jeudi, novembre 20, 2014

LIGUE 2 - NÎMES OLYMPIQUE : Serge KASPARIAN passe aux aveux...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , ,

L'homme par qui le nouveau scandale du football français est arrivé est passé aux aveux. Serge Kasparian, 59 ans, principal actionnaire du Nîmes Olympique, a fini par craquer au cours de ses auditions dans les locaux des enquêteurs du service central des courses et jeux (SCCJ) à Nanterre (Hauts-de-Seine). Selon nos informations, l'homme a reconnu son implication dans les matchs truqués concernant au moins trois rencontres de Ligue 2 au cours de la saison 2013-2014.

Cet ancien brasseur et responsable du cercle de jeu Cadet, à Paris, aurait également indiqué avoir été régulièrement informé des « approches » opérées pour le compte du Nîmes Olympique par plusieurs intermédiaires auprès de dirigeants, entraîneurs et membres des staffs du Stade Malherbe de Caen (Calvados), du Dijon Football (Côte-d'Or) et du Cercle athlétique (CA) Bastiais (Haute-Corse).

Dall'Oglio, l'entraîneur de Dijon, remis en liberté

En revanche, dès le début de sa garde à vue, mardi matin, Jean-Marc Conrad, le président du Nîmes Olympique, a, lui, fait valoir son droit au silence. De son côté, Jean-François Fortin, le président du SM Caen, a nié en bloc les faits reprochés, tout comme Michel Moulin, éphémère conseiller sportif du PSG en 2008 et proche de Serge Kasparian. Ces quatre suspects devraient être présentés ce matin aux juges d'instruction Hervé Robert et Serge Tournaire, en vue de leur mise en examen pour « corruption active et passive de personnes dans le cadre de manifestations sportives ».

Deux autres personnes, interpellées mardi matin -- Franck Toutoundjian, président d'un club de foot amateur à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), et Kaddour Mokeddel, surnommé Pilou, responsable de la sécurité pour le compte du SM Caen --, devraient également être déférées devant la justice. Olivier Dall'Oglio, l'entraîneur de Dijon, également placé en garde à vue dans le cadre de cette vaste affaire de corruption présumée, a été remis en liberté, hier soir.

Utiliser les Crocos comme vitrine médiatique

Toujours selon nos informations, Serge Kasparian, également appelé Sarkis, aurait décidé de prendre le contrôle du club des Crocodiles de Nîmes afin de pouvoir disposer d'une vitrine médiatique. Les « manœuvres » mises en place afin de maintenir ce club en Ligue 2, mais qui végétait à l'avant-dernière place au moment de sa reprise par le duo Conrad-Kasparian, seraient liées à d'importants intérêts financiers. « En se maintenant en Ligue 2, le club de Nîmes a pu disposer de subventions et de droits télé qu'il n'aurait pas pu conserver en cas de descente en National », note une source proche de l'affaire.

Au fil de leurs investigations, les policiers de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont pu obtenir des éléments précis sur la nature des « échanges » entre les différents protagonistes de ce dossier. Ainsi, Serge Kasparian contacte, au mois de mai, avant le match contre le Stade lavallois, un de ses fils, Anthony, afin de savoir s'il connaît l'attaquant du club, Christian Bekamenga.

« C'est le seul qui est dangereux ce soir », estime alors l'actionnaire principal du Nîmes Olympique, avant d'ajouter : « Si on lui fait miroiter quelque chose, on va voir. » Le match se terminera finalement par une victoire des Crocodiles par 2 buts à 1. Mais les policiers n'ont pas pu établir si le joueur cité par Sarkis avait été ou non « approché ».

Source : LE PARISIEN