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vendredi, avril 08, 2016

FOOTBALL - L'ARBITRAGE VIDÉO : La logique d'un désastre annoncé...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , ,


Publié le 08/04/2016 - L’arbitrage vidéo, un si logique désastre...

Il est étrange que l'autorisation d'une phase d'expérimentation de "l'arbitrage vidéo" par l'International Board de la FIFA, qui marque en réalité le coup d'envoi d'un processus qu'il sera à peu près impossible d'enrayer, ait si peu fait l'événement.

Une raison pour laquelle les "pro-vidéo", très majoritaires, n'ont pas bruyamment célébré une telle victoire, après avoir si longtemps et si rageusement combattu pour l'obtenir, tient peut-être à la surprise d'obtenir un changement auquel ils ne croyaient pas vraiment. Au point qu'ils se rendraient compte, en même temps, qu'ils n'ont qu'une très vague idée de la façon de la mettre en œuvre, voire qu'ils appréhendent confusément la confrontation avec la réalité. C'est en fini de la pensée magique qui faisait de l'arbitrage vidéo une panacée injustement refusée : la voici à l'épreuve des faits. Mais ce n'est qu'une hypothèse. Ils sont plus probablement si convaincus des bienfaits de la méthode qu'ils attendent sereinement l'avènement ce qui était devenu une fatalité.

UN CHANGEMENT FATAL


Il faut trois secondes d'indignation pour, à la vue du ralenti d'une erreur d'arbitrage flagrante devenir un fervent partisan de l'arbitrage vidéo. Il faut au moins quinze minutes pour seulement dresser la liste des graves problèmes qu'il pose. Il n'y a jamais eu de débat sur l'arbitrage vidéo : il a été tranché avant même qu'il ne commence ou que quiconque ait pensé sérieusement à l'intérêt de l'organiser. Les trois secondes d'indignation ont été servies des milliers de fois, les quinze minutes de réflexion n'ont jamais été accordées. Les argumentations critiques ont été systématiquement ignorées ou marginalisées, la solution a été présentée à la fois comme une évidence, une nécessité et une urgence indiscutables.

On refera l'exposé méthodique de ses impasses et de ses conséquences une autre fois. Inversons la question : plutôt que de nous demander "À quel football va conduire l'arbitrage vidéo ?", demandons-nous "Quel football a conduit à l'arbitrage vidéo ?" Car si la mise en route de l'arbitrage assisté par l'image marque un point de basculement dans l'histoire de ce sport, ce basculement est entamé depuis longtemps (il est probablement plus pertinent de parler de point de non-retour).

On voit en effet assez facilement pourquoi l'arbitrage vidéo "s'est imposé", c'est-à-dire ce qui l'a imposé : il ne résulte pas d'une réflexion approfondie sur l'arbitrage et sur le jeu, mais à la fois d'années de pression massive et univoque, et d'une logique inscrite dans l'évolution du football – bien que cette logique soit extérieure au jeu.

QUEL FOOTBALL A CONDUIT À L'ARBITRAGE VIDÉO ?

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