Publié le 30/08/2015 - Selon que l'on soit supporter de Bastia ou de Saint-Étienne, les avis divergent sur les deux expulsions de ce dimanche au Stade Geoffroy-Guichard. Les uns avancent l'extrême sévérité du premier carton rouge, les autres l'aspect ridicule de la seconde expulsion, le joueur incriminé se trouvant alors sur le brancard. Pour l'arbitre que je suis, et puisque le but de ce blog est également le partage et la convivialité dans le respect de l'autre, je ferais donc comme Antony GAUTIER en me positionnant en tant qu'arbitre et en analysant les deux actions :
1°) Au vue de la première action, Le bastiais Alexander DJIKU laisse effectivement trainé le pied sur la cheville de Fabien LEMOINE, laquelle se tord légèrement au passage. La question est : "l'intégrité physique de l'adversaire est-elle en danger sur ce genre d'action ?". Pour Antony GAUTIER, la réponse est oui. Dans ce cas, le carton rouge est sorti, que l'on soit à la 4ème minute ou à la 89ème. Certains trouveront cela sévère, ou comme le Chroniqueur Pierre MENES "dénué de psychologie et de pédagogie" de la part de l'arbitre; je dirais simplement que la cheville du Stéphanois se fiche un peu de le savoir. S'il faut attendre qu'un joueur soit gravement blessé pour prendre les mesures nécessaires .... D'ailleurs, les propos de Fabien LEMOINE à la fin de la rencontre vont dans le même sens : "Il me touche. C'est sûr. C'est à l'appréciation de l'arbitre. Aujourd'hui, les arbitres sont dans une logique de protéger les joueurs. J'ai pris des cartons rouges pour moins que cela. Cela dépend aussi de l'intensité mise par le joueur. Cela dépend comment ma jambe est placée mais il peut vraiment me faire mal. Sur ce coup, j'arrive à rejouer. Maintenant, s'il faut attendre qu'un joueur soit blessé pour qu'il reçoive un carton rouge, c'est sûr qu'il y en aura moins, mais il y a des gestes engagés."
2°) La seconde action concerne le joueur bastiais François KAMANO à la 74ème minute. Là, pour Antony GAUTIER, inutile de réfléchir bien longtemps. Le tacle du bastiais, les deux pieds décollés du sol, atterri dans le ventre du gardien de but stéphanois. Ce geste hautement répréhensible et dangereux est également sanctionné d'un carton rouge, adressé c'est vrai, alors que le joueur bastiais est sur la civière.... mais l'arbitre avait-il un autre moyen de faire connaître sa décision ?
Alors comme d'habitude, parce que cela devient le sempiternel refrain : les joueurs sont frustrés, les joueurs sont en colère, les joueurs sont abattus... Oui peut-être, bien que la frustration ne soit pas tout à fait cela, mais en tout cas ils sont protégés dans le jeu et peuvent s'exprimer pleinement afin d'offrir un spectacle digne de ce nom aux milliers de spectateurs qui achètent (parfois à prix d'or) leurs billets pour voir un match de football et pas un match de "Faute-ball", où l'arbitre serait obligé d'intervenir à chaque instant.
La mission des arbitres est compliquée, mais simple dans sa définition :"Protection des joueurs et facilitateur du jeu".... et qu'on ne me dise pas qu'il faut posséder un Master II en communication pour comprendre...
Eric - ARBITREZ-VOUS