Les agresseurs de l'arbitre et des footballeurs enfin jugés
Il y a quasiment un an, un déchaînement de violence ternissait l'issue du match entre Montereau et Fontainebleau. Le verdict sera rendu dans un mois.
Des peines de 90 jours avec amendes à quatre mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction de stade ont été requises hier contre les agresseurs de l'arbitre et des joueurs du match Montereau - Fontainebleau du 24 novembre 2013. L'affaire, jugée par le tribunal correctionnel de Fontainebleau, a été mise en délibéré au 15 décembre.
Il y a quasiment un an, à l'issue de la rencontre d'Excellence (10 e division nationale) perdue (0-1) par les joueurs de Montereau, certains d'entre eux, aidés de dizaines de spectateurs descendus des tribunes, s'en étaient pris à l'arbitre, Damien Joachim, et aux joueurs de Fontainebleau, contraints de se réfugier aux vestiaires et de faire appel à la police pour quitter le stade Robert-Chalmeau.
Non sans avoir préalablement été roués de coups, occasionnant chez eux de multiples blessures : mâchoire déboîtée, côtes cassées, ecchymoses... Plusieurs jours d'incapacité temporaire totale leur ont aussi été délivrés. Certains « ont cru qu'ils allaient mourir », a lancé Me Bernard Servet, leur avocat.
Seuls six agresseurs ont été formellement identifiés. Deux d'entre eux, mineurs au moment des faits, sont poursuivis devant le tribunal pour enfants de Melun, où ils passeront prochainement. C'est l'un d'eux, expulsé du match qu'il disputait sous les couleurs de Montereau, qui ce jour-là a mis le feu aux poudres, en haranguant la foule des tribunes. Accusés d'avoir participé aux violences, Mehmet, Aziz, Abderraou et Gokhan, quatre de ses coéquipiers âgés de 21 à 31 ans, mis en cause hier devant le tribunal correctionnel de Fontainebleau, ont pour leur défense simplement nié les faits : ils étaient rentrés chez eux, se trouvaient dans les vestiaires ou bien s'en seraient tenu à séparer des belligérants.
« Il y a une difficulté dans ce dossier, c'est le silence, a lancé la substitut du procureur. Plusieurs responsables du club de Montereau, ainsi que des médiateurs de la ville ont reconnu les violences, mais ils n'ont pas voulu identifier les auteurs. » Ce sur quoi ont appuyé les avocats des parties civiles, dont le club et la ville de Montereau ne faisaient pas partie.
« Cette affaire fait penser au film A mort l'arbitre », a poursuivi Me Servet, avant de s'étendre sur la personnalité des accusés, « tous connus des services de police » : « Les clubs recrutent des délinquants... Pauvre pays, pauvre France ! » s'est-il exclamé, avant de dénoncer la « solidarité » avec les prévenus du club de Montereau, qui n'a pas porté plainte.
« On ne va pas s'accuser de choses qu'on n'a pas faites », s'est défendu Abderraou. « Il y avait 70 personnes et un témoin dans le public m'a vu en train de taper ? » s'est étonné Mehmet. « Je n'admets pas qu'on dise que je suis un voyou », s'est insurgé Gokhan. « En aucun cas, je n'ai frappé l'arbitre. On n'est pas des vendeurs de drogue. J'ai 31 ans, je suis père de famille et je travaille depuis cinq ans à la SNCF », a enfin lancé Aziz. Des propos qui n'ont pas convaincu Damien Joachim qui, ne se sentant plus en sécurité sur un terrain, a arrêté l'arbitrage depuis juin : « Je suis venu ici en croyant naïvement entendre des excuses, dit-il après l'audience. Il n'y en a eu aucune. C'est intolérable ! »
Source : LE PARISIEN
Non sans avoir préalablement été roués de coups, occasionnant chez eux de multiples blessures : mâchoire déboîtée, côtes cassées, ecchymoses... Plusieurs jours d'incapacité temporaire totale leur ont aussi été délivrés. Certains « ont cru qu'ils allaient mourir », a lancé Me Bernard Servet, leur avocat.
Seuls six agresseurs ont été formellement identifiés. Deux d'entre eux, mineurs au moment des faits, sont poursuivis devant le tribunal pour enfants de Melun, où ils passeront prochainement. C'est l'un d'eux, expulsé du match qu'il disputait sous les couleurs de Montereau, qui ce jour-là a mis le feu aux poudres, en haranguant la foule des tribunes. Accusés d'avoir participé aux violences, Mehmet, Aziz, Abderraou et Gokhan, quatre de ses coéquipiers âgés de 21 à 31 ans, mis en cause hier devant le tribunal correctionnel de Fontainebleau, ont pour leur défense simplement nié les faits : ils étaient rentrés chez eux, se trouvaient dans les vestiaires ou bien s'en seraient tenu à séparer des belligérants.
« Il y a une difficulté dans ce dossier, c'est le silence, a lancé la substitut du procureur. Plusieurs responsables du club de Montereau, ainsi que des médiateurs de la ville ont reconnu les violences, mais ils n'ont pas voulu identifier les auteurs. » Ce sur quoi ont appuyé les avocats des parties civiles, dont le club et la ville de Montereau ne faisaient pas partie.
« Cette affaire fait penser au film A mort l'arbitre », a poursuivi Me Servet, avant de s'étendre sur la personnalité des accusés, « tous connus des services de police » : « Les clubs recrutent des délinquants... Pauvre pays, pauvre France ! » s'est-il exclamé, avant de dénoncer la « solidarité » avec les prévenus du club de Montereau, qui n'a pas porté plainte.
« On ne va pas s'accuser de choses qu'on n'a pas faites », s'est défendu Abderraou. « Il y avait 70 personnes et un témoin dans le public m'a vu en train de taper ? » s'est étonné Mehmet. « Je n'admets pas qu'on dise que je suis un voyou », s'est insurgé Gokhan. « En aucun cas, je n'ai frappé l'arbitre. On n'est pas des vendeurs de drogue. J'ai 31 ans, je suis père de famille et je travaille depuis cinq ans à la SNCF », a enfin lancé Aziz. Des propos qui n'ont pas convaincu Damien Joachim qui, ne se sentant plus en sécurité sur un terrain, a arrêté l'arbitrage depuis juin : « Je suis venu ici en croyant naïvement entendre des excuses, dit-il après l'audience. Il n'y en a eu aucune. C'est intolérable ! »
Source : LE PARISIEN