Publié le 24/10/2016 - Et si Vogo révolutionnait le sport depuis les tribunes ? La start-up montpelliéraine, créée en 2013, connaît un essor exponentiel avec son application Vogosport, qui permet de revoir des actions de jeu à volonté lorsqu’on assiste à une rencontre sportive.
Un dispositif innovant, qui a bien l’intention de repeupler les stades. Poussée financièrement par la Caisse d’Épargne du Languedoc-Roussillon, l’application smartphone sera disponible pour le MHB dès mercredi pour le derby Montpellier/Nîmes. Pour les supporters du MHR, il faudra attendre le mois de décembre prochain. 20 Minutes répond aux cinq questions que l’on se pose sur la révolutionnaire Vogosport…
Un dispositif innovant, qui a bien l’intention de repeupler les stades. Poussée financièrement par la Caisse d’Épargne du Languedoc-Roussillon, l’application smartphone sera disponible pour le MHB dès mercredi pour le derby Montpellier/Nîmes. Pour les supporters du MHR, il faudra attendre le mois de décembre prochain. 20 Minutes répond aux cinq questions que l’on se pose sur la révolutionnaire Vogosport…
Comment ça marche ?
Téléchargeable gratuitement sur IPhone et Androïd, l’appli permet, lorsque l’on assiste à un match depuis les tribunes, de revoir une action qui vient de se dérouler sur le terrain, zoomer, afficher des ralentis, tout en choisissant son angle de caméra favori.
« Nous sommes partis du postulat que tout le monde a déjà eu l’envie, en assistant à une rencontre, de revoir une action, confie Christophe Carniel, le papa de Vogosport. L’idée, c’est d’avoir un confort supplémentaire lorsque l’on se trouve au stade, être son propre réalisateur, comme on peut l’être aujourd’hui devant sa télévision… »
Mais comment faire pour diffuser un flux dans une enceinte sportive, alors qu’il y est déjà bien difficile d’envoyer un simple SMS ? En s’appuyant sur le Wifi, note l’entrepreneur. L’application a déjà été testée lors de plusieurs événements, comme le Festival des sports extrêmes ou les derniers championnats européens de judo à Montpellier, et a retenu l’attention de l’Ovalie, comme au Stade Toulousain ou à la Section paloise.
A terme, des images exclusives, comme des interviews ou des reportages dans les vestiaires, ainsi que des statistiques, devraient être ajoutées à l’application.
Qu’en pensent les diffuseurs ?
C’est eux qui offrent les images en direct à Vogo, qui les retransmet sur les smartphones des utilisateurs. Et pour ça, l’entreprise se bat pour grappiller des partenariats avec les chaînes. En tentant (parfois, avec difficulté) de leur expliquer que l’application ne cherche pas à concurrencer le petit écran. « Nous sommes complémentaires, pas concurrents, explique Christophe Carniel. Bein Sport ou Canal + alimentent une audience à l’extérieur de l’enceinte sportive, tandis que nous, c’est justement tout le contraire : nous alimentons une audience à l’intérieur. »
Et pour ne pas s’exposer à des risques de piratage, l’usage de Vogosport s’arrête aux portes du stade. De plus, les images ne s’enregistrent pas, impossible pour l’usager de les exporter. Et entre la start-up et les chaînes, il n’y a pas d’échange financier. « De toutes les façons, si on nous le demandait, on ne pourrait pas », sourit le fondateur de l’application. Les diffuseurs disposent simplement d’une exposition au sein de l’appli.
… et les clubs et les sportifs ?
Les enjeux liés à l’usage de Vogosport ne toucheront pas uniquement le public, mais aussi le monde sportif, qui risque d’être bouleversé à bien des entournures. Patrice Canayer, le manager général du MHB, le club de handball de Montpellier, est persuadé de la force de frappe de Vogosport, qui sera disponible sur le terrain, mercredi, à l’Arena, pour le match face à Nîmes. « C’est un produit à dimension internationale, note-t-il. C’est une vraie plus-value. Nous pouvons être fiers que ce soit né ici, dans notre région. »
De son côté, Robins Tchale Watchou, deuxième ligne du MHR, y voit un fort enjeu médical. « Pour le staff médical, l’application propose une possibilité de revoir les impacts, leurs positionnements, lorsqu’un joueur est victime d’une commotion, par exemple, explique le joueur. C’est une véritable avancée en termes de traumatologie. »
… et les arbitres ?
En proposant un petit écran de substitution dans la poche de chaque supporter, l’application risque bien de mettre une pression supplémentaire aux arbitres, lors d’actions litigieuses… « Nous allons potentiellement se retrouver avec une douzaine de milliers d’arbitres vidéo. Cela mettra un peu d’ambiance », sourit un des cadres du MHR.
Interrogé par 20 Minutes, Alain Fernandez, secrétaire de l’Union nationale des arbitres de rugby à XV ( Unar), voit d’ailleurs ce type de dispositif d’un œil plutôt méfiant. « C’est déjà la pagaille, lorsque sont diffusées sur les écrans géants des stades, après la décision de l’arbitre, des images infirmant cette décision, souligne le professionnel. Ou alors il faut que l’arbitre ait accès à l’ensemble des images disponibles. »
Mais pour Patrice Canayer, cela ne pose pas vraiment problème. « Dans 95 % des cas, les arbitres ont raison, confie-t-il. Soit parce qu’ils ont pris la bonne décision, soit parce qu’il va vous falloir regarder sous cinq ou six angles différents pour pouvoir se faire une idée de ce qu’il s’est réellement passé… Selon moi, cela va, au contraire, démontrer que les arbitres ont la plupart du temps raison. » Vogo discute même avec la Fédération française de judo pour équiper prochainement les arbitres de leur dispositif.
Interrogé par 20 Minutes, Alain Fernandez, secrétaire de l’Union nationale des arbitres de rugby à XV ( Unar), voit d’ailleurs ce type de dispositif d’un œil plutôt méfiant. « C’est déjà la pagaille, lorsque sont diffusées sur les écrans géants des stades, après la décision de l’arbitre, des images infirmant cette décision, souligne le professionnel. Ou alors il faut que l’arbitre ait accès à l’ensemble des images disponibles. »
Mais pour Patrice Canayer, cela ne pose pas vraiment problème. « Dans 95 % des cas, les arbitres ont raison, confie-t-il. Soit parce qu’ils ont pris la bonne décision, soit parce qu’il va vous falloir regarder sous cinq ou six angles différents pour pouvoir se faire une idée de ce qu’il s’est réellement passé… Selon moi, cela va, au contraire, démontrer que les arbitres ont la plupart du temps raison. » Vogo discute même avec la Fédération française de judo pour équiper prochainement les arbitres de leur dispositif.
Jusqu’où ira Vogosport ?
Cinq brevets internationaux ont été déposés pour permettre à Vogosport de se lancer dans une carrière internationale. Plusieurs pistes sont déjà envisagées par l’entreprise. Avec, en ligne de mire, les Jeux olympiques de Tokyo en 2020. En janvier prochain, les spectateurs des championnats du monde de handball, qui se déroulent en France, dont à Montpellier, devraient pouvoir bénéficier de l’application.
Source : 20MINUTES