Publié le 03/09/2016 - Arbitre de haut niveau. Jennifer Maubacq officie en D1 féminine depuis 6 saisons, mais aussi comme assistante sur la scène internationale. Sans oublier quelques apparitions chez les garçons. Pourtant, rien ne prédestinait cette jeune femme originaire de Champagne-Ardenne à embrasser ce rôle.
Faire carrière dans le football tient parfois à une amitié de jeunesse. Alors collégienne, Jennifer Maubacq apprend que sa meilleure amie va quitter les bancs de l’établissement qu’elles côtoient. C’est le drame. "Je ne pouvais pas imaginer perdre de vue cette amie !", raconte Jennifer. "Comme elle jouait au foot, j’ai demandé à mes parents de m’inscrire aussi afin de pouvoir la voir sur les terrains. Autant vous dire qu’ils ont ouvert des yeux grands comme ça... Car je ne m’étais jamais mais alors jamais intéressée au foot". Très vite, la petite Jennifer se prend au jeu.
Elle découvre les vertus de ce sport : "J’ai rapidement apprécié l’effort physique et le développement des capacités mentales que le foot exige". Défenseur la plupart du temps, elle enfile parfois la tunique de gardien de but. "J’aimais défendre et m’arracher pour le bien de l’équipe". L’histoire de cette passion aurait pu ainsi s’écrire. Mais un jour tout bascule. Lors d’un tournoi à Vitry-le-François, son second club, il manque des arbitres. L’une des ses amies veut bien se laisser tenter pour dépanner mais à condition de ne pas être seule dans le navire... "Vous allez rire, mais là aussi, c'est par amitié que je l'ai suivie. J’ai tout de suite été séduite par ce rôle". Pour autant, elle n’abandonne pas les crampons. Jusqu’au jour où le destin va décider de s’en mêler : elle est victime d'une fracture de la cheville. Elle rejouera, mais avec angoisse, d’autant qu’à tout juste 18 ans, elle passe deux fois sur la table d’opération...
Lors de la Finale de la COUPE DE FRANCE FÉMININE 2016 |
"J’aimais défendre et m’arracher pour le bien de l’équipe"
"Marquée" par cette blessure, Jennifer prend la décision d'arrêter de jouer pour se lancer à 100% dans l’arbitrage. Et c’est à Reims, à la Ligue Champagne-Ardenne, qu’elle commence à se former. "Je me rends compte alors que je peux passer des diplômes pour officier, rapidement, au niveau régional, et progresser. Résultat, je fonce". Avec la même fougue que lorsqu'elle était joueuse.
A 21 ans, Jennifer Maubacq devient arbitre de Ligue. Un an plus tard, elle passe arbitre Fédérale Féminine avant de faire ses débuts en D1 en 2010. Une ascension fulgurante pour celle qui obtiendra le statut d'internationale début 2015. "Je débute ma 7ème saison dans l’élite comme centrale. J’ai dirigé toutes les équipes de D1 et je connais tous les stades de France", se réjouit la Champenoise. Mais son plus grand souvenir a eu lieu outre-manche. "J’étais assistante lors d’une rencontre entre l’Angleterre et la Bosnie, à Bristol. Et lors du repérage, j’ai été estomaquée par les quelques mètres qui me séparaient des spectateurs. Je n’en revenais pas. Pendant le match, je ne vous cache pas que j’ai eu des frissons… Fabuleux".
Aujourd’hui, quand elle ne parcourt pas la France le week-end pour les filles, elle fait quelques escapades en régional et même en CFA chez les garçons. Comme assistante. "Il est très enrichissant de passer des filles au hommes. Ils n’ont pas le même comportement et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les gars sont très respectueux !"
Source : Côté foot