Publié le 30/11/2015 - Lui-même arbitre, Le responsable de REFCARD a mis au point, dans la pépinière d'entreprises innovantes du Pays de Lunel et sous le label Refcard (Referee's Enhanced Facilities), une innovation apte à révolutionner le quotidien des hommes en noir. Reste à convaincre...
Il fallait sans doute être arbitre pour avoir cette idée-là. Depuis sept ans qu'il arpente les terrains de la Ligue régionale, qu'il galère pour noter ses cartons, les minutes des buts, sous la pluie, dans le vent, il a décidé de se jeter à l'eau et de mettre au point une montre connectée censée révolutionner le quotidien des arbitres. qu'on ne fasse rien pour améliorer le quotidien des arbitres", explique ce Nîmois, titulaire d'une licence AES et d'un Master en entrepreneuriat. "L'idée est modestement de leur permettre de vivre avec leur temps et avec un outil connecté qui leur permettrait aussi de rentrer leurs données de préparation du match."
"Crédibiliser le projet avant de le développer"
L'outil ? Une montre, aux fonctions multiples, utilisable de façon tactile ou vocale avec une application qui sera en ligne mercredi sur le Play Store de Google. Elle permet de rentrer toutes les données devant figurer sur le rapport (cartons, buts, sanctions, faits de jeu...) mais aussi de mesurer la fréquence cardiaque et le nombre de kilomètres parcourus. Le tout pouvant être connecté à une plateforme. À terme, le champ d'application est presque infini, chaque arbitre pouvant envisager d'archiver ses données personnelles.
Déjà testé officieusement sur des matches de Ligue 2
Mais longue et semée d'embûches est la route qui mène à la lumière dans le milieu un peu médiéval de l'arbitrage. Même si les responsables de la Ligue régionale ont accepté d'essayer la fameuse montre sur un match officiel, notre patron de start-up en est conscient : "J'essaye de crédibiliser mon projet auprès de tous les acteurs avant de le développer plus avant." Déjà, il a obtenu le soutien du syndicat des arbitres de football (Safe) et a établi un bon contact avec l'Unaf qui regroupe 16 000 des 25 000 arbitres français. Sa montre, qui existe en plusieurs versions, a été testée officieusement sur des matches de Ligue 2 et plutôt appréciée.
Viser tous les sports
Sous le label Refcard (Referee's Enhanced Facilities), le jeune Nîmois a posé les bases d'une start-up déjà incubée par Via Innova, la pépinière d'entreprises innovantes du Pays de Lunel. Elle ne demande qu'à décoller avec le projet. Il bénéficie pour ça du soutien de son père Didier, également ancien arbitre, et d'une petite équipe logistique pour gérer la plateforme connectée dont l'accès pour les services de base serait gratuit. Et potentiellement ouverts à d'autres disciplines.
"Pour moi, le football est la discipline reine et j'aimerais qu'il profite de mon innovation, avoue-t-il, mais ces montres sont évidemment adaptables à toutes les disciplines."
Certains arbitres utilisent d'ailleurs déjà des montres pour rentrer leurs données mais sans le crier sur les toits. Et sans bénéficier de la palette de services proposés par Refcard. Histoire d'aider l'arbitrage à se mettre à l'heure du XXIe siècle.
Source : MIDI-LIBRE