mardi, août 18, 2015

FFF : JEAN TRICOT, le doyen des arbitres internationaux français...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , ,


Publié le 17/08/2015 - 14 décembre 2012, l’Union nationale des arbitres de football demande au président de la Fédération française « de se pencher au plus vite sur le problème de la violence contre les arbitres ».

Revenons plus de 40 ans en arrière. 10 janvier 1965, stade Robert-Diochon à Rouen. Le club local reçoit le F.C.Nantes pour la 19e journée du championnat de division 1. Nantes l’emporte 3-1. Mais un épisode peu banal a lieu à la mi-temps du match.La rencontre se déroule dans une ambiance houleuse. Les incidents sont nombreux sur le terrain. Au retour au vestiaire, à la mi-temps, les esprits ne s’apaisent pas. L’Equipe du lendemain décrit la scène:

« Rentrant au vestiaire, à la mi-temps, l’arbitre M.Tricot paraissait fort en colère. Il fut bombardé à coups de pierre et de poignées de terre. Dans le couloir, il eut des mots avec Sénéchal et laissa entendre qu’il abandonnerait prochainement l’arbitrage. On ne pensait pas qu’il mettrait si tôt ses paroles à exécution.

En fait, il décida sur le champ de faire sa valise et moins de cinq minutes après être rentré dans les vestiaires du stade Robert-Diochon, et à la surprise générale du délégué et des dirigeants, M.Tricot s’éclipsait. »

Il faut alors, dans l’urgence, trouver un remplaçant (à l’époque, pas de quatrième arbitre, évidemment). C’est le plus ancien des deux juges de touche, M.Coisne, qui est désigné. De retour à Paris, l’arbitre explique ainsi son geste:

« J’étais écoeuré par l’antijeu des défenseurs de Rouen. Dès qu’un attaquant de Nantes s’approchait des 16 mètres de Rouen, il était abattu. Ca descendait comme à Gravelotte ! J’ai sifflé de nombreuses fois et donné un avertissement à Phelippon [les avertissements ne sont pas, à l'époque, symbolisés par un carton jaune. D.B.] A chacune de mes décisions, les Rouennais levaient les bras au ciel et ameutaient le public contre moi.

Quand je suis rentré à la mi-temps, j’ai reçu des pierres et de la terre. Le délégué et moi avons regardé autour de nous: personne n’était là pour nous protéger. Puisqu’il en était ainsi, il m’a paru inutile de poursuivre la direction du match. Quand j’aurai un oeil crevé par une pierre, il ne me restera que l’autre pour pleurer. »

L’auteur de l’article, Jean Cornu, se demande ensuite s’il n’aurait pas été préférable de s’opposer à la reprise du match. La seconde période s’avère aussi violente que la première. Le résultat de la rencontre est entériné, malgré les conditions particulières dans lesquelles il s’est déroulé.

Des jets de pierres « sans gravité » !


L’arbitre, lui, va être sanctionné. Or, il s’agit d’un des meilleurs arbitres français de l’époque. Il est arbitre international depuis 1961 et il est prévu qu’il arbitre la finale de la Coupe de France en 1965.

Dans un premier temps, la Commission sportive de la Ligue professionnelle prend parti contre Jean Tricot. Elle considère que les joueurs de Rouen ne méritent aucune sanction. Mais aussi que les jets de gravillons, lors de la rentrée au vestiaire, n’avaient « aucun caractère de gravité particulier » ! L’arbitre sera ensuite suspendu pour trois mois, le juge de touche l’ayant chargé dans son témoignage. Revenu sur les terrains la saison suivante (17 matches de division 1), il arbitrera la finale de la Coupe de France 1966 Strasbourg-Nantes (1-0).


Jean Tricot, présenté à François Missoffe, secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, avant la finale de Coupe de France 1966
Le jour de la comparution de Jean Tricot devant la commission centrale d’arbitrage, est également présent son collègue M. Blum. Il avait été agressé à l’aéroport d’Ajaccio après un match Gazelec-Avignon. Le président de l’Union parisienne des arbitres, André Normand, témoigne des difficultés rencontrées par les arbitres sur les terrains de la Ligue de Paris: « Treize arbitres déjà ont été frappés dans la région parisienne depuis le début de la saison. L’Union se constitue partie civile dans chaque cas. » Les arbitres envisagent d’aller jusqu’à la grève s’ils n’obtiennent pas une refonte de leurs statuts.

Rappelons-le, ces faits datent de 1965.

Source : Le Blog de Didier Braun

A bientôt 95 ans, qu'il fêtera le 19 novembre prochain, Jean TRICOT est encore très actif puisqu'il a participé au mois de juin dernier au Challenge TRICOT-LABBE organisé par la section Départementale 22 de l'UNAF à la MOTTE, et était l'invité d'honneur de l'Assemblée Générale de la SR BRETAGNE.
Au centre Jean Tricot, entouré de Rémy FEMENIA et de ..... (?)
Jean Tricot, c'est également une carrière d'arbitre international hors-pair : 

Parcours

Espérance Drouaise  -  Dreux     1937 - 1938
Pupille Gym de 1929 à 34. Moniteur Mr DABLIN puis de 37 à 39 : Moniteur Mr Dabert PELTIER

Dreux Athletic Club  -  Dreux    1939 - 1942
Dirigeant puis Arbitre aussitot après la guerre du temps ou Mr GARNERO était l'entraineur. Il accompagne l'équipe qui faisait partie de la délégation drouaise se rendant à EVESHAM (Angleterre) pour la 1ère rencontre de jumelage Evesham-Dreux; Mr DIZIER étant le Président du club. A la tête de la délégation Mr M.Viollette Maire de DREUX. Le DAC étant issu de la fusion de 3 clubs.

1946 - 1955
Passe l'examen d'arbitre officiel au titre du club - District de Normandie Centrale. Arbitre de Ligue en 1950, Arbitre Interrégional en 1955, Fédéral en 1958, International en 1960/61.Dirige entre autres une 1/2 Finale de Coupe d'Europe : Réal Madrid/FC Zurich et une Finale de Coupe de France : Nantes/Strasbourg en 1966 (fin de carrière).


Ligue De Football  -  Rennes    1971 - 1984
Membre, puis Président de la  Commission Régionale des Arbitres. Membre puis Vice-Président du Comité Directeur. Président du District Côtes d'Armor 1976/84. Membre de la Commission Centrale des arbitres de la FFF de 1976 à 1992.


Jean TRICOT coule aujourd'hui une retraite tranquille et bien méritée à MORNAC-SUR-SEUDRE en Charente-Maritime. Il est, je crois aujourd'hui, notre plus ancien arbitre international, avec Pierre SCHWINTE son cadet de deux petites années... Souhaitons lui longue vie et surtout la santé et comme il le dit lui même : "Vivre....avant de partir pour un monde que l'on dit être meilleur."

Eric - ARBITREZ-VOUS