vendredi, octobre 10, 2014

La Bretagne innove : Exclusion temporaire et formation des mamans

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , ,

L'exclusion temporaire est un sujet redondant dans le monde du football professionnel. Loin de faire débat comme celui de la vidéo, le sujet revient souvent sur le devant de la scène et avait notamment été avancé en amont de la Coupe du monde au Brésil.

Pas encore certaine d’apparaître un jour chez les footballeurs professionnels, l'innovation fait déjà des émules chez les amateurs et notamment en Bretagne, où plusieurs "districts" l'expérimentent déjà. En haut lieu, les avis divergent sur l'intégration de cette nouvelle loi qu'utilisent d'autres sports collectifs comme le rugby.
Une innovation controversée chez les pros

L'exclusion temporaire ne réunit pas tous les suffrages comme en témoigne le grand Sir Alex Ferguson qui avait révélé le caractère controversé de l'innovation lors d'un forum des entraîneurs des clubs d'élite de l'UEFA. L'ancien manager de Manchester United, qui paraissait plutôt en sa faveur, avait déclaré aux journalistes présents à Nyon que le sujet faisait débat.

"Cela a été une longue discussion (...) Nous n'avons pas pu obtenir d'accord à ce sujet car c'est une décision controversée que de vouloir changer le système de sanctions actuel en un nouveau système d'exclusions temporaires", avait-il ainsi expliqué au sortir de la réunion tenue à la Maison du football européen.

La Bretagne innove et l'utilise depuis peu

Chez les amateurs, moins réfractaires au changement et plus à même de les expérimenter sans grandes conséquences, l'exclusion temporaire est déjà testée. En cas de contentieux un peu trop virulent, l'arbitre peut décider de congédier le joueur pendant 10 minutes, une solution qui semble porter ses fruits.

"Lorsqu'un joueur s'énerve, il vaut mieux le faire sortir avant que l'arbitre ne soit obligé de le sanctionner. Après, on peut éventuellement le faire rentrer si on a estimé qu'il s'était calmé. Ça se passe très très bien", témoigne ainsi Alain Martin, le président du district de Loire-Atlantique où la mesure est appliquée.

Depuis une dizaine d'années, les dirigeants de ce secteur n'hésitent pas à apporter certaines nouveautés. Par exemple, avant l'utilisation de l'exclusion temporaire, les amateurs bretons avaient déjà pu expérimenter certaines règles comme un recul de 10 mètres des coups de pied arrêtés en cas de contestation des joueurs.

Les mamans appelées pour l'éducation des jeunes footballeurs

Autre innovation qui mérite certainement que d'autres instances s'y attardent, le district a formé depuis 4 ans 120 mères de jeunes footballeurs qui viennent encadrer les rencontres. Aux côtés des hommes qui s'attachent le plus souvent à initier le côté compétiteur aux enfants, les mères véhiculent d'autres valeurs éducatives tout aussi essentielles dans le football et dans le sport.

"Vous avez des dirigeants, souvent des papas qui encadrent les équipes, qui ne pensent qu'à la victoire. Alors que les mamans, c'est d'abord de se faire plaisir, de respecter l'adversaire, l'arbitre s'il y en a un... De dire bonjour quand on arrive, au revoir quand on s'en va. Elles aident aussi à l'éducation", reprend ainsi Alain Martin.


Si d'autres dirigeants s'inspirent donc de ces innovations qui restent néanmoins minoritaires, les pouvoirs publics et le mouvement associatif pourraient y voir un axe de réflexion pour une portée nationale.

Source : RTL