Publié le 22/06/2015 - Arbitre de football: passion ingrate. Blâmes, reproches, insultes, ... Comment font-ils ? Nous avons rencontré un arbitre de Provinciale pour en savoir plus sur sa passion de l’arbitrage. Portrait.
Dans le monde du football, chaque supporter défend avec vigueur les intérêts de son club. Les tensions et quolibets sont monnaies courantes et font aussi le charme de ce sport. Il existe cependant une personne qui fait perpétuellement l’unanimité contre lui, aussi bien d’un côté des supporters que de l’autre, il s’agit de l’arbitre.
L’arbitrage est probablement l’un des métiers les plus ingrats. Chaque weekend, ces nombreux passionnés de football en prennent pour leur grade sur et en dehors des terrains. Parmi les milliers d’arbitres en Belgique, Julien Denoël officie à l’échelon le plus bas de notre football, la quatrième provinciale. Ancien joueur, c’est à l’âge de 16 ans qu’il est passé de l’autre côté du jeu : « J’ai commencé par défi et par curiosité », précise-t-il, « quand je jouais en jeune, j’en avais un peu ras-le-bol des mauvais arbitres alors je me suis dit que je pouvais essayer de le faire, pour voir comment cela se passait ». Un essai qui s’est avéré concluant pour ce jeune diplômé de l’Université de Liège puisqu’il a continué sur sa lancée. Cela va en effet bientôt faire dix ans que Julien Denoël pratique l’arbitrage et ne se voit pas arrêter. « Ça m’offre la possibilité de continuer à faire une activité sportive chaque dimanche et puis il y a quand même un peu d’argent à la clé, même en quatrième provinciale, ça me permet de rentabiliser mon dimanche », explique-t-il.
Dans le monde du football, chaque supporter défend avec vigueur les intérêts de son club. Les tensions et quolibets sont monnaies courantes et font aussi le charme de ce sport. Il existe cependant une personne qui fait perpétuellement l’unanimité contre lui, aussi bien d’un côté des supporters que de l’autre, il s’agit de l’arbitre.
L’arbitrage est probablement l’un des métiers les plus ingrats. Chaque weekend, ces nombreux passionnés de football en prennent pour leur grade sur et en dehors des terrains. Parmi les milliers d’arbitres en Belgique, Julien Denoël officie à l’échelon le plus bas de notre football, la quatrième provinciale. Ancien joueur, c’est à l’âge de 16 ans qu’il est passé de l’autre côté du jeu : « J’ai commencé par défi et par curiosité », précise-t-il, « quand je jouais en jeune, j’en avais un peu ras-le-bol des mauvais arbitres alors je me suis dit que je pouvais essayer de le faire, pour voir comment cela se passait ». Un essai qui s’est avéré concluant pour ce jeune diplômé de l’Université de Liège puisqu’il a continué sur sa lancée. Cela va en effet bientôt faire dix ans que Julien Denoël pratique l’arbitrage et ne se voit pas arrêter. « Ça m’offre la possibilité de continuer à faire une activité sportive chaque dimanche et puis il y a quand même un peu d’argent à la clé, même en quatrième provinciale, ça me permet de rentabiliser mon dimanche », explique-t-il.
Julien Denoël, fatigué à l’issue d’un match de 4e Provinciale |
Julien Denoël, fatigué à l’issue d’un match de 4e Provinciale
L’un des grands maux du métier reste la critique constante et souvent injustifiée de l’arbitre. « Souvent, on se sent seul contre tous », constate Julien, « il est essentiel de garder le contrôle de soi pour garder le contrôle du match ». Une maîtrise de soi qu’il n’est pas toujours évident de conserver devant la mauvaise foi des joueurs et des supporters. « Certains joueurs sont particulièrement pénibles, ils râlent pour tout et surtout pour n’importe quoi. Ils se prennent pour les nouveaux Messi ou Ronaldo et demandent des fautes alors qu’ils ont eux-mêmes marché sur le ballon », s’amuse le jeune arbitre. Quant aux supporters, Julien n’y fait pas attention. Il explique être particulièrement concentré sur le jeu et réussir à faire abstraction de ce qu’il se passe autour. « Je pense que si un arbitre se met à écouter les supporters au bord du terrain, il ne continuera pas l’arbitrage très longtemps. Ce n’est pas un plaisir d’écouter des inconnus nous insulter alors qu’on vient simplement faire notre travail du mieux que nous pouvons », confie cet indépendant dans le domaine du journalisme.
