dimanche, septembre 21, 2014

Affaire BITAM : La réaction de MM KERBADJ et HAMMOUM

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , ,

Le président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj, était en colère hier lorsque nous l’avons appelé pour recueillir ses réactions à la suite des propos tenus par l’arbitre assistant du match CABBA-WAT, M. Bitam. Tout comme Hammoum, Kerbadj a donné rendez-vous à Bitam devant la justice.

M. Kerbadj, une première réaction après les propos tenus par M. Bitam, vous accusant d’avoir voulu qualifier le CRBAF en finale de la Coupe d’Algérie au détriment de la JSK.
Tout d’abord, je persiste à dire que je ne connais même pas cet arbitre. Si je le croise dehors, je ne le reconnaîtrai pas. Je le connais de nom seulement et je sais que c’est un arbitre assistant international. Peut-être qu’il ne m’est jamais arrivé de lui serrer la main. Je ne le connais pas de visage, comment alors puis-je l’appeler au téléphone pour lui demander de qualifier le CRB Aïn Fekroun en finale de la Coupe d’Algérie au détriment de la JSK ? Mais il est malade celui-là ! Pour moi, c’est un énergumène.



Que comptez-vous faire maintenant ?
C’est clair. Qu’il ramène des preuves devant la justice. Je vais saisir la justice car il m’a cité. Je n’accepterai jamais qu’on touche à mon nom ou à ma dignité. Ce sont des accusations très graves. Juste après le match, il a insisté pour dire que je l’avais contacté personnellement et aujourd’hui (ndlr : hier) il fait une autre déclaration à travers une autre chaîne de télévision privée où il dit que cela s’est passé par le biais d’un intermédiaire. Pourquoi il change alors de discours ? J’insiste sur ce contact direct et personnel. Qu’il ramène les preuves attestant que je l’ai appelé. S’il en a, je demanderai à ce qu’on me sanctionne. Dans le cas contraire, qu’il assume ses responsabilités. Et là, je demanderai à ce qu’il soit sévèrement puni et qu’il passe ne serait- ce qu’une journée en prison.
Pensez-vous que c’est un acte isolé ou bien y aurait-il une manipulation derrière ?
Je n’en sais rien. Je ne peux rien vous dire à ce sujet car je n’ai pas de données. Sincèrement, j’espère qu’il s’agit d’un acte isolé. S’il y a des gens derrière, cela voudrait dire que c’est une manipulation. Je pense que c’est plus grave car ça va ternir l’image du football algérien.
L’instance que vous dirigez, à savoir la LFP, comment va-t-elle riposter ?
La LFP va saisir la Commission fédérale d’arbitrage pour prendre les mesures nécessaires, car l’arbitre est un élément de la CFA qui doit suivre l’affaire en même temps que la FAF puisque l’arbitre ne m’a pas accusé moi seulement. Il est allé loin en parlant d’un haut responsable ayant ordonné la victoire d’une équipe contre une autre lors de la Supercoupe d’Algérie.
À votre avis, pourquoi a-t-il agi de la sorte ?
On m’a dit qu’il n’avait pas été retenu pour le séminaire de la FIFA. Sincèrement, je ne savais même qu’il y avait ce genre de séminaire, tellement je ne m’immisce jamais dans les affaires des arbitres. Au contraire, je les défends et je les ai toujours protégés. Je dis à chaque fois que l’erreur est humaine. Moi, j’ai une question à lui poser, qu’il me réponde…
Oui, allez-y…
Pourquoi a-t-il attendu tout ce temps pour parler ? La Supercoupe a eu lieu le 9 août. Alors pourquoi n’a-t-il pas fait ces déclarations le 10 ? Moi, il me cite pour le match JSK-CRBAF qui s’est joué en avril dernier. Ça remonte à des mois ! Pourquoi n’a-t-il rien déclaré après le match ? Pourquoi avoir attendu tout ce temps ? S’il avait été retenu pour le séminaire, est-ce qu’il aurait parlé ? Non. Cela veut dire qu’il a fait ces déclarations parce que son nom n’a pas figuré dans cette liste. Là, je lui dis : «M. Bitam, vous êtes un complice.» En tout cas, qu’il sache que M. Kerbadj ne va pas lâcher prise. J’irai très loin avec lui, quitte à ce qu’il passe une journée en prison.

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Hammoum (président de la Commission fédérale d’arbitrage) : «Je donne rendez-vous à M. Bitam devant la justice !»

