Publié le 18/02/2015 - A 36 ans, le Blésois Maxime Chalon, passé par l'US Tours, découvre le Top 14 cette saison. Portrait d'un ancien joueur professionnel devenu un arbitre au parcours exceptionnel.
C'était le 16 août dernier. Dans les vestiaires du stade Ernest-Wallon, Maxime Chalon enfile sa tenue. Sifflet à la main, chrono au poignet, cartons dans la poche, le Loir-et-Chérien s'apprête à arbitrer son premier match de Top 14 entre le Stade Toulousain et Oyonnax. Un premier match qui lui laissera un goût amer. « Je n'étais pas opérationnel tout de suite, se souvient le Bracilien. J'ai pris une ou deux mauvaises décisions. J'ai directement payé mon manque d'expérience. »
C'était le 16 août dernier. Dans les vestiaires du stade Ernest-Wallon, Maxime Chalon enfile sa tenue. Sifflet à la main, chrono au poignet, cartons dans la poche, le Loir-et-Chérien s'apprête à arbitrer son premier match de Top 14 entre le Stade Toulousain et Oyonnax. Un premier match qui lui laissera un goût amer. « Je n'étais pas opérationnel tout de suite, se souvient le Bracilien. J'ai pris une ou deux mauvaises décisions. J'ai directement payé mon manque d'expérience. »
Une pénalité non sifflée contre Yannick Nyanga en toute fin de match, qui aurait pu offrir le ballon de match aux Oyonnaxiens, a provoqué l'ire de Christophe Urios et des siens. Entre la phrase acerbe du manager de l'équipe de l'Ain, « Aujourd'hui, on n'a pas su le faire pour des raisons qui ne nous appartiennent pas toujours », et le tweet acide de l'arrière Florian Denos, « arbitré comme des petits », Maxime Chalon s'est heurté de plein fouet à l'exigence et au poids du Top 14. « Rien n'est facile, assure le Corrézien d'adoption. La pression pèse comme une chape de plomb. Mais si on n'arrive pas à la gérer, on n'a rien à faire là. »
Net et décidé. Maxime Chalon n'est pas du genre à se cacher. Maillot d'arbitre sur le dos ou ballon en mains comme à l'époque où il portait les couleurs des jeunes du CA Brivre (1994-1999), d'Orléans (1999-2000), deBordeaux-Bègles (2000-2001), de Périgueux (2001-2004), de l'US Tours (2004-2006) ou du Bugue (2006-2009), l'ancien demi de mêlée a toujours été un guerrier.
" Goûter au plus haut niveau "
Ce tempérament, l'ancien Tourangeau l'a construit au fil des matchs qui l'ont conduit des cadets du RC Blois au Top 16 en passant par le pôle espoirs d'Ussel, la Fédérale 1 ou encore la Pro D2. Aujourd'hui arbitre, il ne peut renier ce passé de joueur et de compétiteur acharné qui l'a conduit à faire le grand saut. « De fil en aiguille, j'ai eu l'amour de l'arbitrage, indique le seul arbitre du Top 14 à avoir été joueur professionnel. Sur un terrain, j'aimais bien contester, diriger. Me lancer dans l'arbitrage, c'était relever un nouveau challenge. Je n'ai eu aucune faveur. Il a fallu enlever cette peau de joueur, avoir une position et un regard complètement différents. Il faut que je prenne plus de recul sur certaines situations. Il faut travailler. En tout cas, si j'ai commencé l'arbitrage c'est pour goûter au plus haut niveau. » Un haut niveau qu'il aura atteint en seulement sept petites années après avoir passé ses premiers diplômes à 29 ans. Un parcours unique, qui lui permet de retrouver, par procuration, ces moments si intenses que seules la compétition et l'adrénaline des grandes affiches peuvent déclencher. « Quand j'ai arrêté ma carrière, cela me manquait, révèle l'officiel semi-professionnel. Retrouver le bruit des crampons qui claquent dans le couloir, le silence juste avant d'entrer sur le terrain, l'ambiance des stades… C'est unique au monde. »