Publié le 28/10/2016 - A l'occasion de la quinzième édition des journées de l'arbitrage, qui se tiennent du 25 au 31 octobre, Clément Turpin a évoqué pour LCI les spécificités de son métier d'arbitre de Ligue 1. Au sifflet du dernier PSG-OM, Turpin nous détaille la gestion et la préparation, parfois surprenante, des rencontres du Championnat de France.
LCI : Comment se décompose une semaine type d’un arbitre de Ligue 1 qui officiera durant le week-end ?
Clément Turpin : Tout d’abord, nous avons des entraînements physiques tous les jours voire deux fois par jour. Pour préparer le match PSG-OM, nous avons été regroupés à Clairefontaine dès le mercredi. A côté de ça, on bénéficie également de soins. Et puis on passe à l’analyse technique des matches passés avec nos managers. Dès le jeudi après-midi, on se projette sur la rencontre que nous allons arbitrer et ainsi se focaliser sur les deux équipes grâce à un gros travail vidéo. On analyse les coups de pieds arrêtés, les évolutions tactiques, les mises en place que vont nous proposer les deux formations.
LCI : Le comportement des joueurs fait-il également partie de votre analyse ?
Clément Turpin : Non, ce qui m’intéresse c’est de récupérer des informations objectives et de rester dans ce cadre-là. Nous nous concentrons surtout sur les profils techniques des joueurs, les parcours du ballon, les transmissions… Je vais regarder comment le joueur se comporte quand il a le ballon dans les trente derniers mètres, le schéma de jeu qu’il privilégie. Va-t-il davantage tenter le un contre un ? Ou, au contraire, va-t-il privilégier la passe, un centre ? Par rapport au choix du joueur, j’aurais également un choix de déplacement à faire. Prenons l’exemple d’un joueur qui est à l’aise balle au pied : je me dis qu’il va y avoir un danger, car s'il provoque le un contre un, je vais devoir me rapprocher de l’action. Ce sont ces petits détails qui font que je vais gagner deux mètres et voir la situation correctement. Le positionnement de l’arbitre est déterminant.
LCI : Récemment, Mario Balotelli a été injustement expulsé par un de vos collègues avant d'être blanchi par la commission de discipline. N'auriez-vous pas tendance à vous montrer plus pointilleux avec les grands joueurs de la L1 ?
Clément Turpin : Nous avons la chance d’avoir de très grands joueurs en Ligue 1, mais quand on rentre sur le terrain, on fait abstraction de tout ça. Nous sommes dans notre fonction d’arbitre et tout le monde doit être jugé de la même manière. C’est l’essence même de l’arbitrage.
Pendant un match, on n’entend pas distinctement ce qui se dit dans les tribunes, c’est un brouhahaClément Turpin
LCI : A l’image du dernier PSG-OM que vous avez arbitré, il y a forcément des matches qui vous procurent une excitation supplémentaire et que vous attendez avec une certaine impatience ?
Clément Turpin : Oui, c’est une belle désignation. Ce sont toujours des matches riches en intensité, en émotions. Mais le risque c’est de préparer ces matches-là différemment de ce que l’on fait d’habitude. Ce serait une erreur. Bien sûr le contexte est différent, il y a une attente médiatique. Mais si on se focalise sur ce facteur, on va davantage penser à ça plutôt qu’au jeu. On essaye de se mettre un peu à part de cette bulle médiatique.
LCI : En revanche, l'ambiance dans un stade peut-elle vous mettre de la pression sur les épaules et influencer vos décisions pendant un match ?
Clément Turpin : J’aime bien arbitrer dans les stades où ça vit, parce que c’est le football et c’est porteur d’émotions. Pour tout vous dire, depuis quelques séances d’entraînement, notre direction technique de l’arbitrage, qui n’est jamais avare en nouveautés, nous met des ambiances de stade dans un terrain vide pour que l'on soit en situation et c’est vraiment stimulant. Mais pendant un match, on n’entend pas distinctement ce qui se dit dans les tribunes, c’est un brouhaha. On remarque que le stade vibre et qu’à un moment donné il peut-être contre nous après une décision litigieuse mais ça fait partie du job, ce n’est pas surprenant. Nous y sommes préparés dorénavant.
LCI : Vous avez également eu l’occasion d’arbitrer des matches européens. La préparation d’une rencontre de Ligue des champions diffère-t-elle de celle d’un match de Ligue 1 ?