La violence, un mal inacceptable et pourtant grandissant
Outre la critique, les arbitres sont aussi parfois victimes de violences physiques. Heureusement pour lui, Julien n’a jamais été confronté à ce cas de figure extrême mais il a quelques fois eu droit à des situations particulièrement chaudes. « Je ne sais pas comment je réagirais dans le cas où je serais vraiment agressé par un joueur », avoue-t-il, « je suis naturellement assez calme mais je ne pense pas me laisser faire si un joueur essaie de s’en prendre à moi parce qu’il n’est pas content de ma décision ». Julien Denoël s’indigne de voir régulièrement dans la presse que des arbitres ont été agressés et se retrouvent à l’hôpital pour un coup de sifflet jugé incorrect : « Il peut arriver qu’un arbitre commette une erreur, je ne peux pas comprendre d’en venir aux mains pour si peu, d’autant plus dans un match en de provinciale », déplore-t-il.
L’un des grands maux du métier reste la critique constante et souvent injustifiée de l’arbitre. « Souvent, on se sent seul contre tous », constate Julien, « il est essentiel de garder le contrôle de soi pour garder le contrôle du match ». Une maîtrise de soi qu’il n’est pas toujours évident de conserver devant la mauvaise foi des joueurs et des supporters. « Certains joueurs sont particulièrement pénibles, ils râlent pour tout et surtout pour n’importe quoi. Ils se prennent pour les nouveaux Messi ou Ronaldo et demandent des fautes alors qu’ils ont eux-mêmes marché sur le ballon », s’amuse le jeune arbitre. Quant aux supporters, Julien n’y fait pas attention. Il explique être particulièrement concentré sur le jeu et réussir à faire abstraction de ce qu’il se passe autour. « Je pense que si un arbitre se met à écouter les supporters au bord du terrain, il ne continuera pas l’arbitrage très longtemps. Ce n’est pas un plaisir d’écouter des inconnus nous insulter alors qu’on vient simplement faire notre travail du mieux que nous pouvons », confie cet indépendant dans le domaine du journalisme.
La violence, un mal inacceptable et pourtant grandissant
Outre la critique, les arbitres sont aussi parfois victimes de violences physiques. Heureusement pour lui, Julien n’a jamais été confronté à ce cas de figure extrême mais il a quelques fois eu droit à des situations particulièrement chaudes. « Je ne sais pas comment je réagirais dans le cas où je serais vraiment agressé par un joueur », avoue-t-il, « je suis naturellement assez calme mais je ne pense pas me laisser faire si un joueur essaie de s’en prendre à moi parce qu’il n’est pas content de ma décision ». Julien Denoël s’indigne de voir régulièrement dans la presse que des arbitres ont été agressés et se retrouvent à l’hôpital pour un coup de sifflet jugé incorrect : « Il peut arriver qu’un arbitre commette une erreur, je ne peux pas comprendre d’en venir aux mains pour si peu, d’autant plus dans un match en de provinciale », déplore-t-il.
