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mardi, mars 13, 2018

DISTRICT DE L'ESSONNE - UNAF 91 : Trois agressions d'arbitres en quinze jours.... on attend quoi ?

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , ,


Publié le 13/03/2018 - Victimes de trois agressions en quinze jours, les arbitres du District de l'Essonne en ont assez d'être pris pour cible. Nadine CYGAN, Présidente de l'UNAF 91 réagit dans un Communiqué...

mardi, janvier 05, 2016

FFF - DISTRICT DE L'ESSONNE : Le Comité Directeur du District ne préserve plus la sécurité des arbitres...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,


Publié le 05/01/2016 - Communiqué de l'UNAF 91 :

Chère Amie Adhérente, Cher Ami Adhérent,

A l’aube de cette année 2016, c’est avec beaucoup de colère et d’amertume que je m’exprime auprès de vous. 
Avant toute chose, je souhaiterais vous envoyer tous mes vœux de santé, joie, amitié  et bonheur pour l’année à venir. J’espère bien évidemment que ces fondamentaux seront toujours présents dans votre vie malgré les aléas que celle-ci nous réserve.

Pour ce qui est de l’UNAF 91 et de son engagement pour la défense des arbitres, l’année 2015 déjà riche en mauvaises surprises se termine malheureusement très mal. Tout au long de cette année, les incivilités envers les arbitres de notre District sont montées crescendo : menaces de mort, tentatives de coup, obligation d’appeler les forces de l’ordre pour quitter le stade, caillou reçu sur la tête d’un arbitre assistant de la part d’un spectateur durant une rencontre de coupe à Grigny et pour finir l’agression d’un arbitre sur le parking après le match par un éducateur de … Grigny.

C’est cette dernière affaire, et surtout les décisions qui ont suivi qui me révolte. Pour rappel, notre collègue Bruno * (nous le nommerons ainsi) avait été victime d’un étranglement qui l’avait laissé sans connaissance de la part du coach de Grigny. La justice s’était saisie du dossier et l’agresseur avait été jugé en comparution immédiate. La peine pénale, 4 mois avec sursis, quoique l’on puisse en penser a au moins le mérite d’exister et d’acter la réalité de l’agression. La partie civile (Dommages et intérêts) reste de son côté à être jugée au mois de Février. Le 12 Décembre, l’affaire passait en retour d’instruction de la commission de discipline de notre District pour la sanction sportive. Les décisions prises par cette commission furent :

9 ans de suspension dont 6 ans avec sursis pour l'agresseur de Bruno,

8 mois de suspension pour le dirigeant de Grigny présent sur le parking pour menace et intimidation,

Retrait de 3 points au classement de l'équipe de GRIGNY.
 
Ma stupeur fut énorme en ce qui concerne la sanction de l’agresseur.

En effet, le barème des sanctions en application dans notre Ligue et notre District prévoit une sanction de référence de 10 ans fermes dans le cas de brutalité (s) ou coup (s) occasionnant une blessure dûment constatée par certificat médical entrainant une ITT (au sens de la Sécurité Sociale) inférieure ou égale à 8 jours. Cette sanction pouvant être soit diminuée par des circonstances atténuantes, soit augmentée par des circonstances aggravantes. A la lecture de la sanction, visiblement beaucoup de circonstances atténuantes ont été prises en compte mais aucune des circonstances aggravantes ne l'a été, bien qu'elles soient nombreuses et sérieuses:

Le geste (tentative d'étranglement) sans commune mesure avec une brutalité habituelle car il peut entrainer la mort.

La perte de conscience (brève) et la perte de connaissance (beaucoup plus longue).

L'intervention du SAMU.

La peur générée par cet acte dans le corps arbitral.

D'autre part, je trouve étonnant qu'il soit uniquement retenu que Bruno a réclamé la clémence envers son agresseur  alors qu'il s'est en fait exprimé ainsi: "Je n'ai pas de haine, je ne souhaite pas la sévérité ... mais il y a le geste et pour moi, j'ai failli mourir". Ce n'est pas vraiment la même chose. Pour ce qui est des ITT, comme je l'ai souligné en gras, celle retenue doit être celle de la Sécurité sociale, à savoir celle qui a été donnée par l'hôpital le jour même qui était de 7 jours. Les 3 jours d'ITT physiques données par les services judiciaires sont uniquement une référence pour le tribunal (ET NON LA SECURITE SOCIALE).
  