Clément Turpin : Oui, il y a une petite différence. On connaît les équipes de Ligue 1 sur le bout des doigts alors que sur les matches de coupes d’Europe, on va arbitrer des équipes que l’on va rencontrer une ou deux fois sur tout un parcours. Donc ça demande un gros travail de recherche pour être en phase avec ce que ces équipes vont nous proposer. Là encore je demande une attention toute particulière sur le travail vidéo en amont de la rencontre. Je visionne 4 à 5 matches par semaine et envoie des morceaux découpés de ces matches aux collègues en fonction de leur champ de compétence.
LCI : Avez-vous un match dont vous avez été particulièrement fier d’arbitrer ?
Clément Turpin : Cet Euro disputé en France l’été dernier reste sûrement l'un de mes plus beaux souvenirs. On l’avait préparé de manière très intense avec les cinq collègues qui m’ont accompagné. Ces six mois de préparation avaient débouché sur deux belles prestations de notre part. Et c’était la plus belle réponse qu’on pouvait faire. Derrière on a pu enchaîner avec les Jeux Olympiques de Rio en plus. Ce fut un été incroyable.
Clément Turpin : Nous avons la chance d’avoir de très grands joueurs en Ligue 1, mais quand on rentre sur le terrain, on fait abstraction de tout ça. Nous sommes dans notre fonction d’arbitre et tout le monde doit être jugé de la même manière. C’est l’essence même de l’arbitrage.
Pendant un match, on n’entend pas distinctement ce qui se dit dans les tribunes, c’est un brouhahaClément Turpin
LCI : A l’image du dernier PSG-OM que vous avez arbitré, il y a forcément des matches qui vous procurent une excitation supplémentaire et que vous attendez avec une certaine impatience ?
Clément Turpin : Oui, c’est une belle désignation. Ce sont toujours des matches riches en intensité, en émotions. Mais le risque c’est de préparer ces matches-là différemment de ce que l’on fait d’habitude. Ce serait une erreur. Bien sûr le contexte est différent, il y a une attente médiatique. Mais si on se focalise sur ce facteur, on va davantage penser à ça plutôt qu’au jeu. On essaye de se mettre un peu à part de cette bulle médiatique.
LCI : En revanche, l'ambiance dans un stade peut-elle vous mettre de la pression sur les épaules et influencer vos décisions pendant un match ?
Clément Turpin : J’aime bien arbitrer dans les stades où ça vit, parce que c’est le football et c’est porteur d’émotions. Pour tout vous dire, depuis quelques séances d’entraînement, notre direction technique de l’arbitrage, qui n’est jamais avare en nouveautés, nous met des ambiances de stade dans un terrain vide pour que l'on soit en situation et c’est vraiment stimulant. Mais pendant un match, on n’entend pas distinctement ce qui se dit dans les tribunes, c’est un brouhaha. On remarque que le stade vibre et qu’à un moment donné il peut-être contre nous après une décision litigieuse mais ça fait partie du job, ce n’est pas surprenant. Nous y sommes préparés dorénavant.
LCI : Vous avez également eu l’occasion d’arbitrer des matches européens. La préparation d’une rencontre de Ligue des champions diffère-t-elle de celle d’un match de Ligue 1 ?
Clément Turpin : Oui, il y a une petite différence. On connaît les équipes de Ligue 1 sur le bout des doigts alors que sur les matches de coupes d’Europe, on va arbitrer des équipes que l’on va rencontrer une ou deux fois sur tout un parcours. Donc ça demande un gros travail de recherche pour être en phase avec ce que ces équipes vont nous proposer. Là encore je demande une attention toute particulière sur le travail vidéo en amont de la rencontre. Je visionne 4 à 5 matches par semaine et envoie des morceaux découpés de ces matches aux collègues en fonction de leur champ de compétence.
LCI : Avez-vous un match dont vous avez été particulièrement fier d’arbitrer ?
Clément Turpin : Cet Euro disputé en France l’été dernier reste sûrement l'un de mes plus beaux souvenirs. On l’avait préparé de manière très intense avec les cinq collègues qui m’ont accompagné. Ces six mois de préparation avaient débouché sur deux belles prestations de notre part. Et c’était la plus belle réponse qu’on pouvait faire. Derrière on a pu enchaîner avec les Jeux Olympiques de Rio en plus. Ce fut un été incroyable.
Source : LCI