Publié le 22/05/2019 - Un arbitre de touche bénévole de Saint-Laurent-Blangy agressé à la fin du match ... Au coup de sifflet final, le pseudo supporter a foncé ensuite sur le dirigeant immercurien pour l’agresser physiquement.
C’était la dernière journée de championnat de Régional 2 (U16), dimanche, entre l’Étoile Sportive de Saint-Laurent-Blangy et l’AC Cambrai. Un match sans enjeu mais qui a dégénéré à cause d’un pseudo-supporter cambrésien.
Un vrai bon match de football entre deux belles équipes, bien arbitré. Un match de football avec des rebondissements, des buts, et une victoire cambrésienne. Un match de foot comme on les aime avec de la passion, parfois débordante chez certains. Et puis ce pseudo-supporter qui gâche tout.
Pendant toute la deuxième période, l’individu d’une bonne cinquantaine d’années, n’a fait qu’insulter et malmener Sébastien Beauvais, arbitre assistant de la rencontre et bénévole de l’Étoile Sportive.
Jusqu’au coup de sifflet final, où il a foncé ensuite sur le dirigeant immercurien pour l’agresser physiquement.
Résultat : une hospitalisation et un grave syndrome des Loges (ensemble des tissus musculaires et nerfs des jambes) au niveau du fémur gauche avec un hématome de 8 cm sur 3 qui nécessitera une grosse intervention chirurgicale et pourrait entraîner des complications.
Dans un courrier qu’il a adressé au président du club cambrésien, mais aussi aux instances du district et de la Ligue, Philippe Plomb, le président immercurien, a affiché son ras-le-bol. « Je vous informe de l’agression par un pseudo-supporter cambrésien d’un arbitre de touche de notre club. Je laisse à M. Beauvais le soin de donner suite à cette triste affaire. Je remercie l’arbitre de la rencontre pour son écoute, mais aussi tous les parents des joueurs de Saint-Laurent pour leur intervention qui a permis d’éviter d’autres débordements. »
"je ne me laisserais pas abattre"
Et de poursuivre. « Ce week-end, trois bénévoles de mon club ont arbitré à la touche ou au centre en D2, D4 ou D7. Si nous manquons d’arbitres, si les jeunes formés quittent l’arbitrage, c’est aussi en grande partie à cause d’événements de ce genre. Nous luttons au quotidien contre toutes les formes d’incivilité, mais je ne m’imagine pas en tenue de CRS au bord du terrain. » Sébastien Beauvais, hospitalisé au centre hospitalier d’Arras, a lui pris un bon coup derrière la tête. « Je suis sonné, je ne comprends pas. Mais je ne me laisserai pas abattre par un individu qui n’a rien à faire dans un stade.» À voir maintenant les suites qui seront données à cette affaire…
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"L’an prochain, je rends mon sifflet"
Notre arbitre qui témoigne anonymement a 41 ans et dix-sept ans d’arbitrage au compteur.
On l’appellera Jacques, un prénom d’emprunt, pour lui éviter tout problème avec les instances du district Artois. Il a 41 ans, et dix-sept ans d’arbitrage au compteur. « Je me suis blessé quand j’étais jeune. Le football, c’est ma passion. Je me suis dirigé vers l’arbitrage pour être au contact de ce que j’aime, et pour aider mon club. » Un club situé dans l’Arrageois, et qui, comme les autres, a besoin d’arbitres pour continuer à évoluer. « Oui, mais là, en juin, je pense que je vais dire stop ! Cette saison, je me suis retrouvé en difficultés à deux reprises sur le terrain. J’ai aussi subi pas mal d’insultes . »
Sans compter les aides qu’il a dû parfois apporter à des bénévoles qui l’assistaient à la touche. « L’histoire de M. Beauvais, ça me touche.
Ce sont des bénévoles qui viennent pour aider leur club, par passion. Le jour où il n’y aura pas ou plus de bénévoles, il n’y aura plus de sport. Et où seront les jeunes ? »
"IL FAUT UNE CHARTE DU COMPORTEMENT"
Mais pourquoi arrêter si brutalement ? «Même si de gros efforts ont été faits au niveau des instances du football, je ne me sens pas aussi soutenu que je devrais l’être.
Je pense qu’il y a des gens qui n’ont plus rien à faire du tout sur un terrain, dans aucun stade, aucune salle de sport… Cette saison, j’ai arbitré un joueur qui, il y a quelques années, m’avait agressé.
En croisant son regard, avant le match, j’ai eu froid dans le dos. » Que faudrait-il alors pour changer les choses ? « Plus de fermeté encore chez les seniors. Mais aussi imposer aux parents des joueurs engagés dans les championnats jeunes des chartes de l’accompagnement et du comportement. Certains enveniment les choses par rapport à l’arbitre, aux adversaires. Le cas que vous évoquez n’est malheureusement pas isolé. Mais les conséquences physiques et psychologiques peuvent être graves pour la personne.
Sont-ils pris en compte par ceux qui dirigent le football local et régional ? J’ai un doute ...
Source : LA VOIX DU NORD
Source : LA VOIX DU NORD