En ma qualité de Présidente de l'UNAF 91, je ne pouvais admettre ces non-prises en compte. Une sanction aussi faible (3 ans fermes car le sursis tombe au bout de 3 années de probation) pour ce geste est absolument incompréhensible et va à l'encontre de la défense des arbitres. C’est donc en énumérant tous ces arguments que j’ai écrit au Président du District en lui rappelant qu'en tant qu'organisateur de rencontres et de désignateurs d'officiels, il devait toute la sécurité, la protection et la défense nécessaires aux arbitres de son District. La décision est d'autant plus incompréhensible qu'elle va à l'encontre de la décision forte qui avait été prise juste après l'agression de notre collègue en reportant toutes les rencontres du week-end suivant et en ne désignant aucun arbitre essonnien sur les rencontres maintenues. Par conséquent, au nom de l'UNAF 91, j’ai exprimé le souhait que le Comité Directeur du District fasse appel de la décision prise en commission de discipline. A ce jour, mon courrier est resté sans réponse. 

De son côté, Brahima COULIBALY, élu es qualité arbitre au Comité Directeur du District s’est entretenu durant 1h30 avec le Président et d’autres membres pour leur demander au nom de la CDA et en sa qualité d’élu arbitre de faire appel de la décision. EN VAIN. 

Mais comment pouvait-il en être autrement ? Pourquoi ai-je l’impression que les 4h10 d’audition n’ont servi à rien et que tout était joué d’avance ? Si je vous ajoute certains faits, en plus de ceux énumérés dans ma demande d’appel, vous jugerez par vous-même. 

Le fameux document recensant le nombre de jours d’ITT judiciaires sur lequel se base la commission dans sa quantification de la peine ne figure pas dans le dossier car le seul exemplaire se trouve dans le dossier judiciaire. D’ailleurs au passage, si la justice avait évalué le traumatisme physique à 3 jours d’ITT, elle avait également quantifié le traumatisme psychologique à 10 Jours, ce qui par contre a été complètement occulté.

La composition de la commission a été spécialement revue pour l’occasion : les membres issus des clubs d’excellence ont été écartés ce qui peut sembler normal mais il en fut de même pour ceux qui sont adhérents à l’UNAF, plus étonnant.

L’instructeur, qui n’est autre que le Directeur Administratif  du District, était présent lors des auditions ainsi que lors des délibérations. A titre personnel, je ne l’avais encore jamais vu assister aux retours d’instruction. Sa présence est d’autant plus étonnante qu’il connait très bien l’agresseur.

Un membre de la CDA, qui de plus est arbitre officiel, était présent sur le parking aux côtés du Délégué officiel. Lors d’une conversation téléphonique avec le Président du District, il avait exprimé sa volonté de témoigner des faits qu’il avait constatés. Certes, il ne figurait pas sur la feuille de match mais sa qualité d’arbitre officiel le permettait.  Il lui fut répondu que l’instructeur reviendrait vers lui. Ce qui n’a jamais été fait, bien que son nom soit cité dans le rapport du Délégué. Il ne fut bien évidemment pas convoqué non plus devant la commission.

Un éducateur de Morangis, qui ne s’est pas déplacé le jour de la commission, a envoyé un rapport lu lors de la commission. Celui-ci est accablant vis-à-vis du corps arbitral, parlant d’attitude lamentable et même de complot de la part des arbitres. Lorsque j’ai demandé si ce Monsieur était présent au moment des faits, l’instructeur m’a répondu par la positive. Or, ce n’est absolument pas le cas, il est arrivé bien après. Ce faux témoignage aurait pu être dénoncé si le membre de la CDA qui voulait témoigner avait été convoqué car celui-ci a très bien vu quand est arrivé cet éducateur !

J’ai gardé le meilleur, ou plutôt le pire, pour la fin. En effet, Bruno est carrément jugé responsable de son agression par « son comportement provocateur et son attitude incorrecte ». Soyons clairs et factuels. A la mi-temps, un joueur plusieurs fois rappelé à l’ordre par Bruno vient à nouveau lui parler en rentrant au vestiaire accompagné d’un autre joueur qui lui dit « il ne voit rien de toutes façons ». Bruno leur demande en réponse de rentrer au vestiaire. Le coach vient à ce moment lui demander pourquoi il surenchérit en parlant à ses joueurs, Bruno leur répond que son joueur n’a pas arrêté de contester durant la première période et qu’à titre personnel, il aurait plus cartonné. Ceci dans le but de prévenir le coach afin qu’il calme ce joueur durant la mi-temps. Et bien NON, cela a été considéré comme de la PROVOCATION de la part de Bruno ! A la fin du match, le joueur en question serre la main de l’arbitre central de manière très « musclée » en disant assez fort (puisque Bruno à 10m d’eux  l’a entendu) et de manière ironique « Bon match Messieurs les arbitres ». Bruno ne souhaitant pas subir le même sort a refusé de lui serrer la main et lui a demandé de regagner les vestiaires.  PROVOCATION estime la commission. Lorsque les arbitres arrivent à leur vestiaire, le Président (ou Directeur Sportif suivant les tablettes) se tient devant la porte de leur vestiaire en demandant si il y avait un contrat d’objectif de cartons pour Grigny au District. Intimidation de sa part, me direz-vous. Pas du tout ; il n’a d’ailleurs pas été sanctionné. Par contre, lorsque Bruno lui demande de les laisser entrer dans leur vestiaire en lui disant qu’il ne lui fait pas peur, c’est de la PROVOCATION.  Pour ce qui est de la scène du parking, Bruno en voyant 2 personnes de Grigny auprès de sa voiture pense à une nouvelle tentative d’intimidation  suite à la scène du vestiaire. Il a alors la même réaction en disant à ces personnes qu’elles ne lui faisaient pas peur et leur disant de rentrer chez eux, ce qui a déclenché une altercation entre lui et une de ces deux personnes (le dirigeant sanctionné de huit mois). Cette attitude de Bruno a été jugée incorrecte par la commission. Le coach ne participait pas à cette discussion mais y assistait de loin. Bruno ne s’en ai jamais pris à lui.