Toujours attentif
Que faire pour améliorer la situation des arbitres ? Julien Denoël n’a pas la réponse. « Au niveau national, l’usage de la vidéo pourrait aider l’arbitre dans son travail, c’est évident », lance-t-il, « cela dit, je ne pense pas que les arbitres de division 1 soient le plus en danger vis-à-vis des joueurs, qui sont des professionnels, et des supporters qui sont surveillés par des stewards. On est nettement moins à l’abri d’un mauvais coup dans les divisions provinciales et ici, pas question d’avoir recours à la moindre technologie ni même à des assistants. Aujourd’hui, le seul moyen d’aider les arbitres serait d’avoir des joueurs et des supporters mieux éduqués ». La mauvaise éducation semble être l’une des raisons les plus souvent pointées pour expliquer certains comportements déplorables dans les tribunes ou sur le terrain. « Je pense que pour respecter un arbitre, il faut déjà respecter l’homme et quand on en voit certains, le respect ne semble pas la première de leurs qualités », regrette Julien.
Une nouvelle politique pour les jeunes
Aujourd’hui, la politique mise en place en matière d’arbitrage montre une réelle envie de faire grimper rapidement les échelons aux jeunes arbitres, de manière à leur donner envie de continuer dans cette voie. Un chemin que n’a jamais souhaité emprunter Julien Denoël : « Je n’ai jamais voulu faire de l’arbitrage pour arriver le plus haut possible, c’est pour moi un loisir, au même titre que les joueurs de P4 que je viens arbitrer, et ça doit le rester », indique-t-il, « je pense cependant que ce soit une bonne chose de vouloir faire rapidement progresser les jeunes arbitres, ils n’apprendront pas le métier avec des matchs de qualité médiocre où ils officient avec l’appréhension de prendre un mauvais coup ».
Julien compte consacrer encore quelques années à l’arbitrage avant de ranger définitivement ses crampons. Il est jusqu’à présent satisfait de son expérience et ne regrette pas son choix d’être passé de l’autre côté du jeu. Il insiste même pour que les jeunes essaient l’arbitrage et puissent peut-être se découvrir une passion et un talent pour ce sport à part entière. Taquin, il précise aussi qu’il serait peut-être judicieux d’imposer à certains supporters, joueurs et même dirigeants d’en faire de même pour que tous se rendent compte de la difficulté de ce métier sans lequel le match n’aurait pas lieu.
Vous souhaitez en voir davantage sur le monde de l’arbitrage en Belgique ? On vous propose ce reportage dans les coulisses de l’arbitrage, de la provinciale à la division 1, alimenté de témoignages de professionnels du métiers.
Une nouvelle politique pour les jeunes
Aujourd’hui, la politique mise en place en matière d’arbitrage montre une réelle envie de faire grimper rapidement les échelons aux jeunes arbitres, de manière à leur donner envie de continuer dans cette voie. Un chemin que n’a jamais souhaité emprunter Julien Denoël : « Je n’ai jamais voulu faire de l’arbitrage pour arriver le plus haut possible, c’est pour moi un loisir, au même titre que les joueurs de P4 que je viens arbitrer, et ça doit le rester », indique-t-il, « je pense cependant que ce soit une bonne chose de vouloir faire rapidement progresser les jeunes arbitres, ils n’apprendront pas le métier avec des matchs de qualité médiocre où ils officient avec l’appréhension de prendre un mauvais coup ».
Julien compte consacrer encore quelques années à l’arbitrage avant de ranger définitivement ses crampons. Il est jusqu’à présent satisfait de son expérience et ne regrette pas son choix d’être passé de l’autre côté du jeu. Il insiste même pour que les jeunes essaient l’arbitrage et puissent peut-être se découvrir une passion et un talent pour ce sport à part entière. Taquin, il précise aussi qu’il serait peut-être judicieux d’imposer à certains supporters, joueurs et même dirigeants d’en faire de même pour que tous se rendent compte de la difficulté de ce métier sans lequel le match n’aurait pas lieu.
Vous souhaitez en voir davantage sur le monde de l’arbitrage en Belgique ? On vous propose ce reportage dans les coulisses de l’arbitrage, de la provinciale à la division 1, alimenté de témoignages de professionnels du métiers.
Source : Le16.be