Hier, nous avons réussi à joindre le président de la Commission fédérale d’arbitrage, Khelil Hammoum, accusé par l’arbitre assistant, M. Bitam, d’être le mal du football et surtout de manipuler les arbitres. Le président de la CFA a réfuté ses allégations et lui a donné rendez-vous devant la justice. Entretien !

Une première réaction à la suite des propos tenus par M. Bitam qui a été désigné juge assistant lors du match CABBA-WAT ?
Sincèrement, cela m’a étonné. Il n’a pas été convoqué par la commission, il n’avait pas à agir de la sorte. Je pense qu’il y a d’autres voies de recours autres que son comportement. J’espère que c’est un acte isolé. Je vais positiver les choses en disant qu’on commence à déranger, car on est sur la bonne voie. Je dirais même que c’est la guerre entre le bien et le mal.
Apparemment, vous n’êtes pas inquiet…
Bien sûr que je ne suis pas inquiet ! Je ne comprends pas pourquoi on a cité des gens de bonnes familles pourtant. Je ne sais pas si ces personnes-là le savent ou non, il y a des gens qui se sont fait un nom et maintenant on veut les salir. En ma qualité de président de la Commission fédérale d’arbitrage, je dirais que je ne tolère pas ce genre de comportement et surtout ce genre d’accusations très graves.
Ceux qui connaissent bien les rouages de notre football estiment qu’il existe un certain conflit avec Belaïd Lacarne, l’ancien président de la CFA, et que ce dernier serait même derrière tout ça. Votre avis ?
Écoutez ! Moi, je suis un fils de bonne famille. Comme je n’accepte pas qu’on touche à mon nom et à mon honneur, je n’accepte pas qu’on touche à l’honneur des gens. Donc, je ne peux pas accuser la moindre personne sans avoir des preuves. Je vous l’ai dit, j’espère que c’est un acte isolé et qu’il n’y a personne derrière. Je vous ai aussi dit que moi, je prends ça du bon côté en ayant la conscience tranquille. Ce genre d’accusations me pousse à dire qu’on est sur le bon chemin. Maintenant, on va se défendre et on aura le dernier mot.
Vous êtes président de la Commission fédérale d’arbitrage. Comment allez-vous agir et quelles décisions allez-vous prendre ?
Il y a des règlements qu’on va respecter. Il y a tout d’abord l’obligation de réserve qu’il n’a pas honorée. M. Bitam a violé la réglementation. Il sera convoqué devant la commission pour répondre de ses actes. C’est un comportement vraiment regrettable. M. Bitam dit qu’il possède des preuves sur ce qu’il a dit. Je l’invite donc à les présenter devant la justice. D’ailleurs, celle-ci va être saisie et une plainte sera déposée. Personne ne pourra laisser passer sous silence une telle affaire. C’est bien d’avoir des preuves, je trouve que c’est un moyen de démontrer la bonne et la mauvaise foi des gens. À mon avis, même le procureur de la République doit le convoquer, parce qu’il s’agit de propos très graves qu’il a tenus, pour ouvrir une enquête. S’il a des preuves réellement, je pense que c’est bien pour notre football. C’est une bonne chose. Pour revenir à votre question concernant les sanctions à l’encontre de cet arbitre, ce n’est pas moi qui vais décider, mais c’est toute la commission. Il peut même être radié du corps arbitral puisqu’il n’a pas respecté les règlements.
Dans ses déclarations, il a évoqué la demi-finale de la Coupe d’Algérie entre la JSK et le CRBAF ainsi que la Supercoupe MCA-USMA. À votre avis, l’arbitrage a-t-il été correct ?
Je ne peux rien dire concernant l’arbitrage. Déjà, il parle du match de coupe entre la JSK et le CRBAF qui remonte à la saison passée. Cette commission d’arbitrage n’était pas en place. Je pense que ce match remonte au mois d’avril. Alors pourquoi a-t-il attendu tout ce temps pour parler ? Je lui pose cette question. Il fallait le dire sur le champ. Puis il parle de la finale de Supercoupe entre le MC Alger et l’USM Alger à Blida. C’était le premier match de la commission d’arbitrage. Il déclare qu’un haut responsable l’a appelé pour aider une équipe. Je pense que c’est grave. Qu’il apporte des preuves. L’arbitrage n’est jamais parfait. Il y a des hauts et des bas. Il ne faut pas aussi oublier que les arbitres sont des êtres humains et qu’ils peuvent se tromper. Ce n’est pas facile. Il y a une nouvelle politique pour avoir de bons résultats à l’avenir. Il faut que tout le monde mette s’entraide pour pouvoir progresser.

Source : LE BUTEUR