Cette prise de position de la commission est très grave car elle remet en cause l’autorité arbitrale, principalement en ce qui concerne les faits sur le terrain et devant les vestiaires. Que le District accepte cette position l’est encore plus. De plus, les rapports et les dires des arbitres n’ont pas été jugés comme ils devraient l’être en tant qu’officiels, notamment en ce qui concerne l’agression elle-même. Tous les représentants de Grigny ont dit que le coach avait été calmement parlé avec Bruno et que celui-ci lui aurait dit « de retourner dans sa jungle ». Or, les 3 arbitres sont formels : son agresseur s’est précipité sur Bruno sans que celui-ci puisse réagir, ni même avoir avec un quelconque échange avec lui. L’un d’entre eux a même essayé en vain de l’arrêter. Leurs dires ont été balayés d’un revers de la main face aux paroles de l’avocat et des personnes représentant Grigny. Les paroles de l’UNAF concernant les circonstances aggravantes n’ont également pas été entendues par la commission. Quelle preuve de confiance de la part du District envers ses officiels ! 

Le Président du District se rend-il compte du danger de ces prises de position ? Pourquoi a-t-il refusé de faire appel ? Comment les arbitres pourront-ils diriger leurs rencontres en se sentant protégés alors que le moindre signe d’autorité sera considéré comme provocateur ? Comment devront-ils réagir face aux contestations et à l’intimidation ? Leurs écrits ne font visiblement plus foi. Ne pas défendre ses arbitres, c’est mettre son sport en péril.  Cette décision ne peut pas être une décision sportive. 3 ANS FERMES DE SUSPENSION POUR UN TEL GESTE ? Dans une entreprise, la Direction est responsable de la santé physique et mentale de ses salariés. Je pense qu’il devrait en être de même de la part d’une instance vis-à-vis des officiels qui les représentent sur les terrains. Comment le District peut-il laisser passer cela ? Je m’interroge. La décision aurait-elle été la même si l’agresseur avait été un autre éducateur et (ou) d’un autre club ? Visiblement, tous les éléments pouvant faire baisser la sanction ont été recherchés, y compris en reportant la responsabilité sur le corps arbitral. Pour quelle raison ? Cet éducateur nous est présenté comme quelqu’un de calme et de posé. Si son implication dans son club et dans les projets de jeu ne font aucun doute, ce Monsieur pratique malgré tout le sport de combat le plus violent qui existe. Aurait-il besoin de canaliser une violence qui lui a par le passé joué des tours ? Mais visiblement, il est impensable qu’il ait réagi aussi violemment sans qu’il y ait une cause réelle……

Pour ma part, je trouve cette décision complètement antisportive et honteuse. Du côté de l’UNAF, doit-on continuer à accompagner tous les arbitres en commission lorsque l’on voit combien compte leur parole ou la nôtre, tout particulièrement en retour d’instruction, soit les affaires les plus graves? Notre Comité Directeur en décidera  prochainement. Nous pensions que nous étions entendus par nos instances, visiblement ce n’est pas le cas. A moins que ce ne soit toute la corporation arbitrale qui ne le soit pas. Je vous laisse méditer ces informations et réflexions et vous faire une opinion. 

N’hésitez-pas à nous faire part de vos réflexions ou propositions sur notre boite mail (unaf91@gmail.com).

Bonne journée et malgré tout à nouveau très bon année 2016 à tous.
 
NB : * Le prénom de l’arbitre agressé a été modifié

Nadine CYGAN
Présidente de l'UNAF 91