mardi, juillet 22, 2014

BADMINTON : Arbitrer devant 10.000 spectateurs...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ,




«J'étais en Indonésie il y a 3 semaines et j'ai arbitré la finale du double homme devant 10 000 spectateurs en délire. C'était le gros match du tournoi, et contrairement au tennis, le bruit peut être permanent, comme dans un stade de foot, à part qu'à l'intérieur il est décuplé !»

Gilles Cavert, membre du club de badminton de Blagnac, dont il a été président, est arbitre international. Il est le seul arbitre français certifié par la fédération internationale, plus haut grade dans l'arbitrage. À ce titre il officie à l'étranger, la plupart du temps en Asie.
Les J.O de Pékin, un must

«C'est là que se trouvent les bonnes pratiques. Je suis allé une vingtaine de fois en Asie en l'espace de sept ans. Mon meilleur souvenir, c'est les J.O de Pékin, un must à l'égal d'une coupe du monde foot au Brésil. C'est le pays roi pour le badminton. La salle était pleine et les gens étaient fadas, avec un marché noir de folie. Dans la rue on voyait des posters géants et des écrans de 10mètres de côté !»

En 25 ans d'arbitrage Gilles Cavert a arbitré plus de cent tournois et soixante-dix finales. Il a décroché son diplôme d'arbitre en 89, devient international en 95 et a participé aux J.O de Pékin, à des championnats du monde et d'Europe. Il reste bénévole et doit prendre des congés sans solde pour aller arbitrer dans le monde entier. Le cycle va se conclure avec les J.O de la jeunesse, à Nankin en Chine, du 17 au 22 août, avant sa retraite internationale l'an prochain, à 55 ans.

«Lors d'un tournoi, on arbitre parfois de 8 heures à minuit, soit 10 heures d'arbitrage et 10 matchs par jour. On y arbitre de 35 à 40 matchs. Au début nous sommes une vingtaine d'arbitres et on nous évalue durant le tournoi. L'intéressant, comme pour les joueurs, est d'aller jusqu'au bout et d'arbitrer une finale, si possible la plus intéressante. Mais les choses changent. Beaucoup d'argent circule dans le bad. Certains tournois proposent jusqu'à un million de dollars de prix et les acteurs, organisateurs et joueurs, demandent un niveau d'arbitrage qui soit le meilleur possible. J'aurais aimé en faire mon métier, mais c'était trop tôt. Mais il n'est pas impossible que d'ici 5 ans le professionnalisme soit instauré.»

Source : LA DEPECHE