jeudi, décembre 11, 2014

Aurélie LABADOT-CADINOT - INTERVIEW : L'arbitrage est une école de la vie...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , ,

Publié le 11/12/2014 - Aurélie LABADOT CADINOT : « L'arbitrage m'a permis de m'affirmer »

Vous l'avez certainement déjà croisée sur un terrain en herbe ou en indoor. Arbitre fédérale (FFE) depuis le 1er juillet 2012, Aurélie Labadot Cadinot (30 ans) est l'une des valeurs sûres de l'arbitrage régional. Sportive depuis son plus jeune âge, cette ancienne adepte de l'athlétisme, née à Amiens, a bien voulu se confier sur son parcours et sur ses objectifs.

Avant de parler de l'arbitrage, comment est née votre passion pour le ballon rond ?

Mon père était un joueur au niveau District. Toute petite déjà, j'allais le voir jouer régulièrement. Et depuis, ma passion pour le football ne s'est jamais envolée. Pour autant, je n'ai pas de clubs, de joueurs ou joueuses préférés. Mais lorsqu'il y a de belles affiches sur le petit écran, comme par exemple un Barça-Real, je ne vais pas les rater.




Depuis votre enfance, le sport occupe une grande place dans votre vie.

Tout à fait. Je suis une compétitrice dans l'âme (rires). J'ai un peu touché à tout avec notamment le rugby, l'escalade, le badminton ou bien encore la natation. Mais je me débrouillais plutôt bien en athlétisme, plus précisément en demi-fond où j'avais un bon niveau. Malheureusement, de nombreux pépins physiques sont venus perturber ma progression avec par exemple une blessure aux fléchisseurs de la hanche ou encore des fractures de fatigue (tibia, péroné). Quand je suis entrée en STAPS, mon corps a continué à me jouer des tours. Il a donc fallu faire un choix. C'est ainsi que j'ai arrêté de faire des compétitions à la fin de ma première année.

Comment avez-vous basculé vers l'arbitrage ?

C'est grâce à mon mari. Finalement, on s'est bien trouvé (rires). Il était arbitre. Et c'est comme ça que je me suis orientée dans cette voie. Auparavant, je n'y avais jamais vraiment pensé. Mais j'ai très vite accroché. Et avec du recul, je ne regrette absolument pas mon choix.

Vous souvenez-vous de votre premier match en tant qu'arbitre ?

Oui. C'était une rencontre en U15 District. Pour l'anecdote, j'ai réussi mon examen et, deux heures après, on m'a informée que j'allais arbitrer mon premier match. J'étais un peu stressée. Mais au final, tout s'est bien déroulé. Je profite de cet entretien pour remercier mon formateur de l'époque, André Catalogne, au sein du district des Hautes-Pyrénées.

Comment s'est passée votre intégration dans le monde de l'arbitrage ?

Sur un terrain, je n'ai jamais eu de vrai problème avec des joueurs ou des entraîneurs. Et encore moins avec mes collègues masculins. En revanche, au bord des pelouses, j'avais droit à certaines remarques déplacées. D'ailleurs, mon père ne venait plus me voir arbitrer car il ne supportait plus les paroles de certaines personnes à mon égard. Mais avec le temps, j'ai appris à faire la part des choses, à prendre de la distance. La priorité était de rester bien concentrée sur ce qui se passait sur le terrain. Tout ce qui pouvait se passait autour, comme ce genre de commentaires, je n'y faisais plus attention.


Vous êtes également formatrice. Quel message souhaitez-vous faire passer à celles et ceux qui aimeraient se lancer dans l'arbitrage ?

L'arbitrage est tout simplement une école de la vie. Au début, quand j'ai démarré, j'étais timide, réservée. Mais finalement, cela m'a permis de m'affirmer et de me faire respecter. Je suis un arbitre et non pas une femme arbitre.

Pour conclure, quel sont vos objectifs en tant d'arbitre ?

Je suis arbitre au sein de la FFF depuis le 1er juillet 2012. Pour l'instant, j'ai eu la chance de faire quatre sorties internationales. La première était à Nîmes où j'étais quatrième arbitre pour un match entre la France et les Pays-Bas. Je suis allée ensuite en Bosnie, en Albanie, en République Tchèque et enfin au Kazakhstan pour des rencontres de qualification pour la Coupe du Monde féminine. Mon rêve serait d'être arbitre au sein de la FIFA. Mon père, qui me regarde de là-haut, serait fière de moi si j'atteins cet objectif.

Source : FOOTPY