. Il y a plus de plaisir bien sûr. Ma seule appréhension, c'était d'être dérangé par une grosse ambiance. Alors qu'en fait, c'est plus facile d'être concentré quand le stade est plein, que l'inverse. On est dans le match, dans le rythme et on n'entend pas le reste. Alors, que quand il y a moins de monde, que le stade sonne creux, c'est plus compliqué. Il faut faire abstraction, c'est important. Après, franchement, on n'entend pas grand-chose, juste un brouhaha. Malgré tout, pour la concentration, il faut faire preuve d'une grande exigence mentale.

Vous parlez d'exigence mentale. Comment vous préparez-vous pour un match ?

Il y a la préparation mentale mais aussi physique, comme un joueur. Mon coach, qui était mon référent, m'a beaucoup aidé au niveau de la préparation mentale. Surtout sur l'anticipation des choses. C'est très important avant les matchs. On n'est pas dans l'action mais dans la réaction. Souvent, cela se joue à pas grand-chose. Quand les joueurs partent, il faut être bien aligné. Le hors-jeu par exemple, ça se joue parfois à rien. Et souvent, les observateurs, après avoir vu les vidéos, m'ont dit que j'avais pris la bonne décision.

Comment gérez-vous l'énervement des joueurs ou des entraîneurs ?

En étant serein. Si je ne le suis pas, il y a un risque de défaillance dans mes décisions. Je suis tellement convaincu de mes décisions, que je suis rarement contesté. Par exemple, lors d'un match de Créteil, je n'ai pas accordé un but. Je n'ai pas tremblé. Quand les joueurs ont vu mon geste, ils ont baissé les bras et n'ont pas contesté. Le coach, qui était Régis Brouard, m'a demandé calmement si j'étais sûr de moi, et n'a rien dit de plus quand j'ai confirmé ma décision. Cela donne du crédit à ce que l'on fait. Après, je peux comprendre la frustration et l'énervement des joueurs.

Source : LA DÉPÊCHE DU MIDI