dimanche, octobre 19, 2014

Les vieilles recettes de Mamie PRAUD : Pas très originales !!

L'arbitrage français porte sa croix de semaine en semaine et de match en match. Pas une journée de championnat sans que des cartons rouges imaginaires pleuvent ou des erreurs arrivent. La Fifa a récusé les arbitres de France pour le Mondial brésilien. Aucun n'est au niveau. Michel Vautrot a arbitré la dernière finale de Coupe d'Europe des clubs champions confiée à un Français en 1986 : il y a 28 ans !

La réforme de l'arbitrage, initiée par Noël Le Graët en juin 2013, a installé Pascal Garibian. L'ex-président de la commission de discipline (et ancien arbitre international) jouit d'une bonne image dans le milieu. Sérieux, compétent, honnête, Garibian est l'homme de la situation. Sans doute n'a-t-il pas apprécié le coup de sang de Nicolas Rainville, vendredi au Stade de France, qui a perdu le fil du match et exclu Edinson Cavani sans mobile apparent sinon celui d'affirmer avec arrogance son autorité. Chacun connaît cet arbitre qui perd pied durant les rencontres, masque ses faiblesses en dégainant des cartons n'importe quand et n'importe comment. Nicolas Rainville n'a pas les nerfs ni la psychologie pour conduire un match de Ligue 1. L'UEFA oublie son nom dans ses désignations.

Convenons qu'arbitrer n'est pas facile : la maîtrise des joueurs réclame du sang-froid. L'impulsivité est l'ennemie des hommes en noir (qui ont d'ailleurs quitté cette couleur de deuil pour des maillots jaunes ou verts). L'absence de sérénité de Nicolas Rainville prouve que le recrutement est mal fait.

Recruter des personnalités
Qu'un arbitre connaisse le règlement sur le bout des doigts, qu'il soit incollable sur les lois du jeu, c'est le minimum. Hélas ! Les livres de la Fédération française de football (FFF) n'enseignent pas le charisme. Le respect que vous inspirez, l'autorité que vous dégagez sont essentiels pour tenir vingt-deux garçons sur le pré. Pendant des années, l'arbitrage français a évincé les personnalités. Un caractère fort ou un tempérament fougueux ont handicapé les successeurs de Robert Wurtz, Michel Vautrot, Joël Quiniou. Trois noms que le public et les footballeurs n'ont pas oubliés. Trois noms et trois natures différentes. Trois noms et trois divas, mal vus par la hiérarchie parce que les petits hommes gris n'aiment pas quand une tête dépasse.

Un exemple illustre cet état d'esprit. Le meilleur arbitre de la saison officiait jadis en finale de la Coupe de France. À cinq reprises, Michel Vautrot fut désigné. C'était trop. La machine égalitaire a contesté le principe. Un règlement a interdit qu'un même arbitre soit nommé deux fois. Et pourquoi, s'il est le meilleur chaque année ? Le Ballon d'or ne retient que ce critère. Pour asseoir son pouvoir, l'ancienne direction a éliminé les forts en gueule et sont restés en place les béni-oui-oui, petits fonctionnaires du sifflet qui entrent sur le terrain comme on distribue le courrier.

Un bon arbitre est un manager, un metteur en scène, un patron. Un bon arbitre connaît la psychologie des joueurs, respire les situations et marche (aussi) à l'intuition. Il sévit quand il le faut. Il pardonne quand c'est nécessaire. Il ne traverse pas le match avec le code du jeu sous le bras. En un mot comme en cent, un bon arbitre fait marcher son cerveau et montre son intelligence. Pascal Garibian réussira s'il sait recruter et former, encourager et libérer. S'il trouve les locomotives qui tireront l'ensemble. L'arbitrage est une question d'hommes. À Garibian de choisir les siens.

Source : LE POINT