vendredi, août 22, 2014

RUGBY : Elle danse, Marie elle danse

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , ,

Arbitre de touche durant la Coupe du monde féminine et seule Française retenue, Marie Lematte a pris du galon. Mais la Poitevine voit déjà plus loin.

Marie Lematte, seule arbitre française retenue pour la Coupe du monde qui s'est déroulée en août dans l'Hexagone.
Lorsqu'elle reçoit cet appel, début mai, elle n'en revient pas. « Sincèrement, c'était dans un petit coin de ma tête mais je n'y croyais plus trop. » Marie Lematte, 39 ans, Poitevine et arbitre de Fédérale 3, vient d'être désignée par l'International rugby board (IRB), seule arbitre française pour la Coupe du monde. C'était un peu surréaliste. Pressentie en qualité de numéro 1 dans l'Hexagone, Christine Bigaran venait de renoncer à sa désignation quelques jours plus tôt pour « raisons personnelles ».

En Fédérale 2

« A partir de là, mon nom a commencé à circuler et tout s'est fait très vite. » Mais sans précipitation non plus. « Je me suis dit qu'il ne fallait surtout pas stresser. De toute manière, nous sommes tellement impliqués dans le rugby dans la famille que je ne pouvais rien faire de plus. Je devais simplement être attentif à une seule chose sur laquelle d'ailleurs nous avons été réunies, la communication en anglais sur les termes techniques. Mais tout s'est bien passé. Pour le reste, je suis plutôt à l'aise dans le langage courant. »

Heureusement, Marie est prof et disponible sur la période 1-17 août, dates de ce rendez-vous mondial confié à la France qui joue là une carte importante. Elle sait déjà qu'elle n'exercera pas au centre pour siffler mais à la touche. « C'est un vrai changement mais j'ai emmagasiné tellement d'expérience. Et j'ai surtout apprécié cette vie de groupe durant trois semaines avec les autres arbitres mais aussi les coaches, les superviseurs. L'IRB avait décidé qu'il n'y aurait pas d'arbitres hommes et nous devions relever le défi. La pression s'est rapidement installée mais nous avons bien supporté. Le fait d'être tous ensemble à Marcoussis nous a aidés. »

Au total, Marie aura arbitré neuf matches avec beaucoup de sérénité. « Nous n'avions pas de consignes particulières sinon celle de faire vivre la balle et que le jeu s'exprime. Je me suis aperçue durant toutes ces rencontres que beaucoup d'arbitres étrangères étaient quasiment professionnelles. Alors, évidemment, ça me donne envie de voir plus loin. »

Plus loin, c'est surtout plus haut avec, entre autre, la possibilité d'arbitrer un match international au centre. « Je dois d'abord rester à un certain niveau d'exigence. Je vais d'ailleurs monter cette année en Fédérale 2 où je serai toujours la seule femme. Mais cette Coupe du monde a sans aucun doute suscité des vocations. Une autre femme du Poitou-Charentes arrive cette saison en Fédérale 3. Et il y en aura d'autres. J'envisage également de travailler avec l'entraîneur de l'équipe de France de rugby à sept où je siffle déjà. Je dis simplement à celles qui souhaiteraient nous rejoindre, que tout est possible, il suffit de travailler. »

Source : Centre-Presse