mercredi, novembre 04, 2015

FFF - CFA - Eric BORGHINI : Les grands dossiers de l'Arbitrage Français...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,


Publié le 04/11/2015 - Membre du comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) depuis 2012, Eric Borghini dirige la commission fédérale de l’arbitrage (CFA). Il revient pour Le Monde sur les grands dossiers qui agitent l’arbitrage français, dont il est le patron.

Comment en êtes-vous venu à piloter l’arbitrage français au sein du comité exécutif de la FFF ?
Je suis arrivé dans le football en 1976. En 2016, je fêterai mes 20 années à la présidence du district de la Côte d’Azur. J’ai été notamment arbitre pendant une dizaine d’années, terminant en première catégorie en Ligue. En 2012, le président de la FFF, Noël Le Graët, m’appelle pour me proposer de rejoindre le comité exécutif tout en me disant que je n’ai pas le droit de dire non. Il m’a demandé de venir piloter cette réforme de l’arbitrage qui devait porter sur une restructuration textuelle et technique pour se rapprocher au maximum des standards de l’UEFA. C’est-à-dire arriver à mettre en place une commission fédérale des arbitres, un organe politique, et à côté une direction technique de l’arbitre (DTA), qui est l’organe opérationnel, mais qui travaille en osmose, sous contrôle des six membres de la commission fédérale.

En mars, vous avez pris la parole lors de « l’affaire Ibrahimovic » et sa sortie sur le « pays de merde ». Etiez-vous vraiment dans votre rôle ?

J’ai un devoir de réserve. Je m’exprime très rarement dans les médias pour ne pas gêner, sauf quand une ligne blanche est franchie. On n’a jamais nié qu’il pouvait y avoir des coups de sifflet tordus. La critique peut être légitime, mais ça ne peut pas dépasser certaines limites. Je peux comprendre la frustration du joueur, qu’il peut exprimer à l’issue du match, dans le contexte du vestiaire entre hommes de terrain. Il y aura toujours des erreurs. Le cas Ibrahimovic était un dérapage excessif qui peut avoir des conséquences sur le foot amateur. Le foot professionnel est une vitrine, qui bénéficie d’une exposition médiatique terrible. Quand un joueur crée du désordre, il y a un mimétisme qui se produit sur les terrains, le dimanche, chez les amateurs.

Avez-vous été choqué par l’affaire de la pendaison du mannequin à l’effigie de Valbuena lors du match de la 6e journée de Ligue 1 entre l’OM et OL, le 20 septembre, et par les débordements au Vélodrome ?

Ruddy Buquet, qui dirigeait ce match, a été exceptionnel. On a la chance d’avoir, parmi les 21 arbitres qui officient en Ligue 1, des garçons en pleine bourre comme Ruddy. Il y avait une pression intense lors de ce match : du public, des dirigeants, des joueurs. Ruddy a montré toutes les qualités morales d’un arbitre international de très haut niveau. Il a arrêté le match quand il a fallu l’arrêter, a pris les décisions techniques qui s’imposaient. Vincent Labrune [le patron de l’OM] et Jean-Michel Aulas [son homologue lyonnais] ont comparu, le 29 octobre, devant, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel [LFP] pour les propos peu amènes tenus l’un envers l’autre, dans ce contexte [ils ont tous deux été punis d’une suspension de deux matchs dont un avec sursis].

Par ailleurs, le PSG-OM dirigé par Benoît Bastien [le 4 octobre] a été un modèle pour l’arbitrage. On n’a peu de satisfaction quand on est dirigeant de l’arbitrage. Mais quand on voit à la télévision des arbitres comme Ruddy et Benoît, c’est une véritable joie.

En septembre, Stéphane Lannoy a démissionné de la présidence du Syndicat des arbitres du football d’élite (SAFE) après avoir été suspendu par le comité exécutif de la FFF. Quelle est l’origine du litige ?

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