vendredi, août 29, 2014

"Pas encore mon heure pour la FIFA"....

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , ,

Platini : « Ce n’est pas encore mon heure pour la Fifa »


Le Français a annoncé à Monaco qu’il ne se présenterait pas à la présidence de la Fifa, afin de briguer un troisième mandat en Europe.

L’EUROPE plutôt que le monde, la sécurité plutôt que le risque. Comme attendu, Michel Platini (59 ans) ne s’est pas lancé dans un combat perdu d’avance en défiant Sepp Blatter lors des élections présidentielles de la Fifa, qui se tiendront en mai 2015 à Zurich. Le président de l’UEFA a ainsi annoncé aux représentants des 54 fédérations européennes qu’il serait candidat pour un troisième mandat au sein de la Confédération la plus puissante de la planète, le 24 mars prochain à Vienne. « C’est tout sauf un choix par défaut mais celui du cœur, du football, de la passion. Je prends cette décision sans l’ombre d’un doute ni d’un regret », a-t-il ensuite expliqué, ce jeudi à Monaco, lors d’une conférence de presse.Puis de clamer son attachement à la Confédération dont il occupe la présidence depuis 2007 : « J’ai réfléchi longtemps mais n’ai jamais réussi à me convaincre que je devais aller à la Fifa. Ce n’est pas le moment, ce n’est pas encore mon heure. La stabilisation de l’UEFA nécessite encore du travail. Nous y avons de très grands projets et j’ai une envie intacte de les mener à bien avant d’envisager peut-être de passer un jour à autre chose. » Une manière habile de justifier son choix de ne pas affronter frontalement Sepp Blatter (78 ans), président de la Fifa depuis 1998, qui n’a pas encore officialisé son intention de briguer un cinquième mandat.


Plate-forme de contestation

« Tous ceux qui m’aiment bien voulaient que je reste à l’UEFA, ceux qui n’aiment pas M. Blatter souhaitaient que je me présente à la Fifa », insiste-t-il, histoire de convaincre l’assistance qu’il ne s’agit pas d’un renoncement ni d’un refus de s’engager dans une campagne électorale aux couteaux. « On ne peut pas m’accuser d’avoir peur de Blatter. Ma décision n’a pas été prise en fonction de qui je pouvais affronter. En 2007, je me suis présenté face Lennart Johansson, qui était le candidat en place à l’UEFA. Cela ne m’a pas empêché de gagner », rappelle-t-il avec une pointe d’agacement.En dépit du pouvoir de conviction de Platini, on ne peut pas s’empêcher de penser que son choix de rempiler à l’UEFA s’apparente à un repli tactique. L’UEFA lui permet en effet de construire une solide plate-forme de contestation au système Blatter et d’affermir sa position en vue d’une candidature à la Fifa en 2019. Une éventualité qu’il n’exclut du reste pas. « Je ne ferme pas la porte dans plusieurs années », consent-il. Quoi qu’il advienne, l’ancien capitaine de l’équipe de France a déjà pris le parti de devenir le premier opposant à Sepp Blatter, qui lui avait promis qu’il se présentait en 2011 pour son dernier mandat avant de faire volte-face cette année.« Quand il m’avait comme conseiller, Joseph Blatter a fait du très bon boulot.

Après, cela a été moins bien, lance-t-il en guise de préambule avant de tacler sévèrement le grand démiurge du football mondial. Il ne l’est pas encore officiellement, mais je pense que Blatter sera candidat. Je ne le soutiendrai plus. Je lui ai dit dans les yeux. La Fifa a besoin d’un souffle nouveau. J’ai de l’estime pour lui mais il devrait laisser sa place. » Puis de promettre une forte résistance de l’UEFA à l’omnipotence de l’actuel président de la Fifa : « Je suis plus motivé que jamais pour défendre avec vigueur les intérêts du foot européen sur la scène mondiale. Il n’a jamais été aussi puissant qu’aujourd’hui. Et j’ai bien l’intention de continuer d’asseoir cette suprématie. Je vais d’ailleurs demander une place supplémentaire au Mondial pour les sélections européennes. Leur niveau sportif est incontestable. »Afin de faire passer ses messages durant la campagne à la présidence de la Fifa, l’UEFA pourrait soutenir une candidature du président de la Fédération néerlandaise, Michael van Praag – « Beaucoup attendaient ma position. Maintenant qu’elle est connue, on verra s’il y a d’autres candidats », a éludé Michel Platini. Seul candidat déclaré à ce jour, Jérôme Champagne (56 ans), ex-vice-secrétaire général de la Fifa et réputé proche de Blatter, a lui été qualifié de « sans intérêt » par le président de l’UEFA.

Source : LE FIGARO